Insertion professionnelle : nouveau dispositif en faveur des jeunes

16.06.2023

​​L'État de Neuchâtel se dote d'une nouvelle entité interinstitutionnelle en faveur de l'insertion des jeunes en formation professionnelle. Grâce à une stratégie coordonnée entre le Département de la formation, de la digitalisation et des sports (DFDS) et le Département de l'emploi et de la cohésion so​ciale (DECS), les jeunes en décrochage de 15 à 25 ans bénéficieront d'un dispositif qui réunira les compétences de plusieurs services de l'État de Neuchâtel. Cette entité aura pour mission de coordonner les différents acteurs et d'améliorer l'accompagnement des jeunes vers un projet de formation. Le développement du projet s'étendra jusqu'au début de l'année 2024. Suite à une phase pilote, le dispositif deviendra effectif à l'automne de la même année.

Cette nouvelle entité d'accompagnement s'adressera aux jeunes neuchâtelois-e-s de 15 à 25 ans, sans formation professionnelle, sans emploi, en possession d'un titre de séjour et qui ne bénéficient pas d'un soutien de l'assurance-invalidité (AI). Les facteurs de risques de décrochage identifiés par les professionnel-le-s du secteur sont multiples. Ils peuvent être liés aux relations familiales, à la précarité, à la migration, ou encore à la santé. Depuis plusieurs années, l'État de Neuchâtel est proactif dans les processus de détection des jeunes en décrochage. Celui-ci sera désormais systématique, structuré et coordonné. En finalité, chaque jeune en décrochage aura la possibilité d'être soutenu-e et suivi-e par cette entité d'aiguillage et d'accompagnement avec comme priorité de développer un projet de formation professionnelle.

Répondre aux besoins des jeunes et de l'économie

La formation, à commencer par un titre du secondaire 2, demeure une clé importante pour inclure un-e jeune dans le monde du travail et dans le monde en général, en particulier quand il est demandé de satisfaire aux besoins d'un marché du travail toujours plus exigeant (digitalisation, automatisation, intelligence artificielle, transition énergétique, flexibilisation, etc.). On constate par ailleurs que, parmi les jeunes demandeurs-euses d'emploi, un certain nombre d'entre eux sont aujourd'hui sans formation professionnelle. Les besoins en formation sont encore accentués alors que la question de la pénurie de main-d'œuvre qualifiée est une préoccupation au sein du tissu économique cantonal, en particulier dans les secteurs du bâtiment, de la construction, de la restauration et de la technique. Dans ce contexte, l'État de Neuchâtel s'est mobilisé en faveur d'une coordination optimale des prestations en place dans le but d'offrir aux jeunes citoyen-ne-s du canton les meilleures chances d'obtenir un titre de formation et, in fine, d'intégrer durablement le marché de l'emploi.

Construire sur les outils en place

Le nouveau dispositif d'aiguillage et d'accompagnement sera rattaché au service des formations postobligatoires et de l'orientation (SFPO) et, plus précisément, à l'office de l'insertion des jeunes de moins de 35 ans en formation professionnelle (OFIJ). Elle intègrera les compétences de tous les services qui soutiennent, grâce à des mesures existantes, des jeunes en décrochage. Il s'agit principalement du service des formations postobligatoires et de l'orientation (SFPO), du service de l'emploi (SEMP) et du service de l'action sociale (SASO). De plus, le service de l'enseignement obligatoire (SEEO) et l'office de l'assurance-invalidité du canton de Neuchâtel (OAINE) seront associés dans les processus de détection. Enfin, le service de la cohésion multiculturelle (COSM), le service des migrations (SMIG) et le service de protection de l'adulte et de la jeunesse (SPAJ) seront intégrés dans le processus en fonction des besoins du public cible. Cette coordination globale favorisera une analyse fine et renforcera la qualité de l'accompagnement des jeunes concernés.

Une stratégie politique globale pour une insertion professionnelle durable

Cette nouvelle entité interinstitutionnelle en faveur de l'insertion des jeunes en formation s'inscrit dans les objectifs du programme de législature du Conseil d'État qui vise à favoriser une insertion professionnelle durable. Il encourage ainsi l'obtention d'un titre de formation du secondaire 2, aussi bien pour les jeunes que pour les adultes, et développe des dispositifs de formation continue et de reconversion professionnelle. À terme, il est attendu que l'entité interinstitutionnelle allège la facture sociale à charge du canton et des communes. Elle participera en effet à sécuriser des parcours individuels complexes et à réduire les risques de précarisation. Avec ce nouvel outil, le Conseil d'État veut également répondre aux enjeux économiques actuels, en particulier celui du besoin en compétences. Enfin, l'entité d'aiguillage et d'accompagnement participera à l'augmentation du taux de certification dans le canton.

Photo (de gauche à droite): Laurence Knoepfler Chevalley, cheffe du service des formations postobligatoires et de l'orientation, Florence Nater, conseillère d'État et cheffe du Département de l'emploi et de la cohésion sociale, Crystel Graf, conseillère d'État et cheffe du Département de la formation, de la digitalisation et des sports, Valérie Gianoli, cheffe du service de l'emploi.