Serge Gamma, chef du service des migrations (SMIG)
Qui êtes-vous?
Mon nom est Serge Gamma et je suis le chef du service des migrations du Canton de Neuchâtel (SMIG).
Quel a été votre parcours professionnel?
Je n'ai eu que deux employeurs au cours de ma carrière professionnelle : le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) durant 13 ans et l'État de Neuchâtel depuis plus de 20 ans. Au DFAE, j'ai débuté en tant de collaborateur scientifique au sein de la direction du droit international public, puis j'ai occupé le poste de chef de la section des traités internationaux. En 2001, le Conseil d'État m'a confié la direction du service des étrangers de l'époque et depuis 2006, à la suite de la fusion de ce service avec de celui de l'asile et des réfugiés, je suis en charge de ce qui est devenu le service des migrations.
Quelle est votre formation?
J'ai étudié le droit à l'Université de Neuchâtel et suis titulaire d'un brevet d'avocat.
Quelles sont les tâches/les missions rattachées à votre fonction?
Toutes proportions gardées, à l'image d'un chef d'orchestre dont le rôle principal consiste, me semble-t-il, à coordonner et guider les membres de la formation musicale qu'il dirige afin de rendre cohérent le jeu de l'ensemble des musiciens, les tâches et les missions qui sont les miennes visent à garantir le bon fonctionnement d'un service composé aujourd'hui de plus 150 collaboratrices et collaborateurs en charge de délivrer un large éventail de prestations.
La mise en œuvre des législations fédérale et cantonale régissant le domaine de la migration implique un grand nombre de métiers différents, une multitude d'acteurs et de partenaires aux opinions parfois opposées, des rencontres avec des représentants de la Confédération et des services des autres cantons, des contacts avec les entreprises et le tissu économique neuchâtelois, etc, etc.
Mon rôle consiste ainsi à m'imprégner de la « matière » et à en dégager une vision afin de pouvoir soutenir et accompagner utilement mes équipes dans l'accomplissement de leurs tâches. En tant que chef de service, je suis également amené à jouer un rôle d'interface avec le monde politique et à apporter mon appui à la cheffe du département auquel le service est rattaché, ainsi qu'au Conseil d'État. Enfin, il m'appartient aussi de répondre régulièrement aux sollicitations des médias.
Quels sont vos principaux défis professionnels actuels?
Dans le domaine de la migration, il existe un défi permanent : celui de l'adaptation aux changements. Pour les différentes entités du service et l'ensemble de leurs collaboratrices et collaborateurs, ces changements s'expriment notamment au travers des variations des flux migratoires, qui peuvent être soudaines et d'une grande intensité, comme par exemple lors de l'arrivée récente dans le canton d'un nombre très important de personnes fuyant la guerre en Ukraine.
Ces changements nécessitent la mise en place rapide de toute une série de mesures d'accompagnement et donc une certaine agilité qu'il s'agit de développer et cultiver. Mais les changements peuvent être d'une autre nature aussi, plus techniques et induits par une révision de la législation ou des directives fédérales, par l'évolution de la pratique ou de la jurisprudence par exemple. En d'autres termes, le véritable défi professionnel pour moi est de rester à l'écoute des équipes et de les fédérer pour les amener à s'approprier les changements.
Comment se déroule votre journée/votre semaine type?
J'ai la chance de ne pas connaître de journée ou semaine type.
Qu'est-ce que vous préférez dans votre travail?
J'apprécie tout particulièrement pouvoir apporter ma contribution à la recherche de solutions équilibrées, dans un cadre légal et réglementaire contraignants, à des situations très souvent complexes et au centre desquelles se trouvent toujours des femmes, des hommes, des enfants.
Un très bon souvenir dans le cadre de votre travail?
Je suis très reconnaissant à mes collègues membres du comité de direction du service d'avoir accepté de m'accompagner et de s'être impliqués dans le cadre d'une formation en dynamique participative et de sensibilisation à la gouvernance partagée. Cette découverte d'un mode de fonctionnement et de management différent de celui fondé sur les liens hiérarchiques que l'on connaît généralement au sein d'une administration publique a été fort enrichissante et nous a permis de renforcer notre cohésion d'équipe, une équipe avec laquelle j'ai d'ailleurs grand plaisir à travailler.
Un lieu que vous aimez particulièrement dans le canton?
Assurément un lieu m'offrant par temps clair le cadeau de pouvoir admirer la lumière sur le lac et les Alpes à l'horizon.
Une citation qui vous inspire?
«Ne faites rien contre votre conscience, même si l'État vous le demande», Albert. Einstein.
Quelle personnalité/personne admirez-vous et pourquoi?
Les personnes atteintes dans leur santé, victimes d'un choc traumatique ou souffrant d'un handicap emportent ma profonde admiration en raison de leur résilience, de leur capacité à trouver le courage et la force de faire face à l'adversité et aux injustices que la vie nous réserve parfois.