Exfoliations superficielles

Les exfoliations correspondent à des détachements superficiels de matériau d'épaisseur variable, sous forme de plaques ou d'écailles parallèles à la surface. Parmi les exfoliations qui affectent la Pierre Jaune, on distingue : 

  • le délitage

  • les desquamations en plaques ou en écailles

  • les boursouflures

  •  

​Délitage

Origine​

Le délitage est caractérisé par le détachement total ou partiel de couches, plaques, feuilles, parallèles à un débit naturel de la roche (stratification, foliation, schistosité) et qui reflète donc la nature structurale de celle-ci. L’épaisseur et la forme des couches sont variables.

En raison de leur structure stratifiée, les roches sédimentaires (grès, calcaires) posées en délit (strates parallèles à la surface exposée) sont facilement affectées par ce type d'altération.

Ce phénomène est favorisé par la présence de sels solubles et/ou de microorganismes, ainsi que par des cycles de gel/dégel.

Relation avec la pierre

Les délitages sur la Pierre Jaune sont très rares. Ils n'affectent que quelques faciès très particuliers, ou des pierres posées en délit régulièrement soumises à de forts apports d'eau et à des cycles de gel/dégel ou dans lesquelles les sels sont abondants.

Ce type d'altération est dangereux pour la pierre si les strates qui se décollent sont très épaisses et/ou s'il est en relation avec la présence de sels.

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Neuchâtel, Collégiale, façade nord - 2009
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Bevaix, parc du château - 2002
 

Desquamations en plaques ou en écailles

​Origine

​La desquamation se traduit par le détachement de couches minces parallèles à la surface de la maçonnerie, indépendamment d'une éventuelle structure litée de la pierre. Ces couches présentent une épaisseur homogène de l'ordre du millimètre jusqu'à – exceptionnellement – quelques centimètres. Elles peuvent s'écailler sous forme de morceaux de petite superficie (desquamation en écailles) ou se détacher selon une grande superficie (desquamation en plaques).

Ce phénomène est toujours lié à la présence de sels solubles et à des conditions d'exposition favorisant un séchage rapide (pluies, vent et insolation importants), et de plus en plus couramment à l'application de protections de surface empêchant l'eau qui se trouve dans la pierre d'atteindre librement la surface (hydrofuges, peintures hydrophobes, anti-graffitis,…). Dans tous ces cas, la cristallisation des sels a lieu en sub-surface, à une profondeur toujours plus ou moins identique. Ceci provoque la décohésion de la pierre parallèlement à la surface d'exposition et le décollement de couches superficielles dont l'épaisseur est fonction de la porosité du matériau et des conditions d'exposition.

Relation avec la pierre

La desquamation affecte la partie superficielle de la pierre d'une fraction de millimètres à plusieurs centimètres d’épaisseur.

Sur la Pierre Jaune, les desquamations sont très rares, et toujours reliées à des conditions d'exposition très particulières, à la présence de sels solubles et à des traitements hydrophobes. Ce processus peut, à terme, conduire à des pertes de matière très importantes.

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Neuchâtel, Collégiale, façade sud - 2002
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Neuchâtel, Rue de Port Roulant 10 - 2009
 

​Boursouflures

Origine​

Une boursouflure - ou cloque - se traduit par le détachement d’une couche superficielle de la pierre sous forme d’un bombement creux plus ou moins fissuré, et de forme sub-hémisphérique. Ce détachement est indépendant de la structure interne de la pierre.

Ce phénomène est souvent lié à la présence de sels solubles et se produit selon un processus similaire à celui donnant naissance aux desquamations.

Relation avec la pierre

Les boursouflures affectent la partie superficielle de la pierre d'une fraction de millimètres à quelques millimètres d’épaisseur.

Sur la Pierre Jaune, les boursouflures sont très rares, et toujours reliées à des conditions d'exposition très particulières et à la présence de sels solubles. 

 

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Neuchâtel, château, aile romane - 2002
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Neuchâtel, château, aile romane - 2009