Marie-Thérèse Bonadonna

Cheffe du service de la culture


Qui êtes-vous ?
Marie-Thérèse Bonadonna, cheffe du service de la culture (SCNE). 

Quel a été votre parcours professionnel ?
J'ai véritablement démarré ma vie professionnelle en tant que chargée de communication pour la compagnie de théâtre d'Omar Porras, le Teatro Malandro, pour lequel j'ai travaillé durant 5 ans. Ce poste m'a permis de vivre au quotidien la réalité d'une compagnie de théâtre d'envergure internationale. Je les ai accompagnés lors des créations, des moments très forts qui nourrissent ma pratique professionnelle actuelle, mais aussi beaucoup en tournée en France, en Colombie, en Angleterre, au Japon…  

Puis j'ai occupé le poste de déléguée culturelle du Club 44 pendant onze ans, ce qui m'a ouvert l'horizon à 360°, puisque la programmation traite de tout : politique, littérature, énergie, philosophie, pédagogie, sciences, géopolitique, … Ce poste m'a permis de faire des rencontres magnifiques, tant avec les conférenciers-ières qu'avec un public curieux, cultivé et chaleureux.

Et depuis 2019, je travaille au service de la culture, d'abord en tant qu'adjointe et depuis août 2020 en tant que cheffe de service.

Quelle est votre formation ?
J'ai fait des études de Lettres en français médiéval, histoire et philosophie à l'Université de Lausanne, avec un mémoire sur les liens entre littérature et politique. Puis, j'ai obtenu un DAS en gestion culturelle, avec un mémoire sur la démocratisation culturelle au sein des théâtres lausannois. 

Quelles sont les tâches/les missions rattachées à votre fonction ?
Le service de la culture a deux missions principales : d'une part la sauvegarde et la valorisation du patrimoine et d'autre part, l'encouragement aux activités artistiques et culturelles. Côté patrimoine, le service de la culture chapeaute la conservation du patrimoine, l'archéologie cantonale, le Laténium et les archives de l'État. Quant à l'encouragement aux activités culturelles, il s'agit pour le service de concevoir une politique culturelle de soutien aux actrices et acteurs culturels, ainsi qu'aux institutions culturelles et de favoriser une offre culturelle diversifiée et accessible pour un large public.

Quels sont vos principaux défis professionnels actuels ?
Une nouvelle Loi sur la culture, le projet de Capitale culturelle suisse, une nouvelle structure pour les châteaux appartenant à l'État (Boudry, Colombier et Valangin) et le CAP, futur centre d'archives et patrimoine qui réunira les archives de l'État, les archives de la Ville de La Chaux-de-Fonds ainsi que certains fonds spéciaux de la Bibliothèque de la Ville de La Chaux-de-Fonds. Par ailleurs, de nombreux dossiers nous occupent à l'échelle intercantonale voire nationale, notamment la situation économique et juridique des actrices et acteurs culturel-le-s ou encore la circulation des œuvres. 

Comment se déroule votre journée/votre semaine type ?
Elle est absolument irrégulière ! Elle se partage entre le patrimoine et l'encouragement aux activités artistiques et culturelles, entre le niveau cantonal et mon rôle à l'intercantonal. Présidente de la CDAC (la conférence des chefs de service et délégués aux affaires culturelles) depuis l'an dernier et jusqu'à fin 2023, je préside les 5 séances annuelles qui permettent aux chef-fe-s de service de la culture des cantons romands de se rencontrer, de travailler à des synergies communes qui se traduisent par des dispositifs de soutien romands, comme par exemple Cinéforom, Label+, Livre +  . Comme mes collègues, je fais partie de groupe de travail au sein de cantons suisses et pour le Dialogue culturel national. S'y ajoute ma participation au comité et à la commission de la Loro Neuchâtel. Le tout à 80%, pour pouvoir m'occuper de mon fils le reste du temps. 

Qu'est-ce que vous préférez dans votre travail ?
La diversité des domaines. Passer du nouvel espace d'expo consacré à la Tène, au futur centre d'archives, aux chantiers de restauration et les échanges avec le milieu culturel, avec mes collègues des Villes et des autres cantons en vue de construire ensemble des outils de soutien performants, voilà de quoi nourrir ma curiosité et mon envie de faire avancer les choses !

Un très bon souvenir dans le cadre de votre travail (une rencontre, une réalisation, une réussite)?
C'est impossible de répondre, parce que la liste serait trop longue, parce que je m'en voudrais d'en oublier un, parce que c'est une chance de côtoyer toutes les collaboratrices et collaborateurs du service. Mais je citerais tout de même le travail actuel avec le groupe d'actrices et acteurs culturels sur la Loi, mais aussi tout le travail avec l'équipe de direction pour la mise en œuvre des aides COVID, la visite du chantier-école du Chanet avec l'équipe de l'archéo.

Un lieu que vous aimez particulièrement dans le canton ?
Il y en a tant, culturels ou naturels… le canton offre tant de lieux extraordinaires. Mais compte tenu de ma fonction, je m'en tiendrai aux lieux culturels : le château de Neuchâtel dans lequel se trouve la direction du service de la culture, la Maison blanche du Corbusier, le Club 44, la salle de Beau-Site du TPR, le Musée des beaux-arts du Locle, le Musée des beaux-arts de La Chaux-de-Fonds, le salon bleu à La Chaux-de-Fonds, la Collégiale de Neuchâtel, la Grange aux concerts à Cernier, Môtiers et son formidable festival d'art en plein air, … Au-delà des lieux, il y une caractéristique du canton qui me tient particulièrement à cœur. Sa capacité à intégrer les personnes qui arrivent d'ailleurs : de parents italiens, je suis née en Valais, ai vécu à Lausanne et travaillé à Genève avant de m'installer dans le canton de Neuchâtel pour le Club 44. À ce moment-là, j'ai été particulièrement frappée par la tradition d'accueil et d'ouverture !

Une citation qui vous inspire ?
Emmanuel Lévinas :  « « Après vous » : cette formule de politesse devrait être la plus belle définition de notre civilisation. »

Quelle personnalité/personne admirez-vous et pourquoi ?
Christiane Taubira : parce qu'elle a pu mettre en acte ses convictions avec la reconnaissance de l'esclavage dans l'histoire de la France, avec le mariage pour tous. Elle a réussi à allier son idéalisme avec l'action, un mariage parfait !


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