Réforme du soutien aux élèves neuchâtelois : mise au point du service de l’enseignement obligatoire

29.09.2025

Un article paru récemment dans « ArcInfo » relatait les inquiétudes de la Fédération des associations de parents d'élèves du canton de Neuchâtel (FAPEN) concernant la réforme du soutien aux élèves à besoins éducatifs particuliers (BEP). Le service de l'enseignement obligatoire tient à apporter des clarifications importantes pour rétablir une information exacte et apaiser les craintes exprimées dans cet article.

Contrairement à ce qui a été écrit dans l'article du journal « ArcInfo » du 26 septembre 2025, les mesures d'aide ne seront pas « entièrement réorganisées » d'ici à août 2026. Leur mise en œuvre sera clarifiée et harmonisée à l'échelle du canton, sans « détricotage » des acquis. Il s'agit d'une clarification des types de mesures — pédagogiques et techniques, de soutien ou structurelles — ce qui répond d'ailleurs aux difficultés récurrentes relevées par la FAPEN quant à la mise en œuvre actuelle. 

Les aménagements en classe, comme par exemple l'usage d'une tablette, continueront après 2026, avec un accès simplifié et plus flexib​le. La réforme vise aussi à lever la confusion entre différentes mesures comme aménagement des conditions d'apprentissage versus adaptation des objectifs, dispense d'une discipline versus allègement d'horaire. Cette confusion que l'article entretient illustre cette nécessité. 

Les aménagements simples feront partie d'un socle commun de pratiques pédagogiques et leur mise en œuvre ne relèvera pas du seul « bon vouloir » d'un-e enseignant-e, mais d'une décision d'équipe pédagogique, voire de la direction, en associant au besoin les parents et les spécialistes. Il ne s'agit pas du bon vouloir des enseignant-e-s mais de leur responsabilité de faire progresser les élèves. La délégation actuelle à des spécialistes n'accroît pas nécessairement le « bon savoir » pédagogique, que la réforme cherche justement à nourrir par des pratiques partagées. 

En retirant l'exigence d'un diagnostic de thérapeute pour déclencher un aménagement pédagogique, on permettra une mise en œuvre plus rapide et on clarifiera les compétences de chacun-e, car nul n'attend des enseignant-e-s qu'ils prescrivent des thérapies. Il est une évidence que les enseignant-e-s ne posent pas de diagnostic, cette compétence relevant des thérapeutes. Pour autant, toutes les mesures pédagogiques n'exigent pas un diagnostic et relèvent d'une expertise didactique propre à l'école. De même, la crainte que la responsabilité de détecter des troubles soit transférée aux enseignant-e-s n'a pas lieu d'être : la détection formelle n'est pas et ne sera pas de leur ressort. En pratique, l'observation initiale de difficultés chez des élèves provient le plus souvent des enseignant-e-s qui, au quotidien, établissent des constats et en rendent aux parents. Au besoin, ils les orientent vers des spécialistes. 

Contrairement à ce qui est affirmé dans l'article, le plan des mesures (PM) garantit bien un suivi documenté et partagé des besoins de l'élève entre les cycles et les centres scolaires, ce qui n'est pas toujours le cas de la pratique actuelle du livret de suivi (livret BEP). De plus, un projet pédagogique individualisé peut consigner des mesures plus légères. Tout élève bénéficie également du suivi de sa progression au travers de l'évaluation formative. L'affirmation selon laquelle la majorité des élèves BEP seraient « privés de suivi » est donc une prophétie pessimiste et abusive, d'autant que le PM commence seulement à être introduit par les centres scolaires. 

Le service de l'enseignement obligatoire (SEEO) reste à l'écoute des inquiétudes exprimées par les différentes parties prenantes de cette réforme. Il sera également attentif à son déploiement et a nommé à cet effet un référent du PM pour accompagner les directions et les équipes sur le terrain.