Philippe Burri

​Directeur du SCAN


Qui êtes-vous?
Philippe Burri, directeur du SCAN, le Service cantonal des automobiles et de la navigation*.

Je suis marié et j'ai 2 enfants adultes. J'habite à Chambrelien. Je réside dans la Commune de Rochefort depuis ma naissance et j'adore mon lieu de vie.

Le SCAN est un établissement autonome de droit public, créé par l'État de Neuchâtel au 1er janvier 2009 (LSCAN du 24 juin 2008). Il fonctionne sur la base d'un mandat de prestations signé avec l'État de Neuchâtel, renouvelé tous les 4 ans, et qui fixe le contexte dans lequel le SCAN évolue et ses objectifs stratégiques. L'objectif premier du SCAN est la satisfaction de ses clients, tant privés que professionnels

Quel a été votre parcours professionnel?
Après mon diplôme d'ingénieur, j'ai travaillé 12 ans dans le développement et la production de batteries au plomb pour l'entreprise Electrona SA à Boudry, qui est ensuite devenue Oerlikon Batterie SA.

J'ai ensuite œuvré 10 ans comme adjoint du chef de service du SCAN, en charge de l'administration, de l'informatique et des projets de réorganisation du service. Depuis maintenant 11 ans, j'occupe la fonction de directeur.

Quelle est votre formation?
Je suis ingénieur HES en technique automobile, avec un postgrade en gestion à la HEG Arc et également une formation de responsable système qualité.

Mes parents ont été indépendants toute leur vie, je baigne donc dans la gestion d'entreprise depuis mon plus jeune âge.

Quelles sont les tâches/les missions rattachées à votre fonction?
Elles sont nombreuses et passionnantes!

La loi sur le SCAN mentionne: le directeur pourvoit à la bonne marche du Service et à son développement. Il assure l'application de la législation qui régit le champ d'activité du Service, soit la circulation routière et la navigation. Il est chargé de la conduite opérationnelle du Service et procède à tous les actes de gestion courante. Il nomme les collaborateurs du Service et engage le personnel temporaire. Il participe aux séances du Conseil d'administration avec voix consultative.

Je suis donc le manager opérationnel du SCAN avec les mêmes tâches qu'un patron de PME mais une particularité qui rend l'activité plus facile : des clients captifs. Je travaille cependant comme si nous étions sur un marché concurrentiel.

Le secret de mon job, c'est le choix judicieux de mes cadres et collaborateurs. J'ai pu constituer au SCAN une équipe compétente et dynamique. Notre ambiance de travail est agréable et nos valeurs sont appliquées au quotidien par tous.

J'ai aussi la chance de pouvoir m'appuyer sur un Conseil d'administration avec des membres aux compétences pointues et complémentaires qui s'occupe des aspects stratégiques.

Quels sont vos principaux défis professionnels actuels?
Le défi des Services automobiles est de mettre en place des procédures simples pour appliquer une législation compliquée. La simplicité, c'est une valeur importante pour le SCAN.

Un des défis important est aussi le volume. Avec une équipe de 58 collaborateurs (EPT), nous gérons 130'000 clients et délivrons 130'000 prestations annuelles pour 12,7 millions de francs de chiffre d'affaires. Nous percevons également 50 millions de francs de taxes pour le Canton et la Confédération. 260'000 factures sont envoyées chaque année.

L'élément central de notre stratégie est la digitalisation. Les clients du SCAN doivent pouvoir s'informer et réaliser leurs prestations administratives depuis leur téléphone, 24h/24 et 7j/7. Grâce au Guichet Unique, on est le Service automobile de Suisse le plus avancé dans ce domaine mais il reste encore de grands défis à relever.

Sinon, un objectif que le Grand Conseil a mis dans la loi sur le SCAN en 2009, lors de son autonomisation, est très important pour moi: avoir des émoluments dans la moyenne suisse. C'est le cas depuis 2022 et je suis vraiment très fier de cette situation car nous étions très chers à mon arrivée au SCAN en comparaison intercantonale.

Comment se déroule votre journée/votre semaine type?
C'est très variable, et c'est un des avantages de ce métier.

Ma journée est souvent composée de nombreux contacts au téléphone ou en live. J'essaye de limiter les séances au maximum et de les rendre efficientes mais il est clair que j'en ai beaucoup.

Je suis aussi actif dans le cadre de l'Association des Services des automobiles (asa) et à ce titre, je me rends souvent à Berne et dans le reste de la Suisse.

J'occupe aussi depuis longtemps la fonction d'expert aux examens de la division automobile à l'École d'ingénieurs de Bienne où j'ai fait mes études. C'est un plaisir de voir chaque année les volées de nouveaux étudiants qui vont se lancer dans la vie active. Cela me permet aussi de rester informé des dernières évolutions de la technique automobile.

