Eau potable

L’eau potable, une denrée très surveillée

 

L’eau potable est la denrée alimentaire la plus surveillée car la plus consommée (environ 2 litres par jour).

Une vingtaine de micro-organismes pathogènes et plusieurs centaines de substances chimiques font l'objet d'analyses pour déterminer la potabilité de l'eau. Les programmes d'analyses sont définis en fonction des risques.

 

Que contrôle le SCAV ?

Le SCAV surveille la bonne application de la législation et contrôle régulièrement dans chaque commune :

  • L'application du système d'autocontrôle par le distributeur d'eau. Le système d'autocontrôle est une forme d'assurance qualité garantissant que le distributeur d'eau livre en tout temps une eau potable irréprochable.
  • L'état des installations, des ouvrages de captage, de distribution et de traitement de l'eau.

Les alimentations privées en eau de source ou de citerne ne font pas l’objet de surveillance du SCAV. Les commissions communales de salubrité publique ont le devoir de surveiller l'alimentation en eau des maisons qui ne sont pas reliées au réseau public. Des analyses sont effectuées sur demande.

 

Obligations des distributeurs

Tout distributeur est tenu d'informer ses consommateurs au moins une fois par année, de manière exhaustive, au sujet de la qualité de l'eau potable.

Les propriétaires de réseaux privés sont soumis à la directive concernant la désinfection dans les petites installations de préparation d'eau potable.

 

Comment l'eau est-elle désinfectée ?

Dans notre région calcaire, les terrains fissurés n’assurent qu’une rétention restreinte des micro-organismes, c’est pourquoi la plupart des eaux souterraines contiennent des bactéries d’origine fécale et demandent, comme les eaux de surface, une désinfection.

La désinfection au chlore (eau de javel) est un procédé ancien. Dans le canton, les réseaux publics d’eau potable sont encore désinfectés dans environ 70% des cas par ce procédé.

Le dioxyde de chlore est plus efficace que le chlore envers la majorité des germes. Il ne forme pas de dérivés chlorés comme les chlorophénols qui peuvent altérer le goût de l'eau, ni de dérivés chlorés toxiques comme le chloroforme. Il produit toutefois des chlorites et des chlorates toxiques à faible concentration. Dans le canton, un seul réseau public d’eau potable est désinfecté au dioxyde de chlore.

Les rayons ultraviolets de courte longueur d'onde (UV-C) ont un effet germicide par altération de l'ADN ou de l'ARN. L'efficacité du processus dépend de la puissance de l’irradiation et du temps d'exposition de l'eau. L'eau ne doit pas être trouble pour permettre une bonne transmission des rayons. Le traitement par UV ne modifie pas le goût et l’odeur de l’eau et ne génère pas de produits secondaires. Son effet germicide est élevé, également contre les virus et les protozoaires. L'entretien des installations est facile. L'Etat encourage ce mode de traitement. Dans le canton, environ 30% des réseaux publics sont désinfectés par UV.


 

Qualité microbiologique et chimique de l'eau potable

Pour évaluer la qualité microbiologique d’une eau potable on recherche des micro-organismes indicateurs de pollution fécale comme Escherichia coli et les entérocoques. Leur absence indique que l'eau n'est pas contaminée par des pathogènes. L'analyse des germes aérobies mésophiles renseigne sur l’efficacité des traitements de désinfection et la perméabilité des couches géologiques sur la nappe aquifère.

Les paramètres chimiques contrôlés sont :

  • les teneurs résiduelles en désinfectants (chlore),
  • les minéraux (calcium, magnésium, sulfates, chlorures, sodium, potassium, etc.),
  • les paramètres indiquant la concentration en matières organiques et inorganiques (carbone organique  dissous, résidu sec et calciné, matière en suspension et conductivité)
  • les substances azotées comme l’ammonium, les nitrites et les nitrates pour évaluer des pollutions d'origine agricole,
  • les sous-produits du traitement de l'eau potable (halométhanes, chlorites, bromates),
  • les contaminants, notamment les hydrocarbures volatils, les produits phytosanitaires et les métaux lourds.

 

Dureté de l'eau

La dureté d'une eau est l'expression de sa teneur en calcium et magnésium.

L'unité utilisée en Suisse est le degré français (°F).

