Depuis le début de la guerre en Ukraine, le 24 février dernier, plus de 60'000 personnes ont obtenu le statut de protection S en Suisse, dont 1'041 sont actuellement accueillies dans le Canton de Neuchâtel (11% dans les centres d'hébergement collectifs, 31% dans des appartements gérés par l'office social de l'asile en second accueil et 58% en familles d'accueil). Même si le nombre d'arrivées a ralenti ces dernières semaines, le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) estime qu'en raison de la poursuite du conflit et des difficultés d'approvisionnement, en particulier dans le domaine de l'énergie (chauffage), ce sont entre 85'000 et 120'000 demandes de statut S qui pourraient être déposées d'ici la fin de l'année. Si un tel scénario devait se concrétiser, le Canton de Neuchâtel pourrait alors accueillir un total de 1'700 à 2'400 personnes.
Anticiper les prochains moisLes deux centres de premier accueil du canton, Tête de Ran et Couvet, sont aujourd'hui occupés au maximum de leur capacité, malgré les hébergements dans les familles d'accueil qui continuent d'être importants et les réguliers transferts vers les appartements du second accueil.
Face à cette situation et afin d'anticiper une augmentation probable du nombre de personnes à accueillir dans le canton, le Conseil d'État a validé la mise en exploitation progressive d'une structure d'hébergement collectif supplémentaire. Dans des bâtiments propriété de l'État, à l'ouest du site de Perreux sur le territoire de la commune de Boudry, le nouveau centre collectif offre une capacité d'accueil de 130 places et la scolarisation des enfants y sera assurée.
En parallèle, le service des migrations (SMIG) ne ménage pas ses efforts pour trouver des appartements en nombre suffisant et adaptés à l'accueil des personnes fuyant la guerre en Ukraine. Il poursuit ses recherches dans un contexte du marché du logement tendu (il reste très difficile de trouver des studios ou des appartements de 2 pièces). Il compte sur l'engagement des gérances et des particuliers qui auraient des appartements à disposition.
L'offre en famille d'accueil tend elle à se réduire progressivement. L'élan de solidarité sans précédent qui a permis de faire face aux besoins urgents après le début de la guerre concerne toutefois encore près de 250 foyers neuchâtelois qui hébergent quelques 600 réfugié-e-s en provenance d'Ukraine.
Le soutien aux familles d'accueil se poursuitLa Croix-Rouge neuchâteloise poursuit le mandat qui lui a été confié pour venir en appui aux personnes et familles d'accueil. Cette prestation gratuite et confidentielle destinée aux familles d'accueil offre un espace professionnel d'écoute, de conseil, d'orientation et de médiation. Dans le cadre de cette mission, une équipe d'assistant-e-s socio-éducatifs (ASE), une psychologue spécialisée en migration et en psychotraumatologie et un interprète sont à la disposition des familles d'accueil pour leur apporter un soutien ponctuel dans des situations de crise ou de conflit. La Croix-Rouge neuchâteloise propose également des visites à domicile afin de renforcer les compétences de cohabitation, d'encourager la communication et le dialogue entre les familles d'accueil et les familles ukrainiennes. Une famille d'accueil est visitée sur demande de la famille d'accueil, sur demande de la famille ukrainienne ou sur demande du SMIG.
La Croix-Rouge neuchâteloise répond aux demandes des familles d'accueil par téléphone au tél. 032 886 92 00, de 14h à 16h les lundis, mardis, mercredis et vendredis, ou par courriel à l'adresse suivante:
fah.ukraine@croix-rouge-ne.ch. Un site internet pour les familles d'accueil a été créé afin de rassembler les renseignements prioritaires et d'offrir un accès rapide et stratégique à l'information :
https://croix-rouge-ne.ch/services/familles-accueil-hebergement/La coordination des actions citoyennes se met en placeLa Plateforme précarité continue son mandat de coordination des actions citoyennes en lien avec la situation ukrainienne. Les différentes associations et services publics du canton sont actuellement approchés afin de répertorier les offres et les besoins existants. Une extension de la plateforme en ligne
ensemble-ne.ch est en cours d'élaboration et sera disponible en septembre. Elle se fera le relais des informations pratiques sur différentes thématiques telles que, entre autres, l'hébergement, l'apprentissage du français, ou encore l'éducation. Ces contenus centralisés ont notamment pour objectifs de faciliter l'intégration et le quotidien des réfugié-e-s ukrainien-ne-s dans le Canton de Neuchâtel.
Les cours de français plébiscitésSur mandat de la Confédération, le service de la cohésion multiculturelle (COSM) a développé une offre de cours de français pour adultes en partenariat avec cinq prestataires. Les moyens à disposition permettent aux bénéficiaires de suivre quatre mois de cours intensifs ou quatre sessions de cours semi-intensifs de trois mois sur une année au maximum. Au total, 318 bénéficiaires suivent actuellement un cours du dispositif. Certains ont même débuté leur 3ème session. Une quarantaine de bénéficiaires sont en attente d'ouverture d'une classe.
En parallèle, les jeunes migrant-e-s entre 15 et 35 ans visant l'obtention d'un diplôme du degré secondaire II sont redirigés vers le dispositif du service des formations postobligatoires et de l'orientation (SFPO) en vue d'une intégration en apprentissage ou lycée. Les jeunes migrant-e-s titulaires de maturités reconnues peuvent s'adresser directement à l'Université de Neuchâtel pour poursuivre leurs études.