Guide des bonnes pratiques en pâturages boisés

14.02.2019

Le département du développement territorial et de l’environnement (DDTE) a élaboré un guide des bonnes pratiques pour renforcer la gestion durable des pâturages boisés. Emblématiques de notre canton et de ses paysages, ils doivent être entretenus de manière adéquate pour remplir à long terme leurs multiples fonctions. Cette démarche s’inscrit dans la mise en œuvre des mesures du plan directeur cantonal (PDC).

Les pâturages boisés façonnent de nombreux paysages caractéristiques du Canton de Neuchâtel et de l’Arc jurassien. Ce sont des espaces à vocations multiples qui servent à l'agriculture, la sylviculture et offrent un espace important à la biodiversité. Particulièrement prisés par la population neuchâteloise pour s’y délasser, ils sont un élément central des paysages de nos régions et contribuent largement à l’attractivité touristique. Afin de contribuer à une gestion durable de ces pâturages boisés, qui tienne compte de toutes ces attentes, le département du développement territorial et de l’environnement (DDTE) a élaboré et publié un guide des bonnes pratiques. Cet ouvrage sera présenté en début d’année 2019 aux acteurs concernés. Il est également possible de le consulter en ligne.

Près de 10% de la superficie cantonale
Ces espaces couvrent quelque 6500 ha, soit près de 10% de la superficie cantonale. Si certains appartiennent aux communes ou à l’État, la majorité est en mains privées. Les pâturages boisés sont considérés comme des forêts du point de vue juridique. Ils sont ainsi protégés par la loi sur les forêts qui assure que leur surface soit maintenue à terme et que leur accès soit garanti librement.

Il ne s’agit toutefois pas d’une structure figée, mais d’un écosystème dynamique. La protection de la surface des pâturages boisés resterait vaine si le maintien de leur structure n’était pas garanti. C’est pourquoi le rajeunissement du boisement est essentiel tout comme la sauvegarde de la surface d’herbage pour la pâture. La part des herbages ainsi que la répartition et la densité du boisement peuvent varier fortement selon les lieux. Ainsi, la charge en bétail et la gestion du boisement sont les composantes principales de la pérennité d’un pâturage boisé. Du point de vue de la protection de la nature, ils accueillent de nombreux milieux floristiques intéressants et certaines surfaces de pâturages secs sont protégées sur le plan fédéral. Plusieurs espèces animales, en particulier des oiseaux, sont favorisées par les structures qu’offrent les pâturages boisés.

Des recommandations de gestion forestière et agricole
L'exploitation des arbres dans les pâturages boisés permet de tirer profit du bois, ressource renouvelable par excellence, et d’apporter de la lumière à l’herbage et au rajeunissement forestier tout en assurant la dynamique structurelle. La pratique est soumise au martelage par un agent du service forestier. Celui-ci prend en compte le rajeunissement en présence, la densité et la répartition des arbres pour déterminer le nombre de tiges et le volume à prélever. Le guide clarifie la manière de faire et précise notamment la nécessité de maintenir, de favoriser ou de planter des cellules de rajeunissement en fonction du couvert boisé.

Du point de vue agricole, le document détaille les pratiques permises ou non pour l’utilisation, la fumure et l’entretien des herbages. Si près de 60% des pâturages boisés du canton ne sont pas fertilisés, des apports d’engrais de ferme (fumier, lisier) sont autorisés sous certaines conditions. Par ailleurs, la mise en culture ou l’utilisation d’un girobroyeur sont interdites dans les pâturages boisés.

Par la mise en œuvre de ces bonnes pratiques, le Canton s’engage en faveur de la vitalité et de la durabilité des pâturages boisés neuchâtelois, un écosystème de nos paysages jurassiens indispensable à la biodiversité, à l’agriculture et à la sylviculture.