Les couleurs naturelles de la Pierre Jaune
Dans les carrières de Pierre Jaune, les différents niveaux exploités comme pierre de taille portaient les appellations de bancs : rouge, blanc, noyer, bleu et jaune. Il est donc indéniable que la Pierre Jaune de Neuchâtel peut avoir des teintes diverses.
Ces teintes varient avec les teneurs :
Ces bancs diversement colorés ont été indifféremment utilisés sur les constructions et ils sont à la source de l'aspect "vivant" et chatoyant des édifices en Pierre Jaune.
Les altérations chromatiques
Les altérations chromatiques se traduisent par la modification d'un ou plusieurs des paramètres caractérisant la couleur de la pierre sur des zones de formes et de tailles variables. Les variations de couleur naturelles énoncées plus haut peuvent déjà être considérées comme des altérations chromatiques.
Pour la Pierre Jaune, les altérations chromatiques importantes sont les taches et la rubéfaction.
Taches
Origine
Les taches correspondent aux zones d'extension limitée présentant une altération chromatique et ayant une apparence déplaisante.
Elles sont liées à la présence de matériaux étrangers (rouille, sels de cuivre, substances organiques, peinture, vernis,…) déposés sur les pierres ou les ayant pénétrées (cf. photo Cressier).
Sur la Pierre Jaune, certaines accumulations ponctuelles de minéraux colorés peuvent aussi être qualifiées de taches (cf. photo St-Blaise).
Relation avec la pierre
Les taches provoquées par un dépôt sont généralement superficielles tandis que celles qui sont liées à l'accumulation de minéraux colorés peuvent être profondes. Mais dans les deux cas, les taches ne sont pas dommageables pour la pierre et posent seulement des problèmes esthétiques.
Cressier (NE), rue L. Péroud - 2002
Saint-Blaise (NE), Grand-Rue 21 - 2002
Rubéfaction
Origine
La rubéfaction est une coloration rouge typique des pierres ayant subi un incendie. Elle est provoquée par l'oxydation des minéraux ferrugineux présents dans la pierre lorsque celle-ci est soumise à une température élevée.
C'est le même processus qui fait rougir de manière irréversible les pierres que l'on utilise pour délimiter les feux de camps.
Relation avec la pierre
La profondeur de la rubéfaction dépend de l'intensité et de la durée du chauffage ainsi que de la nature de la pierre.
Le prélèvement d'une pierre rubéfiée du portail de la collégiale de Neuchâtel, incendiée en 1450, a par exemple révélé une profondeur de rubéfaction de l'ordre du centimètre (cf. étude détaillée).
La rubéfaction en elle-même n'est pas dommageable pour la pierre, mais s'il y a rubéfaction c'est qu'il y a eu une température très élevée qui a affectée différemment la surface et la profondeur de la pierre. Une zone de fragilité peut donc exister à l'interface entre ces deux zones.
Bevaix (NE), ancien prieuré - 2002
Romainmôtier (VD), Abbatiale - 2009