Le service de la santé publique (SCSP) met en place des mesures spécifiques pour répondre aux besoins particuliers de la population migrante. En effet, les études actuelles mettent en lumière un écart important entre l'état de santé de la population issue de la migration et la population suisse d'une part et, d'autre part, l'importance de l'impact du parcours migratoire sur l'accès à la santé. Ces différences s'expliquent par différents facteurs tels que par exemple la langue ou la situation socio-économique.
Le projet santé et migration vise à intensifier les collaborations entre les services et institutions concernées afin d'améliorer l'égalité d'accès aux prestations.
Mutilations génitales féminines (MGF)
La législation suisse interdit les mutilations
génitales féminines en vertu de l'art. 10 al. 2 de la Constitution qui
stipule que "l'Etat a le devoir de respecter et de protéger l'intégrité
physique de tout être humain". Une norme spécifique du code pénal (CP art. 124) permet de
condamner d'office la pratique directe et l'indication à la commission
de mutilations génitales féminines. Cette norme est applicable aux personnes résidant en Suisse même si l'acte a été commis à l'étranger.
Les MGF sont une atteinte grave à la santé et à l'intégrité des personnes. Pour prévenir cette pratique, un groupe interdisciplinaire cantonal se réunit régulièrement et a élaboré une stratégie cantonale coordonnée.
Outre la répression, les axes de traitement et de prévention sont primordiaux. C'est à ce titre que la stratégie repose notamment sur
la mise en place d'un protocole de prise en charge des femmes enceintes excisées dans le cadre des consultations et de l'accouchement à l'HNe;
la collaboration accrue avec le réseau d'interprètes et de médiatrices et médiateurs culturel-le-s;
une collaboration interinstitutionnelle accrue et des relais dans les institutions en lien avec le public-cible.