Vivre la diversité comme une richesse

25.02.2022

L’Université de Neuchâtel dresse le portrait de l’administration cantonale sous l’angle de la diversité. Il s’agit d’une mesure du plan d’actions accompagnant la Feuille de route pour une administration égalitaire et ouverte à la diversité, adoptée par le Conseil d’État en 2018. D’une part, les résultats reflètent la culture d’ouverture du Canton de Neuchâtel ; d’autre part ils démontrent la ferme volonté politique de faire mieux encore.

Avec la volonté de faire de la diversité un atout, le Conseil d’État a confirmé en 2018 l’engagement historique du canton en matière d’ouverture en adoptant une Feuille de route pour une administration égalitaire et ouverte à la diversité. L’objectif est de rendre l’administration publique neuchâteloise exemplaire dans trois domaines : la communication, l’accessibilité des prestations et les profils des collaboratrices et collaborateurs.

Cette Feuille de route prévoit un état des lieux initial du profil des titulaires de l’administration. Le mandat en a été attribué à l’Université de Neuchâtel qui a adressé un questionnaire à tout le personnel de l’administration, de l’enseignement du secondaire II et du Conservatoire de musique neuchâtelois. Les questions portaient sur trois volets : le profil des collaboratrices et collaborateurs, leur bien-être au travail (en particulier la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale), ainsi que leur ressenti et leur vécu quant à la discrimination. Le questionnaire a rencontré un franc succès : 46% des personnes interrogées ont rendu des réponses complètes.

Profils : les résultats encouragent à aller plus loin
L’État de Neuchâtel retient tout particulièrement que les titulaires de l’administration sont à

  • 81% de nationalité suisse ;
  • 11% binationaux ;
  • 7% de nationalité étrangère. Ce taux est d’environ 25% parmi la population résidante ;
  • 24% issus de la migration. Ce taux est de 42% parmi la population résidante (indicateur de l’Office fédéral de la statistique qui considère le pays de naissance, la nationalité à la naissance et le pays de naissance des parents).

Les personnes de nationalité portugaise, espagnole, italienne et française sont globalement bien représentées. Il s’agit des communautés les plus nombreuses dans le canton.

Le rapport indique qu’il est possible d’œuvrer en faveur d’une plus grande représentativité de la diversité culturelle au sein de l’administration, notamment en augmentant la représentation des nationalités hors Europe de l’Ouest.

Si l’enquête relève un écart de représentation entre la population résidente et les répondant-e-s, il semble important de mentionner que ces chiffres peuvent s’expliquer par la spécificité des missions et des profils professionnels de l’administration publique, nécessitant généralement la maîtrise orale et écrite du français.

Des discriminations à prendre au sérieux
Pour 55% des répondant-e-s, l’État prend suffisamment de mesures pour prévenir et lutter contre les discriminations. L’enquête a toutefois permis de mettre en évidence que 14% des employé-e-s affirment avoir ressenti au moins une discrimination au cours des deux dernières années. Le motif principal de ces discriminations provient du genre, suivi par l’âge. Les situations de discrimination qui sont rapportées par les femmes sont nettement plus nombreuses que celles vécues par les hommes. On ne relève en revanche pas de variation selon les classes salariales. Avérées ou non, ces discriminations ressenties sont considérées avec sérieux.

Pour mémoire, en cas de difficultés rencontrées à la place de travail les titulaires ont la possibilité de s’adresser au groupe de confiance (administration) ou au CAPPES (enseignement).

Bien-être au travail
Les résultats du rapport montrent que l’État tend vers l’exemplarité au niveau du bien-être au travail. Les titulaires sont en effet globalement satisfait-e-s de leur taux de travail, de l’utilisation de leurs compétences et des mesures de conciliation vie professionnelle et familiale. Et cela, quel que soit la nationalité et le genre. 

Plus de la moitié des fonctionnaires exerçant une responsabilité principale envers une tierce personne utilisent les mesures de conciliation mises à disposition par l’État. Les prestations sont nettement plus fréquemment utilisées par les femmes que par les hommes, le plus grand écart concernant l’adaptation du taux d’activité professionnelle. Les prestations les plus fréquemment utilisées sont le congé pour la garde d’un enfant malade (22%) et le congé maternité ou paternité (21%). Il faut toutefois relever que 46% des répondant-e-s n’ont pas la responsabilité principale de soutien ou d’encadrement de tierces personnes.

Un engagement pour le changement : le plan d’actions
Cette enquête est une mesure d’un plan riche de 55 actions afin de garantir sur le long terme l’exemplarité de l’administration cantonale neuchâteloise. Elle servira de base pour mesurer en son sein les progrès en matière de diversité, idéalement tous les quatre ans, soit une fois par législature.

Dans l’ensemble, le plan d’actions a pour objectifs d’encourager des changements structurels, de faire évoluer les cultures de travail et d’assurer une dynamique de progrès continu et pérenne. L’administration doit s’adapter à l’évolution de la société et de ses besoins, au-delà des contraintes légales. Ces changements se feront avec la contribution de chaque service et de chaque collaborateur-trice qui chercheront à proposer des formulaires en langage simplifié, à mettre en place des traductions, à accompagner la population dans la compréhension des formulaires ou documents, pour ne citer que quelques exemples. Ces actions permettront d’améliorer la qualité des prestations proposées par l’État à ses administré-e-s dans toute leur diversité. Le Canton de Neuchâtel réaffirme ainsi sa tradition d’intégration et d’égalité.