Suite à la communication diffusée par l'association Avenir Loup Lynx Jura au sujet du tir sanitaire d'un lynx le 9 septembre dernier, le canton souhaite rétablir la réalité des faits survenus.
Mardi soir 9 septembre 2025, un tir sanitaire sur un jeune lynx amaigri et au comportement déviant a été réalisé à proximité de Cottendard, à Colombier. Dans cette situation, étant donné les observations inquiétantes déjà faites concernant cet animal, le garde-faune professionnel a fait usage de sa compétence fixée dans le droit fédéral, lui permettant de prendre cette mesure sans coordination préalable avec sa hiérarchie.
Comme le prévoit la procédure, l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) a été informé et la dépouille a été amenée au Tierspital de Berne pour autopsie. Les analyses sont actuellement en cours. Les premiers résultats montrent que le lynx était affaibli et amaigri, ce qui prouve qu'il peinait à se nourrir dans la nature. Sa musculature était par ailleurs sous-développée pour un animal de cet âge. Tous ces éléments comportementaux et physiques démontrent sans conteste qu'il n'avait pas réussi son adaptation à la vie sauvage et qu'il commençait à présenter une menace pour les personnes ou les animaux domestiques croisant son chemin.
Ainsi, le 9 septembre en soirée, en réponse à la demande de secours ainsi qu'à l'état de peur et de panique clairement exprimés par une personne, deux patrouilles de police et le garde-faune professionnel se sont rendus sur les lieux. L'étendue des effectifs lors de cette intervention démontre bien la situation difficile dans laquelle se trouvait la personne concernée qui a été sous la menace de l'animal sauvage durant une trentaine de minutes.
Pour rappel, ce lynx est un jeune individu retrouvé orphelin à l'automne 2024. Après une phase de réhabilitation, il a été relâché en mai 2025 sur son site d'origine, dans le canton de Vaud et s'est ensuite déplacé dans le canton de Neuchâtel. Après sa remise en liberté, le lynx s'est spécialisé dans la chasse au renard à proximité de zones habitées. Une tentative de prédation sur un animal domestique a été documentée. Il n'a en revanche jamais prédaté d'ongulés comme les chevreuils ou les chamois, qui constituent habituellement les proies principales du lynx.
Ces dernières semaines, à plusieurs reprises, l'animal s'est montré peu craintif envers les humains. Lors de l'incident survenu mardi dernier, il a manifesté un comportement hostile envers une personne accompagnée d'un chien en grognant, en montrant les dents et en griffant à une reprise cette personne. De par son attitude et son état de santé préoccupants, ce lynx ne pouvait être maintenu dans la nature. Par ailleurs, il n'était pas possible de le mettre dans un centre de soins, faute de places disponibles. Un placement dans un zoo n'était pas envisageable. L'expérience montre en effet que les individus nés dans la nature ne s'y adaptent jamais.