Le Conseil d’État veut concrétiser le RER neuchâtelois

06.05.2020

​​Le Conseil d’État veut concrétiser le Réseau Express Régional (RER) neuchâtelois sans attendre. La décision des Chambres fédérales assurant le financement de la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds le permet dorénavant. Reste à libérer les moyens cantonaux pour assumer le financement des infrastructures complémentaires. Pour ce faire, le Conseil d’État soumet un rapport au Grand Conseil comprenant un crédit de 114 millions de francs. La concrétisation du RER neuchâtelois est le pilier central de la stratégie « Neuchâtel Mobilité 2030 » soutenue par 84% de la population neuchâteloise en 2016.

Grâce à plusieurs années de travail de conviction sur la base de la stratégie « Neuchâtel Mobilité 2030 », le Canton de Neuchâtel dispose désormais de leviers capitaux en vue de concrétiser son RER. En effet, le 21 juin 2019, les Chambres fédérales ont approuvé le financement de la ligne directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds dans le cadre du Programme de développement stratégique des chemins de fer 2035 (PRODES 2035). Reste ainsi à réaliser ces infrastructures pour créer une agglomération dynamique entre le Littoral et les Montagnes neuchâteloises et pour relier de manière performante l’agglomération avec les régions.

Le RER neuchâtelois assurera ainsi la cadence au quart d’heure dans l’agglomération, grâce à la ligne directe, entre Neuchâtel, Cernier, La Chaux-de-Fonds et Le Locle d’une part, et d’autre part, la cadence à la demi-heure sur les lignes ferroviaires périurbaines du canton.

Pour y parvenir, le Conseil d’État sollicite un crédit d’engagement de 114 millions de francs auprès du Grand Conseil neuchâtelois. Concrètement, il s’agira de financer :

  • La construction de la gare de Cernier qui permettra d’établir une véritable plateforme multimodale – en vue d’assurer les échanges avec les bus, la mobilité individuelle et la mobilité douce au Val-de-Ruz – pour un montant de 45 millions de francs.
  • La réalisation de la jonction Corcelles – Bôle qui permettra de maintenir la desserte de Peseux et Corcelles - et de mutualiser la desserte avec le Val-de-Travers - pour un montant de 67 millions de francs.
  • Une étude et un projet de valorisation de la ligne historique pour 2 millions de francs. Elle comprend une nouvelle évaluation des valeurs foncières ainsi que l’élaboration d’un projet de voie verte de 22.5 km de long, en empruntant notamment les tunnels ferroviaires actuels qui seront assainis en 2021.

Pour rappel, le projet adopté en 2016 en votation populaire prévoyait un financement cantonal de 110 millions de francs, ceci afin de prendre en charge les intérêts intercalaires en cas de préfinancement de la ligne à hauteur de 900 millions de francs via un prêt. De plus, la jonction Corcelles-Bôle faisait l’objet d’un crédit séparé à charge du Canton. Le projet aurait ainsi coûté quelque 160 millions de francs. Nouvellement, avec le classement de la ligne directe dans PRODES 2035, le concept de ligne directe coûtera 114 millions de francs au canton, études sur la valorisation de la ligne historique comprises.

La réalisation de ces infrastructures se fera en collaboration avec les CFF et l’Office fédéral des transports avec qui un Comité de pilotage (Copil) est d’ores et déjà en action. En parallèle de la préparation du projet exécutoire de ligne directe, une première étape de réalisation sera lancée dès septembre 2020 par l’assainissement de la ligne historique, dont un tiers des travaux seront pérennes en vue de la mise en exploitation de la ligne directe entre 2033 et 2035. Les CFF et le Conseil d’État communiqueront sur ces travaux prochainement ainsi que sur l’offre de substitution bus qui sera organisée pour pallier l’interruption du trafic ferroviaire en 2021.

En conclusion, le Conseil d’État veut sans attendre concrétiser le RER neuchâtelois pour transformer et dynamiser le canton de l'intérieur, rendre sa mobilité plus durable et pour mieux se connecter au réseau ferroviaire national. De plus, dans le contexte particulier actuel, le Conseil d'État souligne qu'à travers ce projet majeur, des perspectives très favorables s'ouvrent dès maintenant pour soutenir l’économie et l’emploi dans notre canton.