Dans le cadre de l'actualisation de la liste suisse du Patrimoine culturel immatériel, deux éléments neuchâtelois ont été retenus. Les «Sculptures et constructions en neige» de La Chaux-de-Fonds et les « Braderies de l'Arc jurassien » font leur entrée dans la «Liste des traditions vivantes de Suisse».
L'Office fédéral de la culture (OFC) a actualisé la «Liste des traditions vivantes de Suisse». L'élargissement de cette liste, qui recense désormais 199 formes importantes du patrimoine culturel immatériel, a été l'occasion d'intégrer 34 traditions vivantes pratiquées en milieu urbain. Aux sept traditions neuchâteloises déjà admises en 2012 lors d'un premier inventaire national – pour rappel : « Corso fleuri de Neuchâtel », « Dentelle de Neuchâtel », « Fête des fontaines » de Môtiers et de Buttes, « Jeu de quilles neuchâtelois », « Marche du 1er mars 1848 », « Patinage sur le Doubs » et « Torrée » – s'ajoutent désormais deux traditions liées à La Chaux-de-Fonds.
Les « Sculptures et constructions en neige » font ainsi leur apparition. Cette activité récréative de plein air est attestée dans la presse régionale dès la fin du 19e siècle, quand de véritables maisons dans lesquelles les enfants pouvaient pénétrer et s'amuser étaient édifiées dans les rues et les parcs de La Chaux-de-Fonds. Les hivers raccourcissant et la neige étant moins abondante, les constructions prennent désormais l'apparence de sculptures plutôt que de bâtisses et, si les éditions des concours sont moins fréquentes, elles restent très populaires auprès des amateurs et des badauds.
Parmi les traditions qui dépassent les frontières cantonales, à l'instar de la construction en pierres sèches, des promotions de fin d'année scolaire ou de la vie associative, l'édition 2017 de la « Liste des traditions vivantes de Suisse » comprend les « Braderies de l'Arc jurassien ». Destinées à combattre la dépression économique, les braderies, dont la première édition a eu lieu à La Chaux-de-Fonds en 1932, se sont installées après-guerre dans l'Arc jurassien comme une véritable tradition, particulièrement florissante pendant les Trente Glorieuses. Ces manifestations sont également organisées dans les cantons de Berne et du Jura (à Bienne, Moutier et Porrentruy).
Au-delà de la « Liste des traditions vivantes de Suisse », sur le plan international, six dossiers sont en cours de préparation comme candidatures suisses pour la « Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité »: la gestion du danger d'avalanches, les savoir-faire de mécanique horlogère, le design graphique et typographique suisse, la saison d'alpage en Suisse, le yodel et les processions de la Semaine Sainte à Mendrisio. Pour rappel, la fête des Vignerons de Vevey et le Carnaval de Bâle y sont inscrits respectivement depuis 2016 et 2017.
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Des traditions constitutives de notre identité et de notre diversité culturelle
Carnaval de Bâle, hornuss, cor des Alpes, lutte à la culotte, Fête des Vignerons, raclette comme pratique sociale, torrée ou encore le secret, le bilinguisme à Bienne, une fondue en famille ou entre ami-e-s… les traditions vivantes appartiennent à notre patrimoine culturel immatériel (PCI). Elles établissent des ponts entre les générations et favorisent les échanges. Pour bien souligner l'importance qu'elle attache à ses traditions vivantes, la Suisse a adhéré à la Convention de l'UNESCO pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel (16 octobre 2008). Elle s'est engagée du même coup à dresser et tenir à jour un inventaire national du patrimoine culturel immatériel.
La première « Liste des traditions vivantes de Suisse » a été publiée en 2012. Elle rassemblait des activités et manifestations « pratiquées ici et maintenant » concernant les expressions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les connaissances de la nature et de l'univers, les savoir-faire artisanaux. Le rôle de cette liste est de sensibiliser le public à l'importance de la pratique et de la perpétuation des traditions vivantes; de favoriser la reconnaissance des détenteurs de traditions vivantes; de créer les bases propices au développement de nouvelles initiatives et de partenariats propres à encourager la pratique des traditions vivantes.
Des actualisations sont prévues tous les cinq ans, les traditions étant amenées à évoluer et parfois même à disparaître. Les traditions vivantes forment ce qu'on appelle le patrimoine culturel immatériel. En complément à la «Liste des traditions vivantes en Suisse», il existe un inventaire du « Patrimoine culinaire suisse », qui répertorie les connaissances sur 400 produits alimentaires traditionnels dont 19 spécialités neuchâteloises comme l'absinthe, le saucisson neuchâtelois ou la taillaule.
