« Les jeunes neuchâtelois en 2017 » : climat scolaire, victimisation et délinquance

27.08.2018

L’État de Neuchâtel prend le pouls de sa jeunesse en reconduisant l’enquête sur la victimisation et la délinquance réalisée dans le Canton de Neuchâtel en 2010. Menée en 2017 auprès de 1’687 élèves de 11e année, cette nouvelle étude montre que, malgré une stabilité des comportements analysés, certaines populations d’élèves sont plus vulnérables que d’autres et méritent une attention particulière.

Rédigée par l’institut universitaire de médecine sociale et préventive, cette étude a été réalisée sur mandat du Département de l’éducation et de la famille, du Département de la justice, de la sécurité et de la culture et du Département des finances et de la santé avec le soutien de la fondation Hafen.

Connaître la vie des jeunes dans le Canton de Neuchâtel et les difficultés auxquelles ils sont confrontés, que ce soit dans le cadre personnel, scolaire ou au-delà, tels sont les objectifs de cette enquête. Les résultats permettent d’observer l’évolution de la victimisation, de la délinquance et de la consommation de substances psychoactives chez les jeunes de 11e année, entre 2010 et 2017. Une telle étude permet de mieux identifier les facteurs de risques, d’élaborer des stratégies de prévention ciblées dans les écoles ainsi qu’au niveau régional et sur le plan cantonal et, à terme, d’améliorer les conditions de vie de la jeunesse neuchâteloise.

Situation stable dans le Canton de Neuchâtel
Les résultats démontrent une certaine stabilité dans le temps du taux de comportements déviants rapportés et mettent en évidence la nécessité de continuer à porter une attention particulière aux conditions de vie des jeunes du canton vivant des situations de violences. Il n’y a en effet pas d’évolution significative du taux de jeunes ayant été victimes de délits violents, de délits contre l’intégrité sexuelle ou de vol entre les deux enquêtes. Ils sont également tout autant à consommer différentes substances psychoactives (alcool, cannabis, autres drogues illégales) en 2017 qu’en 2010. Ceci s’explique notamment par l’absence d’évolution majeure dans les principaux facteurs de risque associés à la commission d’actes violents. Toutefois, une augmentation de jeunes touchés par le harcèlement et le cyber-harcèlement est constatée.

Résultats en fonction de la voie scolaire
Les résultats de l’enquête par voie scolaire mettent en évidence une plus forte exposition à la violence et au harcèlement des jeunes des classes terminales (TE) que des jeunes des autres sections. Le taux de victimes de violences ainsi que la proportion de jeunes se déclarant auteur-e-s d’actes violents sont plus importants au sein des classes terminales, quel que soit l’acte considéré, que pour les autres voies scolaires. Ces données mettent en exergue une vulnérabilité liée à l’environnement dans lequel évoluent les jeunes et l’importance de tenir compte, dans l’analyse de la violence, du contexte social de vie de ces derniers. Face à ces résultats, le DEF souhaite porter une attention particulière aux élèves des classes TE et à leur intégration en ajustant les actions de prévention en fonction de la voie scolaire. D’autre part, le regroupement, dans une même classe, des élèves présentant des difficultés augmente le risque de survenue de comportements problématiques et affecte leur bien-être.

Nouvelles données 2017
La version 2017 de l’enquête étudie également les comportements violents au sein des jeunes couples et des jeunes issus de minorités sexuelles, paramètres qui ne figuraient pas dans la version 2010. Avec une moyenne de 11.2 %, le taux de jeunes à avoir tenté de mettre fin à leurs jours relevé dans l’étude est un sujet de préoccupation important. Les efforts de prévention déjà amorcés dans ce domaine sont à poursuivre et à renforcer.
La partie de l’enquête sur les minorités sexuelles démontre clairement que ces jeunes constituent une population en situation de vulnérabilité et souligne l’intérêt de leur proposer un cadre scolaire serein et propice aux apprentissages.

Perspectives futures
Si les résultats de l’enquête indiquent que la plupart des jeunes neuchâtelois se portent bien, les sujets de préoccupation mis en avant dans l’étude donnent matière à renforcer le partenariat entre les acteurs de l’éducation, de la santé et de la sécurité, dans le but de mener les actions de prévention les plus pertinentes et ciblées contre la violence et la discrimination en milieu scolaire.