Lundi 18 août 2025, quelque 19'761 élèves et 2'142 enseignant-e-s reprendront le chemin de l'école obligatoire. Cette rentrée sera marquée par une interdiction de l'usage des téléphones portables, ou autres appareils connectés privés, dans le cadre scolaire et par une volonté de relever collectivement le défi qu'est l'orthographe pour les élèves. Cette rentrée est par ailleurs la première du nouveau chef de service de l'enseignement obligatoire, M. Serge Ramel.
Dès lundi prochain, 19'334 élèves rattaché-e-s à un centre scolaire feront leur rentrée : 6'678 intégreront l'une des 372 classes du cycle 1, 7'097 fréquenteront l'une des 384 classes du cycle 2 et 5'559 rejoindront l'une des 304 classes du cycle 3. Parmi ces 19'334 élèves, 466 élèves bénéficieront d'un soutien dans une classe spéciale ou dans une classe d'accueil. De surcroit, 427 élèves seront scolarisé-e-s dans une école spécialisée ou dans une institution d'éducation spécialisée. Ainsi, au total,19'761 élèves relèvent de la scolarité obligatoire.
On constate par ailleurs une stabilité de l'effectif moyen, par classe de formation régulière, soit 17.98 élèves au cycle 1, 18.76 élèves au cycle 2 et 19.47 élèves au cycle 3.
Les chiffres définitifs seront toutefois publiés cet automne dans le Mémento statistique de l'école neuchâteloise, sur la base des effectifs relevés au mois d'octobre.
Usage réglementé des équipements numériques privés
Les téléphones portables ou autres appareils connectés privés devront rester éteints et rangés, de manière à être non visibles et non utilisables. Cette mesure s'applique à tous les élèves des écoles publiques de la scolarité obligatoire, de la 1e à la 11e année, dans le cadre scolaire. L'usage des téléphones portables reste possible ponctuellement dans un cadre pédagogique clairement défini (cours d'éducation numérique, actions de prévention ou projets didactiques encadrés par le personnel enseignant).
Il s'agit de répondre aux préoccupations croissantes liées à la santé mentale des élèves et à certains usages problématiques des écrans. La règle, déjà largement en vigueur, est désormais la même dans toutes les écoles du canton de Neuchâtel. Elle concrétise une position commune prise en juin dernier par les chef-fe-s des départements en charge de l'éducation des cantons latins, réuni-e-s au sein de la Conférence intercantonale de l'instruction publique (CIIP).
Un plan d'action pour relever le défi de l'orthographe
La troisième enquête nationale vérifiant l'atteinte des compétences fondamentales (enquête COFO) en langues des élèves de 11e année a montré, en mai dernier, que seuls 36% des élèves neuchâtelois-es atteignaient les compétences attendues en orthographe. Même si cette évaluation peut être nuancée à plusieurs égards, ce constat reste préoccupant. Le canton entend donc prendre des mesures pour y remédier, en concertation avec les autres cantons romands et les professionnel‑le-s. L'amélioration des compétences des élèves en orthographe passera notamment par :
une valorisation des activités ritualisées dans les nouveaux moyens d'enseignement romands (MER) ;
une clarification du rôle de l'orthographe dans les autres disciplines ;
des activités en accès libre pour les élèves et leurs familles sur la plateforme iClasse.
En outre, et en conjonction avec la Semaine de la langue française et de la francophonie (SLFF) en mars 2026, une semaine de l'orthographe sera organisée dans tous les centres scolaires.
Poursuite de l'introduction de l'éducation numérique
Introduite progressivement en tant que discipline depuis 2022, l'éducation numérique fera son apparition dans les classes de 6e et 10e années à la rentrée scolaire. L'ensemble de la scolarité obligatoire sera couverte à la rentrée 2026.
À partir de la 10e année, les élèves bénéficient d'une heure supplémentaire à la grille horaire pour développer leurs compétences dans ce domaine. Aux plus petits degrés, les contenus spécifiques à cette discipline sont abordés de manière transversale.
PRIMA / ANIMA en progression
L'enseignement immersif de l'allemand, au sein d'une classe PRIMA [1] ou ANIMA [2], continue sa progression : il concerne 3'799 élèves (+11.2%), dans 209 classes (+10%).
À l'heure où l'enseignement du français au niveau primaire est remis en question dans plusieurs cantons de Suisse alémanique, il importe de rappeler que de nombreux arguments plaident en faveur d'un apprentissage précoce des langues nationales : la cohésion nationale, l'égalité des chances dans l'accès à la formation, l'efficacité pédagogique, le développement des compétences transversales et l'équilibre linguistique. En effet, le plurilinguisme constitue un pilier de l'identité suisse : l'apprentissage anticipé des langues nationales favorise la compréhension interculturelle et renforce la solidarité entre les régions du pays. Dès lors, toute remise en cause unilatérale du compromis linguistique menace la confiance entre les diverses régions helvétiques. Des initiatives comme PRIMA / ANIMA montrent en outre que l'enseignement, même partiel, dans une langue étrangère renforce l'apprentissage global sans nuire aux autres disciplines.
Un « plan des mesures » pour les élèves en difficulté
Dès la rentrée 2025-2026, le « plan des mesures particulières » remplacera progressivement le livret de suivi et les documents locaux pour organiser et suivre le soutien aux élèves ayant des besoins éducatifs particuliers. Ce nouveau dispositif n'entraîne aucun changement dans les aides déjà en place, mais il garantit un accompagnement plus clair, harmonisé et transparent pour chaque enfant dans toutes les écoles du canton.
Première rentrée pour le nouveau chef de service
Enfin, cette rentrée scolaire sera la première pour M. Serge Ramel en tant que nouveau chef du service de l'enseignement obligatoire. Il succède, depuis le 1er août 2025, à M. Jean-Claude Marguet qui a pris sa retraite après avoir œuvré dans sa fonction pour l'école neuchâteloise pendant 25 ans. Chef de l'office de la pédagogie et de la scolarité depuis deux ans, M. Ramel possède déjà une connaissance fine des dossiers du service et des enjeux de l'école neuchâteloise, comme du système éducatif suisse.
[1] PRIMA offre un enseignement de l'allemand par immersion sur toute la scolarité obligatoire, de la 1e à la 11e année ; diverses disciplines (ex. géographie, histoire, arts visuels) sont enseignées en allemand.
[2] ANIMA dispense un enseignement en allemand de diverses disciplines mais sur une année seulement ; donc en dehors de la construction d'une « filière » PRIMA.