La gestion différenciée des talus routiers : une contribution au réseau écologique cantonal

15.06.2020

Les talus routiers, véritables réseaux d’espaces verts interconnectés, jouent un rôle important pour la biodiversité. De nombreuses espèces, rares ou menacées, y trouvent un écosystème de prairies fleuries. Le Département du développement territorial et de l’environnement (DDTE) a souhaité initier une gestion différenciée de ces espaces naturels à travers le canton. En effet, un entretien différencié de ces espaces permet de préserver la biodiversité qu’ils abritent. Le solde des surfaces vertes seront quant à elles exploitées en gestion raisonnée, ce qui permettra de réallouer des ressources à la lutte contre les plantes problématiques.

Le service de la faune, des forêts et de la nature (SFFN), en étroite collaboration avec le service des ponts et chaussées (SPCH) et la commune de Val-de-Travers, a mené une étude portant sur l’entretien différencié des talus routiers au Val-de-Travers. Elle visait à obtenir des données propres à permettre l’élaboration d’un inventaire des talus intéressants du point de vue botanique et de proposer des mesures de gestion différenciées s’articulant autour des deux axes : la flore à préserver et la flore à éliminer.

La flore à éliminer comprend les plantes exotiques envahissantes (p.ex. Bunias d’Orient) et les plantes problématiques pour l’agriculture (p.ex. Séneçon jacobée). Ces plantes se développent le long des voies de communication et, par endroit, profitent des fauches tardives et de modalités d’entretien pas toujours adaptées pour se disséminer. Elles sont dotées d’un fort pouvoir concurrentiel et représentent une menace pour la biodiversité. Certaines d’entre elles génèrent aussi des problèmes de santé pour l’homme ou sont toxiques pour le bétail.

L’inventaire des talus routiers à haute valeur de biodiversité au Val-de-Travers a permis de recenser 58 surfaces, 39 au bord des routes cantonales et 19 au bord des routes communales qui méritent un entretien particulier (fauche tardive, à plus de 10cm du sol et avec enlèvement et valorisation du produit de fauche) afin de préserver leur biodiversité.

L’étude a ensuite été étendue aux talus des routes cantonales de l’ensemble du canton, ce qui a permis d’identifier 74 surfaces supplémentaires, totalisant 113 espaces qui seront dès cette année entretenus selon les mêmes principes que ceux du Val-de-Travers. Des panneaux d’information signalant ces surfaces seront disposés sur les sites concernés dès ce printemps.

Le solde des talus n’est pas en reste, l’objectif du SPCH étant également de limiter l’entretien des autres talus routiers à une seule coupe par année, dès lors qu’on se trouve hors de la zone de sécurité du trafic. Ce mode de gestion, dit raisonné, permettra de réduire les coûts et d’affecter des ressources à la lutte contre les plantes problématiques.

Afin de réussir la concrétisation de ces principes, le SPCH a mis sur pied, avec l’appui du SFFN, une formation du personnel d’exploitation en charge de l’entretien des talus routiers. Ces formations se poursuivront sur la durée, afin de consolider ces changements et d’unifier les pratiques en la matière.