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Le 25 mai 2021, un pommier a été planté sur la terrasse Sud du Château
de Neuchâtel. L’arbre, qui a été offert par la Confédération en hommage aux
héroïnes et héros de la crise sanitaire, a été mis en terre en présence du
Conseil d’État, des chefs de groupe au Grand Conseil et de représentants des
communes. Il s’agit d'offrir un espace de recueillement, de réflexion, de
commémoration et de reconnaissance à ceux qui le veulent. Une création
artistique a également été dévoilée lors de la plantation de ce pommier. Elle
est le fruit de la collaboration entre Jean-Bernard Vuillème pour le texte et
Stéphane Mercier pour le son, avec le concours d’acteurs-trices
neuchâtelois-es. Cet œuvre mémorielle en lien avec le vécu de la crise
sanitaire est à découvrir sous la forme d’une borne à
proximité du Pommier de la Cohésion (https://www.uvek.admin.ch/uvek/fr/home/detec/simonetta-sommaruga-conseillere-federale/manifestations/apfelbaeume.html)
Pourquoi des lieux de mémoire ?
La crise sanitaire liée à la COVID a des conséquences sanitaires et économiques, mais également des conséquences sociales plus diffuses et plus durables. On pense en particulier à la manière dont les gens auront vécu les processus de deuil, la distanciation, l'isolement, l'anxiété, la surcharge professionnelle ou encore la prise de conscience de la vulnérabilité de nos sociétés modernes.
Dans ce contexte, il parait essentiel d'offrir à ceux qui le veulent un espace de recueillement, de réflexion, de commémoration et de reconnaissance. En effet, en permettant de donner du sens et d'ancrer collectivement la mémoire de cette expérience, la collectivité contribue à renforcer ses capacités de résilience et celles des individus qui la composent, tout rendant hommage aux valeurs les plus positives qui s'expriment dans les moments d'adversité. On peut penser aux multiples actes de solidarité et d'entraide qui ont été exprimés.
Dans toute société humaine, la mémoire d'un épisode marquant et plus encore traumatisant doit s'ancrer dans une matérialité pour exister. Cela contribue à la construction d'un vécu commun autant qu'à la reconnaissance des vécus individuels. Une démarche active dans ce sens est d'autant plus importante qu'une épidémie est le fait d'un adversaire invisible, la maladie, qui est invisible et ne laisse pas de trace dans le paysage.
À noter qu'un lieu de mémoire, ce n'est pas un monument aux morts. Ils s'adressent d'ailleurs aux vivants en premier lieu. Lieu de rassemblement ou rituel, la notion de lieu de mémoire, théorisée notamment par l'historien français Pierre Nora, recouvre l'ensemble des repères culturels, lieux, pratiques et expressions issus d'un passé commun. Ces repères peuvent être concrets, comme des objets ou monuments, mais ils peuvent aussi être immatériels, comme une musique, un discours ou une tradition.
Qu'est-ce qui est proposé ?
Concrètement, le Conseil d'État a invité les communes neuchâteloises à aménager, au cours des mois à venir, un lieu spécifique, à l'intérieur d'un bâtiment public ou en extérieur, destiné au souvenir et à la réflexion. Ce lieu sera librement accessible à celles et ceux qui souhaiteraient le visiter. Par aménagement, il est imaginé aussi bien à un espace public sur lequel les autorités communes pourraient choisir de planter quelques arbres et d'installer un banc, qu'à l'érection d'une œuvre d'art ou encore au choix d'un espace spécialement dédié dans un bâtiment communal qui serait ouvert au public. Pour permettre à chacune et chacun de se rassembler, c'est dans la proximité, et donc au niveau de la commune, qu'un tel lieu doit être imaginé, conçu, réalisé puis offert à la population. Ces lieux seront appelés à perdurer et quand cela sera à nouveau envisageable, pourraient, par exemple, accueillir des manifestations publiques.
Comme témoin du lien qui unit chacune et chacun à la collectivité neuchâteloise dans son ensemble, le Canton a sollicité des artistes neuchâtelois dont l'œuvre pourra agrémenter les lieux et les aménagements retenus. Il s'agit d'utiliser comme moyen d'expression l'art, plus particulièrement les sons et les mots.
Pour aller plus loin
Cette proposition est soumise au débat public et démocratique. Les échos médiatiques et les liens ci-après y contribuent, de même que votre visite sur cette page.
Campagne fédérale "Plantons des pommiers"
Dans les médias