​Être femme en politique: atout ou handicap?

Résultats de l'étude menée par l'OPFE sur la place des femmes en politique

27.06.2013

"Être femme en politique: atout ou handicap?" Sous ce titre volontairement provocateur se cache une véritable question: est-ce favorable ou non d'être femme candidate pour une élection? Comment explique-t-on que la proportion de candidates et d'élues ne progresse pas et soit encore en moyenne bien loin de la parité? Autant de questions qui ressurgissent à chaque élection. L'Office cantonal de la politique familiale et de l'égalité (OPFE) a mené une étude concernant la représentation des femmes en politique sur la base des résultats des élections cantonales de 1971 à 2013, dont les résultats ont été présentés ce jeudi 27 juin 2013 en présence du président du Conseil d'Etat, M. Laurent Kurth.

Chances d'être élues en diminution au fil des élections

Est-ce favorable ou non d'être une femme en lice pour une élection? Comment explique-t-on que la proportion de candidates et d'élues stagne, voire même régresse ces dernières décennies, tant au niveau fédéral que cantonal? Pourquoi est-on encore si loin de la parité au sein de nos autorités politiques plus de 40 ans après l'obtention par les Suissesses du droit de vote et d'éligibilité? Non seulement les femmes ont tendance à être moins nombreuses sur les listes, mais en outre, leurs chances d'être élues diminuent au fil des élections depuis 1993.

Le Parlement cantonal neuchâtelois compte depuis ce printemps 26 femmes élues contre 31 la précédente législature. C'est par ailleurs la première fois depuis 20 ans que leur nombre passe sous la barre des 30.

Analyse des résultats des élections cantonales de 1971 à 2013

L'Office cantonal de la politique familiale et de l'égalité (OPFE) a tenté de trouver des éléments de réponses à cette situation en menant une étude sur la représentation des femmes en politique depuis les élections cantonales de 1971 jusqu'à celles d'avril dernier.

Si les femmes sont moins présentes sur les listes et dans l'hémicycle du Grand Conseil, elles sont aussi moins nombreuses à participer aux élections. La tendance semble pourtant s'inverser: si les femmes d'un certain âge s'expriment peu, il en va différemment des jeunes générations. En effet, on observe une légère surreprésentation des jeunes femmes chez les 18-24 ans et chez les 35-39 ans.

Difficulté des partis politiques à susciter des vocations féminines

La stratégie des partis politiques a également fait l'objet d'une enquête, à travers un questionnaire qui a été envoyé en décembre 2012 aux 13 partis du canton officiellement recensés. Comment composent-ils leurs listes électorales? La présence de femmes est-elle considérée comme une priorité? Comment essaie-t-on de les recruter? Quelle place leur est accordée sur les listes et dans la campagne? Que pensent-ils des quotas?

Il en ressort que pour aucun parti, la "question femme" est sans importance et tous ont manifesté leur intérêt, avec certes des nuances selon le bord politique. Mais les résultats sont éloquents: certains partis ont réellement de la peine à susciter des vocations féminines et à faire élire des candidates.
Les conclusions de l'étude sont plutôt pessimistes: la question de la représentation des femmes en politique ne semble pas préoccuper les partis, ni émouvoir l'électorat. Il est de bon ton aujourd'hui de dire que seules les compétences comptent, mais quelles compétences? Quelle place les hommes politiques sont-ils prêts à laisser aux femmes? Comment encourager la visibilité des femmes politiques, lorsque l'on sait que la notoriété est souvent le sésame de l'élection?

L'étude de l'OPFE présente quelques pistes élaborées par le bureau de l'égalité du Canton de Genève, telles que la définition du cahier des charges du mandat politique, la recherche systématique de candidates, ainsi que la transparence dans les processus de sélection internes aux partis.

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Étude complète sur le site de l'office de la politique familiale et de l'égalité: www.ne.ch/opfe