Directeur du Laténium
Qui êtes-vous?
Marc-Antoine Kaeser, directeur du Laténium.
Quel a été votre parcours professionnel?
J'ai eu des mandats de recherche et d'enseignement universitaire, en Suisse, à Paris et aux États-Unis, avant d'être engagé comme conservateur au Musée national suisse. En 2005, j'avais décroché un poste de «junior professor» à l'Université de Neuchâtel, qui a été converti en poste de professeur titulaire après ma nomination comme directeur du Laténium; c'est précieux, car cela me permet de diriger des projets de recherche scientifique.
Quelle est votre formation?
Après ma maturité au Gymnase français de Bienne, j'ai fait un certificat de journalisme et l'équivalent d'un master en archéologie et en histoire à l'Université de Neuchâtel, que j'ai complété par un doctorat interdisciplinaire en histoire des sciences et en préhistoire, en cotutelle à l'École des Hautes Études en sciences sociales de Paris.
Quelles sont les tâches/les missions rattachées à votre fonction?
Faire rayonner le Laténium, ce qui implique de mettre en valeur nos collections archéologiques, pour contribuer à la sauvegarde du patrimoine régional.
Quels sont vos principaux défis professionnels actuels?
Le Laténium s'est fait un nom à l'international, mais il convient désormais de faire le nécessaire pour maintenir notre musée en «Champions' League», en quelque sorte, en affrontant les défis du vieillissement des infrastructures. Sur un plan plus strictement scientifique, je m'évertue à œuvrer pour inscrire la recherche archéologique dans certains débats majeurs pour nos sociétés – je pense notamment au dérèglement climatique, à l'effondrement de la biodiversité et plus largement, aux objectifs du développement durable.
Comment se déroule votre journée/votre semaine type?
Alors ça, c'est vraiment impossible : chaque jour est totalement différent du précédent. C'est précisément l'intérêt de ce poste, où les dossiers couvrent des domaines très variés (scientifiques, muséographiques, didactiques, administratifs, comptables, sans parler de la logistique, de la communication et des relations publiques, etc.).
Qu'est-ce que vous préférez dans votre travail?
La grande diversité des tâches, en effet – et surtout la grande variété des personnes avec lesquelles je me trouve à interagir au quotidien.
Un très bon souvenir dans le cadre de votre travail?
Ah, tout récemment, l'inauguration de la nouvelle salle «Les Celtes de La Tène», dans l'exposition permanente. C'est le fruit de près de 20 ans d'un travail collectif engagé avec d'innombrables collègues, en Suisse et à l'étranger, dont on voit enfin le premier aboutissement, et dont je suis très fier.
Un lieu que vous aimez particulièrement dans le canton?
Le Rocher des Tablettes, à découvrir dans l'idéal après une balade au Bois des Lattes…
Une citation qui vous inspire?
Je ne suis pas amateur de citations ou de formules toutes faites. Je pense à cette jolie phrase de Confucius: «Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie».
Quelle personnalité/personne admirez-vous et pourquoi?
Pour que je dise que d'admire des gens, il faut que ce soit des amis. Donc je dirais l'écrivain belge David Van Reybrouck, pour son talent littéraire et l'originalité de ses approches historiques, ou le sociologue français Laurent Mucchielli, pour sa force de conviction et son honnêteté intellectuelle. Et tous deux pour leur capacité à faire dialoguer science et société.