L'État réinvente les prestations sociales

18.06.2018

Dans la continuité des grandes réformes de politique sociale menées ces dernières années, le Conseil d’État veut repenser en profondeur les prestations sociales cantonales en centrant la réflexion sur les besoins des usagers. Il met en consultation jusqu’au 21 août un rapport qui présente ce vaste projet, qui se déploiera par étapes entre 2019 et 2021.

Le Conseil d’État souhaite ouvrir un large débat quant à l’avenir de la politique sociale neuchâteloise en mettant en consultation, du 18 juin au 21 août 2018, un projet de rapport sur la réforme du dispositif cantonal des prestations sociales. Le document propose une analyse détaillée de la situation et des enjeux, avant de décrire l’approche retenue et la vision d’avenir posée par le Conseil d’État. Ce projet ambitieux a pour objectif de redéfinir les prestations délivrées à plus de 40'000 personnes dans le Canton de Neuchâtel.

Partant d’une approche centrée sur les besoins des bénéficiaires, le Conseil d’État a pour objectif de simplifier et d’optimiser la réponse donnée à ces besoins, d’éliminer les effets de seuil et autres incitations négatives, de donner une visibilité accrue à la politique menée et enfin d’intégrer les contraintes ainsi que d’anticiper les défis à relever. A terme, tous les soutiens seraient intégrés au sein de trois prestations seulement : les subsides de l’assurance-maladie, la prestation complémentaire cantonale et l’aide sociale.

Des réformes sur trois ans
La transition entre le système actuel et le dispositif futur constitue un ambitieux train de réformes, qui sera mis en oeuvre progressivement. Ainsi, le projet s’articule en quatre étapes, que le gouvernement envisage de déployer entre 2019 et 2021.

Tout d’abord, le gouvernement entend, dès le 1er janvier 2019, réformer les subsides de l’assurance-maladie afin d’éliminer les effets de seuil. Il souhaite également déplafonner les avances de pensions alimentaires afin qu’elles puissent, si besoin, correspondre au maximum du montant de pension fixé par l’autorité judiciaire.

En outre, depuis janvier 2018, le Conseil d’État et les responsables communaux, membres du Conseil de la facture sociale ont établi la nécessité de recentrer l’aide sociale sur ses tâches essentielles et de lui redonner tout son sens. En concertation, canton et communes ont ouvert un vaste chantier intitulé RAISONE (repenser l’aide sociale neuchâteloise) dont les travaux se poursuivront jusqu’en 2019, pour un déploiement prévu dès 2020.

Enfin, le Conseil d’État prévoit la création, d’ici à 2021, d’un nouveau soutien financier, la prestation complémentaire cantonale (PCC), notamment destinée à apporter un soutien matériel aux personnes qui en ont besoin sans avoir à recourir à l’aide sociale.

Les résultats attendus sont importants : faire disparaître les effets de seuils dans le respect des objectifs financiers fixés par le Conseil d’État, recentrer l’activité des services sociaux régionaux sur le travail social, diminuer significativement le taux d’aide sociale et enfin être en mesure de répondre de manière simple et cohérente aux besoins des bénéficiaires.

Repenser en profondeur le système est une nécessité, centrer la réflexion sur les besoins de l’usager-ère est le principe cardinal que le gouvernement a retenu.