Les néozoaires ou espèces animales invasives sont des animaux qui ont été introduits de manière volontaire ou involontaire hors de leur zone de répartition naturelle et qui posent différents problèmes au niveau écologique, sanitaire ou économique.
Frelon asiatique
Description
Originaire d'Asie, le frelon asiatique a été introduit accidentellement en Europe en 2004, dans le sud-ouest de la France. Depuis, il a progressivement colonisé plusieurs pays voisins et a été observé pour la première fois en Suisse en 2017. En 2022, sa présence a été confirmée dans le canton de Neuchâtel, avec un individu photographié à Cernier le 15 octobre.
Espèce invasive et prédateur, le frelon asiatique s'attaque à de nombreux insectes, dont les abeilles domestiques, mettant ainsi en danger les colonies. Bien qu'il ne soit pas plus dangereux pour l'humain que le frelon européen, plusieurs piqûres peuvent représenter un risque. Il est donc fortement déconseillé de s'approcher à moins de 5 mètres d'un nid ou et de ne pas chercher à entreprendre d'action de neutralisation de nids.
Identification
Le frelon asiatique (Vespa velutina) est un insecte de la famille des Vespidés (guêpes) d'une taille d'environ 3 cm avec un corps sombre, et le bout de l'abdomen et des pattes jaunes. Ces caractéristiques permettent de le distinguer facilement d'autres espèces, notamment du frelon européen (Vespa crabro). En vol, il apparaît majoritairement noir, alors que le frelon européen se distingue par des teintes plus brun-rouge.

Signalement
La destruction des nids reste le moyen le plus efficace pour ralentir la propagation de cette espèce, raison pour laquelle nous invitons la population à signaler toute observation de frelon asiatique.
Si vous pensez avoir repéré un frelon asiatique ou un nid, prenez une photo ou une courte vidéo, puis transmettez-les via le site www.frelonasiatique.ch.
Apiculteurs
Les apiculteurs sont invités à consulter le site de la Fédération Cantonale Neuchâteloise d'Apiculture (FCNA) afin de s'informer sur les mesures à adopter et sur les actions auxquelles ils peuvent contribuer pour lutter contre le frelon asiatique.
Le SFFN collabore étroitement avec la FCNA dans cette lutte. Certaines missions ont même été officiellement déléguées à la fédération par l'État, renforçant ainsi la coordination et l'efficacité des interventions.
Moule quagga
Description
La moule quagga (Dreissena bugensis) est un mollusque d'env. 4 cm originaire du bassin de la Mer Noire. Elle a été signalée pour la première fois en Suisse en 2014 dans le Rhin. Depuis, cette espèce a également colonisé le lac Léman, le lac de Neuchâtel, le lac de Bienne, le lac de Morat et le lac de Constance.
La moule quagga est très compétitive. Dans nos eaux, elle est en effet capable de se reproduire pratiquement toute l'année. Depuis son arrivée dans le lac de Neuchâtel en 2017, elle a pratiquement colonisé tous les fonds jusqu'à une profondeur de 140 mètres environ. Elle tend d'ailleurs à supplanter une autre espèce invasive, la moule zébrée, arrivée dans nos eaux dans les années 1960.

Moules quaggas sur le fond du lac de Neuchâtel (Aquarius, 2022)
Eviter la contamination de nouveaux plans d'eau par la moule Quagga
La moule quagga pose des problèmes importants d'un point de vue écologique, technique et économique, à savoir :
- Par son comportement filtreur, l'espèce peut avoir un effet sur l'abondance du plancton en particulier lorsqu'elle peuple densément les fonds lacustres. Or le plancton constitue la base de la chaine alimentaire dans un lac. De plus, elle uniformise les fonds en les recouvrant d'un épais tapis, quel que soit le substrat ;
- La moule Quagga a tendance à encombrer, voire boucher les conduites d'eau et crépines entrainant ainsi des investissements et frais d'entretien conséquents ;
- En se fixant aux filets, elle rend la pêche professionnelle moins effective et génère des coûts de nettoyage supplémentaires.
Comme l'espèce est capable de se fixer sur la coque ou le moteur des bateaux, il existe un risque important de propagation lorsque ces embarcations sont déplacées d'un lac à l'autre, ce d'autant plus que cette moule est capable de résister plusieurs jours en dehors de l'eau.
Pour éviter la propagation de cette espèce, les propriétaires sont invités à soigneusement laver et sécher leur bateau et à vidanger les eaux résiduelles et de fond de cale avant de déplacer leur embarcation dans un autre fleuve ou plan d'eau. Pour plus d'informations à ce sujet, veuillez consulter cette fiche technique à l'intention des propriétaires de bateaux.

Moteur de bateau colonisé par les moules quaggas (L. Yersin, 2022)