En fonction de son origine géochimique, l'eau est plus ou moins dure. Ainsi les eaux provenant de sols karstiques du massif jurassien ont des duretés variant entre 15 et 32°F, alors que les eaux d'origine alpine sont plus douces.

La carte des duretés renseigne sur la dureté moyenne dans les communes du canton.



 

 

 

 

Dureté totale en °F
Appréciation
0 à 7
très douce
7 à 15
douce
15 à 25
moyennement dure
25 à 32
assez dure
32 à 42
dure
> 42
très dure
    
 

Faut-il adoucir ou traiter son eau ?

Seules des eaux dures à très dures (plus de 32°F) méritent d'être adoucies à l'entrée de l'immeuble pour éviter les dépôts de calcaire dans les canalisations.
Pour les eaux moyennement dures (15 à 32°F), il faut éviter de dépasser 60°C dans le circuit d'eau chaude sanitaire pour éviter les dépots. La température ne doit pas non plus être inférieure pour éviter la prolifération de légionelles, bactéries pathogènes.

Les recommandations d'entretien et de maintenance du fabricant doivent être scrupuleusement respectées. Par ailleurs, il faut savoir que : 

  • L'eau adoucie est un milieu favorable à la prolifération de micro-organismes, particulièrement si elle stagne dans l'adoucisseur plusieurs jours.
  • L'eau adoucie est agressive pour  les conduites métalliques; elle peut dissoudre plus facilement des métaux lourds.
  • Une eau adoucie à moins de 10°F est déconseillée pour la consommation.
  • L'eau adoucie est enrichie en sodium, que notre alimentation nous apporte déjà en excès. Une eau riche en sodium est déconseillée aux nourrissons.

Les filtres à eau de ménage contiennent du charbon actif, une résine échangeuse d'ions et de l’argent. Ces trois éléments peuvent modifier la qualité chimique et microbiologique de l’eau. L'eau potable doit respecter des normes chimiques et microbiologiques sévères. Les filtres de ménage sont inutiles et risquent de dégrader la qualité de l'eau plutôt que de l'améliorer.

Les systèmes  de traitement de l'eau par aimants ne modifient pas la composition chimique de l'eau. Leur efficacité n'est pas démontrée. Avant d'acheter un tel système, mieux vaut l'installer à l'essai durant quelques mois pour juger de son efficacité.

 

L’eau de citerne: souvent de mauvaise qualité

Les eaux de citerne ne sont la plupart du temps pas conformes aux exigences légales pour l’eau potable. On y trouve souvent des bactéries d’origine fécale et de nombreux autres germes. La présence de matière organique dans l’eau stagnante provoque la formation d’ammonium et de nitrites. Le pH des eaux de citernes a tendance à augmenter, ce qui peut donner un goût d’ammoniac à l’eau.

Une eau de citerne même sans couleur, odeur ou goût particulier doit toujours être bouillie avant consommation si elle n’est pas désinfectée préalablement par un autre moyen (traitement aux ultraviolets, filtration sur céramique).
Pour éviter une dégradation rapide de la qualité chimique, il faut régulièrement vider la citerne et la nettoyer à l’eau de Javel.


En cas de doute, faites procéder à une analyse !

 

Docteur, mon eau a un goût ou une odeur !

L'eau potable doit être inodore et sans goût. Une eau ayant un goût ou une odeur ne présente toutefois pas nécessairement un risque pour la santé.


L'odeur de chlore est attribuable aux chloramines, formées par réaction du chlore avec l'ammonium ou de la matière organique. Un éventuel goût pharmaceutique peut provenir de chlorophénols, produits par réaction du chlore avec des phénols dont l'origine peut être naturelle. Un milliardième de gramme de telles substances par litre d'eau peut en altérer le goût.

La corrosion des tuyaux en fonte ou en acier peut provoquer une coloration brunâtre de l’eau due à l'oxyde de fer. D’autres métaux entrant dans la composition des conduites d’eau comme le cuivre ou le zinc peuvent migrer dans l'eau et  lui donner une amertume.

 

Analyses d'eau

En cas de doute sur la qualité d'une eau, contactez-nous pour exposer le problème. Si une analyse s'avère nécessaire, le site de l'association des laboratoires suisses privés est à disposition à l'adresse Internet suivante :

www.swisstestinglabs.ch

Les jours où notre laboratoire effectue des analyses microbiologiques de l'eau, nous acceptons également des échantillons. Notre secrétariat vous renseignera.