Dépôts superficiels

Les désordres qualifiés ici de "dépôts superficiels" correspondent à des accumulations de matériaux exogènes, et plus rarement endogènes, à la surface de la Pierre Jaune. Ces matériaux forment des couches plus ou moins compactes et plus ou moins liées au support mais qui n'affectent toujours qu'une mince épaisseur de matériau pierreux. Ces dépôts superficiels se répartissent comme suit :

  • patines

  • films anti-graffitis

  • croûtes gypseuses

  • graffitis

  • dépôts de poussière

 

Patines​

​Origine

La patine est une modification chromatique naturelle consécutive à l'accumulation superficielle et progressive de matériaux endogènes et exogènes sur les éléments de façade qui ne sont jamais (ou qu'exceptionnellement) lessivés par la pluie.
 

L'apparition des patines (ou leur réapparition après intervention) est inévitable sur une Pierre Jaune nue non lessivée ; par conséquent, ces altérations sont très courantes.

(Si les conditions d'exposition le permettent, les patines peuvent progressivement évoluer vers la formation de croûtes).

​Relation avec la pierre

Les matériaux accumulés en surface forment une "couche" externe très mince qui adhère bien au substrat. Ce genre d'altération, souvent inesthétique, n'est pas néfaste pour la pierre. C'est souvent son élimination qui provoque des dégâts (cf. étude détaillée).
 
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Neuchâtel, Rue des Beaux Arts, 18-20 - 2002
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Neuchâtel, Place du Port, 2 - 2002
Hôtel des Postes

Films anti-graffitis​

Origine​

Les anti-graffitis, très fréquemment utilisés sur la Pierre Jaune en ville de Neuchâtel par exemple, forment une pellicule ou un film, c'est-à-dire un recouvrement mince, homogène, plus ou moins transparent et d'épaisseur généralement uniforme. Les matériaux utilisés sont totalement étrangers à la pierre.
 

Relation avec la pierre

Généralement les films anti-graffitis épousent la surface à laquelle ils adhèrent mais ne pénètrent pas dans la pierre. Par conséquent, ils modifient les propriétés de surface de la pierre.
Ils ont en particulier tendance à blanchir les surfaces voire à les rendre luisantes. Outre ces incidences esthétiques, si ces films ont une faible perméabilité à la vapeur d'eau, ils peuvent être dangereux pour la pierre. En effet, s'ils empêchent de s'évaporer l'eau qui pénètre la pierre par infiltration, imbibition ou condensation, cette eau provoquera progressivement la dégradation de la pierre située immédiatement sous le film anti-graffiti.
 
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Neuchâtel, Ruelle Vaucher, Lycée
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Neuchâtel, Rue Jehanne de Hochberg,
arcades face à la Tour des Prisons - 2002

Croûtes gypseuses

Origine ​

Les croûtes gypseuses - ou croûtes noires - correspondent à une ou plusieurs couches superficielles formées par l'accumulation de particules provenant de l'atmosphère, piégées dans l'enchevêtrement de cristaux de gypse (CaSO4.2H2O). Ces croûtes se développent en milieu urbain, dans des zones protégées de l'impact direct de la pluie ou des ruissellements d'eau.

​Relation avec la pierre

Lorsqu'elles ont une épaisseur homogène, ces croûtes reproduisent fidèlement les contours de la pierre, mais elles modifient les détails superficiels dès qu'elles ont une épaisseur irrégulière. Habituellement, ces croûtes superficielles adhèrent fortement au substrat tout en présentant des caractéristiques physiques et chimiques nettement différentes de ce dernier. Elles modifient donc les propriétés de surface de la pierre et, en particulier, elles peuvent diminuer la perméabilité à la vapeur de la surface et ainsi ralentir l'évaporation de l'eau qui se trouve dans la pierre. A un stade plus évolué, ce piégeage de l'eau à l'intérieur de la pierre provoque progressivement la désagrégation de cette dernière au contact de la croûte, qui peut alors se détacher spontanément en emportant une partie du substrat.
Sur la Pierre Jaune, ces croûtes gypseuses ne sont dommageables que pour une épaisseur de matériau de l'ordre du millimètre (cf. étude détaillée), mais modifient considérablement l'aspect de la surface.

 

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Neuchâtel, Rue Jehanne de Hochberg - 2002
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Neuchâtel, Rue de la Maladière, 45 - 2002

Graffitis

Origine​

Un graffiti est une forme d’altération superficielle résultant d’une incision, d'une rayure ou de l'application de peinture, d'encre ou d'un matériau assimilé. Il est généralement le résultat d’un acte de vandalisme. Certains graffitis peuvent néanmoins avoir une valeur historique, esthétique ou culturelle, auquel cas il faut les conserver.

Relation avec la pierre

La peinture sprayée sur les murs en Pierre Jaune ne pénètre quasiment pas cette pierre. Elle affecte donc principalement l'aspect esthétique sans entraîner de dégâts notables tant qu'elle n'affecte que des surfaces réduites.
Toutefois, l'abondance des graffitis implique l'utilisation d'anti-graffitis, parfois néfastes pour la pierre, ainsi que de nombreux nettoyages successifs qui s'avèrent souvent dommageables pour la pierre.

 

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Neuchâtel, Rue J.L. Pourtalès 10 - 2009
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Neuchâtel, Ruelle Vaucher, 13 - 2002
 

Dépôts de poussières​

Origine​

Accumulation superficielle de matériaux exogènes (poussières) formant une couche d’épaisseur variable et peu cohérente.

Ces dépôts de poussières ne peuvent être observés que sur les éléments d'architecture bien abrités de l'eau et du vent.

Relation avec la pierre 

Ce type de dépôt superficiel, qui n'interagit pas avec le substrat, n'est pas nocif pour ce dernier.
 
 
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Neuchâtel, Rue J.J. Pourtalès 8 - 2009
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Neuchâtel, Rue de l'Evole 59 - 2009