Je consacre, si possible, la fin de journée, les trajets en train et le vendredi à travailler sur mes nombreux dossiers.

Qu'est-ce que vous préférez dans votre travail?
J'apprécie les très nombreux contacts avec mes équipes, les clients privés et professionnels du SCAN, nos fournisseurs, nos partenaires et les autres Services des automobiles. C'est très enrichissant. Il est rare pour un directeur d'une entreprise de 58 collaborateurs d'avoir plus de 130'000 clients !

J'aime aussi la variété des domaines en lien l'activité de mon Service: administration, informatique, technique automobile et navigation, comptabilité, droit, formation, politique, législation. Même si ce n'est pas toujours simple à gérer, j'apprécie aussi les évolutions rapides de ces domaines.

Mais ce que je préfère, c'est mener les grands projets et j'ai eu la chance d'en mener beaucoup, dans des domaines très variés.

Sinon, depuis que je suis actif dans le Service public, j'ai pu découvrir presque toutes les régions de Suisse et échanger beaucoup avec mes collègues des autres cantons. C'est une grande chance de pouvoir collaborer ouvertement avec des collègues qui font le même métier et de s'inspirer de leurs réussites.

Un très bon souvenir dans le cadre de votre travail (une rencontre, une réalisation, une réussite)?
La fin d'un projet dont on assume la responsabilité, avec sa mise en production ou son inauguration, c'est un moment très intense que j'ai pu vivre souvent.

Un très bon souvenir est l'inauguration de notre bâtiment de Malvilliers en 2012. Nous avions donné la possibilité à tous les Neuchâtelois de venir le visiter et le succès a été au rendez-vous.

10 ans plus tard, nous nous félicitons chaque jour d'avoir construit ce nouveau site. Dans la crise énergétique actuelle, on voit vraiment l'intérêt d'avoir investi dans un bâtiment économe en énergies et dans notre grande installation photovoltaïque. La réduction très importante de l'impact environnemental du SCAN est une de nos plus belles réussites ces dernières années.

D'autres moments importants, c'est l'obtention de nos certifications ISO:

  • Système de management de la qualité (ISO 9'001, dès 2003)
  • Système de management environnemental (ISO 14'001, dès 2014 )
  • Système de management santé-sécurité au travail (ISO 45'001, dès 2018).

Le SCAN est un des premiers services publics neuchâtelois et le premier service automobile de Suisse à répondre aux exigences des 3 normes.

Un lieu que vous aimez particulièrement dans le canton?
Les Rochers de Tablettes, au-dessus de Rochefort. La soirée hivernale parfaite est une marche en raquettes depuis le parc de la Tourne jusqu'aux Rochers de Tablettes avec apéritif au point de vue et repas à l'Hôtel-Restaurant de la Tourne en revenant.

Et le défi sportif à faire absolument, c'est la montée directe, depuis le village de Rochefort, 500 m de dénivelé sur 2,6 km jusqu'au sommet. On apprécie encore plus la vue sur le Littoral, le lac et les Alpes!

Une citation qui vous inspire?
Je choisis une citation chaque année lors de la séance d'information du personnel du SCAN en fin d'année. Pour 2023, c'est « Ce n'est pas l'employeur qui paie les salaires, c'est le client » de Henry Ford, qui a révolutionné la production automobile en 1908.

L'année passée, c'était: « Je pense qu'il est très important d'avoir une boucle de rétroaction, où vous réfléchissez constamment à ce que vous avez fait et comment vous pourriez le faire mieux » de Elon Musk, qui a révolutionné la propulsion automobile en 2008, 100 ans plus tard.

Les grands industriels m'inspirent mais surtout j'ai la certitude que le service public doit être géré avec les mêmes principes que les entreprises privées, avec la satisfaction des citoyens au centre de nos valeurs.

Quelle personnalité/personne admirez-vous et pourquoi?
Même s'il peut être très clivant, j'admire Elon Musk. Il a réussi seul à changer le visage de l'industrie automobile ces dernières années. Sans lui, on ne parlerait pas des véhicules électriques alors que cette technologie existe depuis très longtemps.

Dans la première partie de ma vie professionnelle, on a toujours su que si les batteries devenaient meilleures, les véhicules deviendraient électriques. Mais avant l'arrivée d'Elon Musk, les constructeurs traditionnels n'ont jamais voulu investir suffisamment pour développer les technologies nécessaires.

Sinon, dans notre canton, dans le même domaine, je suis admiratif du parcours de Louis Chevrolet, fils d'horlogers, né à La Chaux-de-Fonds, qui a créé la marque automobile Chevrolet en 1911 aux États-Unis.


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