À l'instar de ce que connaissent les forêts européennes, la forêt neuchâteloise subit les effets des changements climatiques. L'été 2022, particulièrement chaud et sec, a beaucoup affaibli les épicéas qui ont ensuite été impactés par le bostryche. De nombreux arbres ont dépéri et dépériront encore, au moins jusqu'au printemps prochain.
La forêt souffre actuellement des conséquences de l'été chaud et sec que nous venons de vivre. Dans une optique de préservation de leurs ressources hydriques et nutritives, de nombreux feuillus se sont mis en mode de repos hivernal de manière anticipée. Grâce à ce processus naturel, ils devraient pouvoir à nouveau se parer de vert au printemps prochain. Toutefois, ce n'est qu'à ce moment, lors du débourrement des feuilles, que les conséquences de la sécheresse-canicule de cet été pourront être réellement évaluées.
Les premiers effets de la sécheresse observés concernent les résineux. Nombre d'entre eux ont été affaiblis et n'ont malheureusement plus eu les ressources nécessaires pour lutter contre les attaques de bostryche qui ont fait rage ces dernières semaines. Ce petit coléoptère pond ses œufs sous l'écorce des épicéas. Le développement de ses larves entrave l'écoulement de la sève élaborée en direction des racines et l'arbre meure ensuite rapidement. Il est très probable que, durant cet automne mais également jusqu'au printemps prochain, d'autres arbres mourront dans les forêts neuchâteloises. Les forestiers œuvrent en continu pour intervenir là où c'est nécessaire. Tous les arbres dévitalisés ne seront pas évacués. Ceux pouvant être exploités à temps pour enrayer la propagation des bostryches et ceux pouvant présenter un risque sécuritaire seront récoltés en priorité. D'autres seront laissés en forêt venant ainsi augmenter la quantité de bois mort favorable à la biodiversité forestière.
Une forêt suivie d'une manière professionnelle par les ingénieurs et gardes forestiers
Depuis désormais plusieurs années, la forêt neuchâteloise tente de s'adapter aux changements climatiques qui impactent l'ensemble des écosystèmes mondiaux. Les professionnels de la forêt de notre canton, soutenus par les propriétaires forestiers, accompagnent nos massifs boisés dans ce processus d'adaptation. Ils ont pour objectif la poursuite d'une sylviculture proche de la nature s'appuyant sur des peuplements diversifiés en essences et en structures, utilisant au maximum les capacités de régénération naturelles de la forêt. L'ensemble des acteurs de la forêt veillent ainsi à garantir, également pour les générations futures et dans la mesure du possible, les innombrables prestations de la forêt tout en récoltant ce matériau renouvelable local de valeur qu'est le bois neuchâtelois.
Le canton, dans le Plan Climat approuvé par le Conseil d'État au début de l'année, a également élaboré des mesures de protection contre les incendies ou en faveur de la multifonctionnalité des forêts.
