Situation au 28.08.2024
Situation actuelle
Le 14 août 2024, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI), en raison d'une recrudescence de cas de mpox de clade I dans plusieurs pays d'Afrique centrale. Cette USPPI vise à mettre en place une réponse internationale efficace, coordonnée et solidaire.
L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) estime cependant que le risque d'une épidémie en Suisse est faible. Les mesures déjà en place, particulièrement la vaccination mais aussi la réduction des comportements à risque, sont des mesures de contrôle efficaces.
Le variant mpox de clade I serait plus contagieux et accompagné d'un risque létal plus important que le précédent variant (clade II). Ceci reste toutefois en évaluation. Les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) constituent le groupe populationnel le plus à risque.
Agent pathogène et transmission
Le mpox (orthopoxvirose simienne) est une maladie infectieuse rare causée par un virus proche de celui de la variole. Cette maladie est endémique en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, où des cas de mpox sont signalés depuis 1970. Le virus circule en général chez l'animal dans la nature et les rongeurs sont soupçonnés d'en être le réservoir naturel.
Le virus peut se transmettre de l'animal à l'être humain avec une efficacité moindre, lorsque l'homme entre en contact avec un réservoir. Ceci a d'ailleurs occasionné quelques flambées sporadiques en Afrique. Jusqu'ici, les rares cas observés sur d'autres continents étaient des cas importés suite à des voyages.
Dans certaines circonstances, la transmission interhumaine est possible. Elle se réalise par contact étroit avec une personne infectée via :
- les vésicules et les lésions cutanées (sécrétions ou sang infectés)
- la peau ou les muqueuses (yeux, nez, bouche, organes génitaux, etc.)
- les sécrétions des voies respiratoires et les goutelettes respiratoires (éternuements, postillons)
- les contacts indirects avec des objets récemment contaminés (literie, vêtements, linges, articles d'hygiène, etc.).
On distingue actuellement deux clades (groupes) de virus mpox :
- clade I : variant responsable de l'épidémie actuelle en République démocratique du Congo (RDC) et dans les pays avoisinants d'Afrique centrale, caractérisé par une maladie plus sévère et une mortalité plus élevée;
- clade II : variant responsable de l'épidémie de mpox en 2022
Symptômes
Les symptômes du mpox apparaissent entre 5 et 21 jours après l'exposition au virus. Les plus fréquents sont les suivants :
- éruption cutanée aiguë ou lésions isolées (qui passent par différents stades: vésicules, puis pustules et finalement croûtes)
- inflammations dans la région génitale et/ou anale
- gonflement des ganglions lymphatiques
- fièvre (plus de 38.5°C)
- frissons
- maux de tête
- douleurs musculaires et dorsales
- fatigue intense
Les lésions cutanées peuvent se localiser sur ou à proximité des organes génitaux ou de l'anus. D'autre parties du corps peuvent être touchées : mains, pieds, poitrine, visage, bouche.
Traitement
La plupart des infections guérissent spontanément en quelques semaines. Un traitement symptomatique peut être prescrit en cas de fièvre, maux de tête, douleurs. Les plaies doivent également faire l'objet d'une attention particulière. Dans les cas graves, le recours à un traitement antiviral peut être nécessaire.
Que faire en cas de contact à risque ?
- Contactez votre médecin pour évaluer l'indication à une vaccination
- Surveillez votre état de santé pendant 21 jours après le contact à risque
- Une quarantaine n'est pas nécessaire
Que faire en cas de symptômes suspects ?
- Contactez sans délai un médecin par téléphone et informez-le que vous suspectez avoir contracté le Mpox
- Le médecin évaluera si un test diagnostic est nécessaire
- Si vous devez vous rendre chez le médecin, couvrez vos plaies avec des pansements, désinfectez-vous soigneusement les mains, mettez des vêtements propres et portez un masque
- Isolez-vous à domicile et dans une chambre si vous habitez avec d'autres personnes
- Évitez tout contact étroit avec d'autres personnes, y compris les contacts sexuels, tant que le diagnostic de mpox n'a pas pu être exclu.
- Évitez de partager des objets (literie, vêtements, linges, etc.) avec d'autres personnes
Qui peut bénéficier de la vaccination ?
La vaccination permet d'interrompre la transmission du virus et d'éviter les formes graves de la maladie, ainsi que les complications et les décès. Elle est recommandée uniquement à certains groupes de population :
- les personnes exposées au virus dans le cadre professionnel (par ex. personnel médical, personnel de laboratoires spécialisés),
- les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes (HSH) avec des partenaires multiples,
- les personnes transgenres avec des partenaires sexuels multiples,
- le personnel humanitaire avec exposition possible à des personnes potentiellement infectées (personnel des ONGs),
- les personnes qui ont eu des contacts avec des personnes ayant contracté la maladie (prophylaxie post-expositionnelle).
Une vaccination de rappel est possible après 2 ans pour les personnes vaccinées en 2022-2023 en cas de risque persistant (évaluation au cas par cas).
Où se faire vacciner ?
Neuchâtel: RHNe, site de Pourtalès – Service d'infectiologie
La Chaux-de-Fonds: Centre de santé sexuelle - Planning familial de La Chaux-de-Fonds
Les chiffres en Suisse
Suite à l'épidémie de 2022, 551 cas ont été déclarés en Suisse en 2022, 13 cas en 2023 et 24 cas en 2024. Tous ces cas concernent des infections à mpox de clade II. Dans le canton de Neuchâtel, seuls deux cas ont été notifiés en été 2022.
Suite à l'annonce de l'épidémie actuelle de mpox de clade I en Afrique centrale, aucun cas importé n'a été à ce jour notifié en Suisse.
Seul un cas a été déclaré en Europe (Suède) chez un voyageur rentrant de la République démocratique du Congo (RDC).