Gérard Geiser, chef du service de statistique (STAT)
Qui êtes-vous?
Gérard Geiser, chef du service de statistique (STAT)
Quel a été votre parcours professionnel?
J'ai commencé mon activité professionnelle dans le controlling financier d'une grande entreprise horlogère du canton. C'était un premier travail très intéressant et diversifié. J'en ai gardé une passion pour les montres et un petit «tic»: j'ai toujours tendance à regarder d'abord le poignet de mon interlocuteur au moment de le saluer.
Le domaine de la statistique m'a ensuite attiré et j'ai travaillé au service de statistique du canton de Vaud pendant quatre ans, avant de revenir travailler dans mon canton, pour ce qui était alors l'office cantonal de statistique. J'ai commencé comme chef de projets, pendant six ans, avant de prendre la direction de l'office. La statistique étant une thématique transversale par définition, nous avons progressivement réussi à transformer cet office en service, en 2011, pour gagner en visibilité et offrir nos prestations à l'ensemble de l'administration ainsi qu'au public en général. Ça fait maintenant 20 ans que je travaille pour le canton de Neuchâtel.
Je suis également très actif dans la statistique publique suisse, dans les différentes instances de collaboration intercantonales, fédérales et internationales.
Quelle est votre formation?
J'ai une licence en sciences économiques de l'Université de Neuchâtel, que j'ai complétée par un diplôme postgrade en statistique, qui s'est maintenant également transformé en Master.
Quelles sont les tâches/les missions rattachées à votre fonction?
En tant que chef de service, j'alterne les activités de management, de planification, de représentation, de réunions et plus rarement de conduite de projets. J'essaie de toujours rester à l'écoute des besoins de mes collaboratrices et collaborateurs, tout en gardant un œil à l'évolution de la société et de ses attentes. Je suis ravi d'être au service de la collectivité publique en lui fournissant des statistiques et des indicateurs qui lui soient utiles et lui facilitent la vie.
Le service de statistique, comme service central et transversal, fournit des prestations autant à l'interne qu'à l'externe de l'administration. Nous réalisons également des mandats hors du canton de Neuchâtel. La collaboration avec nos collègues de l'INSEE permet de proposer des statistiques à l'échelle de l'Arc jurassien franco-suisse.
Quels sont vos principaux défis professionnels actuels?
On assiste actuellement à une prise de conscience du pouvoir des données. C'est un énorme enjeu. Nous essayons d'adapter continuellement nos méthodes de travail pour coller à la réalité. Par exemple, en plus des moyens traditionnels d'analyse statistique, nous explorons le domaine de l'intelligence artificielle dans le but d'optimiser et d'améliorer les processus de traitements statistiques, pour les rendre encore plus efficaces.
Ma principale ambition est de faire parler les données, de les vulgariser, de les visualiser et de les rendre utiles sous la forme d'indicateurs faciles à comprendre, tout en garantissant le secret statistique et la protection des données.
Comment se déroule votre journée/votre semaine type?
Les journées et les semaines ne se ressemblent jamais et c'est ça qui les rend intéressantes. Même quand on a planifié son agenda, il y a toujours des imprévus qui s'y glissent.
Qu'est-ce que vous préférez dans votre travail?
J'aime rendre les chiffres utiles, les questionner, les retourner dans tous les sens pour trouver le bon angle : le chiffre, le graphique ou la carte qui permet de comprendre (et de faire comprendre) un phénomène grâce au projecteur qu'on a pu orienter sur lui, toujours en garantissant le résultat avec une méthode scientifiquement irréprochable.
J'ai la chance d'avoir une équipe brillante et efficace avec des profils très variés et qui s'investissent dans leur travail. Je réalise chaque jour combien on est plus intelligent à plusieurs.
Un très bon souvenir dans le cadre de votre travail?
Je crois que c'est quand je vois l'étincelle dans les yeux de mon interlocuteur, quand il réalise le potentiel qui se trouve dans les statistiques et les indicateurs qu'on lui présente. Mais ce n'est pas toujours le cas ;-)
Un souvenir sympathique : je me rappelle quand on a présenté nos travaux à la Confédération ; ils étaient persuadés que j'étais entouré d'une équipe de 60 personnes, … alors que c'était dix fois moins !
Un lieu que vous aimez particulièrement dans le canton?
On a la chance d'habiter un superbe canton. Je n'ai pas d'endroit favori, mais je dirais la tranquillité d'une balade à vélo dans la forêt ou au bord du lac.
Une citation qui vous inspire?
J'apprécie le côté humoristique des citations liées aux statistiques, du style: «On peut mentir grâce aux statistiques, mais on ne peut pas dire la vérité sans elles».
Celle que je préfère : «Dans la vie, il y a 3 types de personnes, celles qui savent compter et les autres».