Les activités d'un chantier peuvent porter atteinte à l'environnement naturel et génèrent des nuisances sur l'espace construit.
La mise en place de mesures de protection et le respect de quelques règles pratiques contribuent à limiter des dommages à l'environnement et/ou aux infrastructures (canalisations, station d'épuration).
Les nuisances d’un chantier
Eaux souterraines et cours d'eau
Sur un chantier, on emploie diverses substances liquides potentiellement polluantes, soit sous forme de carburants ou lubrifiants pour les machines de chantier, soit comme additifs pour la préparation de matériaux de construction. Il y a lieu d'éviter qu'elles ne s'infiltrent directement dans les eaux souterraines ou vers un cours d'eau proche. Le stockage et le transvasement en conditions sûres constituent le point déterminant dans la prévention de telles pollutions.
Poussières et autres polluants atmosphériques
Les émissions sont soit gazeuses, soit sous forme de poussières fines. La réduction de telles nuisances s'obtient par l’emploi de véhicules et de machines de chantier qui sont conformes aux normes en vigueur. Ces émissions seront limitées par l'installation de filtres à particules sur les machines. Les émissions de poussières sont limitées par l'humidification, la pose de palissades, le revêtement et l'entretien des pistes de chantier ou la végétalisation des dépôts de terre.
Sols ou "terre végétale"
Le sol est composé d'une couche supérieure (horizon A, « terre végétale »), ainsi que du sous-sol (horizon B). L'épaisseur de la couche supérieure peut varier entre 5 et 50 cm. Les deux couches sont sensibles au tassement lors de surcharges excessives par le passage d'engins et peuvent ainsi perdre définitivement leur capacité d'absorption d'eau et de "respiration", qui conditionne la fertilité du sol agricole ou naturel.
Bruit
Afin d’éviter le bruit des chantiers, il convient de limiter les émissions à titre préventif. Ces mesures seront renforcées si l’on constate ou s’il est à prévoir que les atteintes seront nuisibles ou incommodantes. Le bruit des chantiers doit prioritairement être combattu à la source et sur son chemin de propagation.
Évacuation des eaux
Les eaux de ruissellement turbides charrient des matières fines (p.ex. eaux météoriques ou d'infiltration dans la fouille de chantier, eaux de refroidissement ou de rinçage lors de travaux de forage, etc). Leur écoulement concentré dans les eaux de surface peut mettre en péril des communautés de vie aquatique. Il faut au minimum veiller à décanter ces eaux, avant de les rejeter dans le milieu, mais également éviter de les évacuer en STEP qui se trouverait surchargée inutilement.
Les eaux de lavage contenant du lait de ciment sont alcalines (pH élevé). Elles proviennent du rinçage des camions et des installations de préparation de béton mobiles ou directement de la fabrication du béton etc. L'entreprise les décantera et les infiltrera dans le terrain jusqu’à un débit maximal de 1000 l/jour, si le chantier ne se trouve pas à proximité d'un cours d'eau ou d'une zone de protection S. Sinon, ces eaux sont rejetées jusqu’à 1000 l/jour dans une canalisation d’eaux usées. Leur évacuation sans traitement préalable dans un cours d’eau est interdite. Lorsque l'infiltration n'est pas possible et le débit journalier dépasse 1000 l, un traitement par un système approprié doit être prévu, afin de décanter ces eaux et de neutraliser le pH. Les eaux provenant de baraquements de chantier sont évacuées dans une canalisation d'eaux usées.
Les eaux de lavage de véhicules ou d'ustensiles de travail doivent transiter dans un séparateur d'hydrocarbures (au besoin "à coalescence") avant d'être rejetées dans un cours d'eau.
Gestion des déchets
L'organisation des mesures de gestion des déchets permet d'en limiter la production, favoriser leur tri et la réutilisation sur place et de déterminer les filières d’élimination adéquates et légales.
Un plan de gestion des déchets est à établir pour chaque projet. Les déchets doivent être triés sur place ou dans un centre de tri autorisé. Pour les très grands chantiers, un plan de gestion détaillé et complet selon la recommandation SIA 430 « Gestion des déchets de chantier » devra être remis au service de l'énergie et de l'environnement.