Agriculture neuchâteloise : état des lieux, perspectives d’avenir et investissements

23.05.2019

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Le rapport quadriennal sur la situation de notre agriculture ainsi que la demande de crédit pour la poursuite des améliorations structurelles dressent un état des lieux de la branche, donnent les perspectives d'avenir et fixent les priorités d'investissement des quatre prochaines années pour l'agriculture et la viticulture neuchâteloises. Le Conseil d'État entend favoriser une agriculture durable, la promotion des produits régionaux et circuits courts, limiter les impacts du changement climatique et poursuivre la rationalisation des structures de production pour le bien-être des animaux et l'ergonomie au travail des familles paysannes.

Le Conseil d'État a présenté aujourd'hui, dans l'exploitation biologique de Monsieur Léo Blättler, producteur de lait de Gruyère AOP dans la Vallée de la Brévine, son quatrième rapport sur la situation de l'agriculture et de la viticulture ainsi qu'une demande de crédit pour les améliorations structurelles agricoles. Ces rapports, qui seront soumis au Grand Conseil, dressent un état des lieux des évolutions socio-économiques, environnementales et structurelles de cette branche économique et proposent une adaptation de la Loi sur la promotion de l'agriculture ainsi qu'un crédit de 32,5 millions de francs, dont 16,45 millions à la charge de l'État de Neuchâtel, pour poursuivre ses investissements dans les améliorations structurelles agricoles.

Ces dernières années, l'agriculture neuchâteloise reste fidèle à une production extensive en comparaison nationale avec une part d'environ 80% d'extenso en production céréalière et une réelle progression de la production biologique à 12% des exploitations agricoles et plus de 31% en viticulture, ce qui en fait la leader suisse. Les domaines exploitent quelque 6'300 ha (18 % de la surface agricole) de surfaces de promotion de la biodiversité naturelle et 4'500 ha de surfaces comprises dans 19 écoréseaux de biodiversité. Ces réseaux écologiques sont couvrants au niveau cantonal puisque 80% des exploitations agricoles y participent sur une base volontaire. La progression de la durabilité environnementale de notre agriculture est notoire.

Au niveau socio-économique, vu la pression sur les prix, la réduction des coûts de production et la stabilisation des paiements directs fédéraux, le produit agricole brut et le revenu des entreprises agricoles peinent à progresser. Le produit brut agricole cantonal s'est stabilisé à 300 millions de francs environ. La rémunération horaire du travail de la famille paysanne montre une légère augmentation mais à un trop modeste niveau puisque à quelque 19 francs de l'heure.

Pour les prochaines années, le Conseil d'État a pour ambition de développer davantage encore la durabilité de notre agriculture. À ces fins, il a comme priorités :

  • De progresser encore en matière de durabilité environnementale par la promotion de la reconversion à l'agriculture biologique, la mise en œuvre cantonale du plan d'action fédéral de réduction des risques phytosanitaires et par la poursuite cantonale des programmes fédéraux de promotion de la biodiversité et de la préservation du paysage.
  • De créer de la valeur ajoutée par la transformation régionale des produits et une promotion associative des produits du terroir. Notamment le projet-pilote de développement régional du Val-de-Ruz sera soutenu par un crédit d'investissement et la Loi sur la promotion de l'agriculture sera révisée pour donner plus de responsabilité et d'autonomie à la branche dans le pilotage de Neuchâtel Vins et Terroir (NVT).
  • De prévenir les impacts du changement climatique par un crédit pour l'adduction d'eau dans les régions rurales de montagne et par une étude relative à l'évolution de l'encépagement.
  • De rationaliser les structures de production par un crédit d'investissement pour les constructions rurales permettant une meilleure protection des animaux et des eaux ainsi qu'une meilleure ergonomie et productivité du travail.

Pour atteindre ces objectifs, une demande de crédit d'investissement pour les améliorations structurelles de 16,45 millions de francs à la charge du canton, permettant d'obtenir 16,05 millions de la Confédération est soumise au Grand Conseil. La mise en œuvre opérationnelle des objectifs du Conseil d'État, la modification de la Loi sur la promotion de l'agriculture et ce crédit permettront de développer encore notre agriculture vers plus de durabilité environnementale et socio-économique, en exploitant les potentiels de marché des produits locaux, bio, AOP/IGP, Vinatura et IP-Suisse.