Le paysage mondial continue de présenter des disparités entre les différentes économies. Marqués par une croissance qui s'est révélée plus forte que prévue, les Etats-Unis présentent des perspectives positives pour 2025, sur le plan économique, mais également sur le volet des marchés financiers qui affichent des niveaux inégalables pour les géants de la technologie. Et l'administration Trump dispose du soutien du Congrès pour mettre en œuvre son programme dans une conjoncture dynamique.
A l'inverse, l'économie européenne peine à redécoller, pénalisée par les mauvaises performances de l'Allemagne et de la France, ses deux économies principales qui subissent la hausse du prix de l'énergie depuis la guerre en Ukraine, et plus récemment la menace de droits de douane élevés pour les exportations à destination des Etats-Unis. Les prévisions du Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO) font ainsi état d'une normalisation de la conjoncture internationale en 2026 seulement, bien que l'on puisse s'attendre pour la Suisse à une hausse de 1,5% du PIB en 2025, grâce à des taux d'intérêt bas et une légère augmentation des salaires réels.
En Chine, la situation déflationniste reste préoccupante, liée à la fragilité du marché immobilier, à un système bancaire sous pression et à un vieillissement de sa population qui devrait la pousser à entreprendre des relances monétaires et fiscales.
Même si elle a moins fortement ralenti qu'en 2023, l'inflation a continué à tendre vers les cibles des banques centrales. Des assouplissements des politiques monétaires ont été réalisés. La Banque Nationale Suisse (BNS) a émis un signal clair en abaissant quatre fois son taux directeur en 2024, l'amenant à 0,50% contre 1,75% en début d'année. Pour 2025, les économistes prévoient majoritairement une baisse supplémentaire de 0.25 %, déjà intégrée dans le niveau des taux du marché.
Cette baisse a participé à la hausse des tarifs de l'immobilier suisse, même si pour notre canton la dynamique a été modérée, avec des prix du logement en propriété qui ont augmenté moins vite que chez nos voisins (Berne, Vaud, ainsi que le reste de la Suisse), selon les données du bureau Wüest Partner. Dans la lignée de l'année écoulée, les perspectives pour 2025 sont optimistes et penchent en faveur d'une augmentation contenue des loyers de l'offre. Alors que, pour les bureaux, la demande supplémentaire induite par la croissance des emplois devrait s'affaiblir et, dans ce contexte, les loyers se stabiliser.
Pour les exportations, l'industrie chimique et pharmaceutique a tiré son épingle du jeu en 2024, selon l'Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières. Par contre, pour le secteur horloger, la tendance baissière s'est poursuivie et même intensifiée en fin d'année. Les perspectives dans l'industrie manufacturière se sont toutefois légèrement améliorées, comme le relève le baromètre conjoncturel du Centre d'études conjoncturelles (KOF). En janvier, il a augmenté de 2 points, pour atteindre 101,6 points.
La politique protectionniste et les guerres commerciales menées par l'administration Trump présentent un scénario menaçant pour l'économie suisse, principalement tournée vers les exportations.