Le Conseil d'État et le groupe de Dialogue interreligieux du canton de Neuchâtel (DINE) annoncent leur partenariat dans le cadre d'une plateforme cantonale, dont le but est de faciliter le dialogue interreligieux. Celle-ci réunit le chef du Département de la santé, des régions et des sports, en charge des relations avec les Églises, et les membres du DINE, représentant les principales communautés religieuses.
La création de cette plateforme fait suite au refus populaire de la nouvelle Loi sur la reconnaissance d'intérêt public des communautés religieuses, en 2021. Estimant qu'il n'était pas opportun de relancer dès à présent des travaux visant à élaborer un nouveau projet de loi, le Conseil d'État a souhaité instaurer une voie de dialogue régulier avec les principales communautés religieuses présentes dans le canton de Neuchâtel, cela sans considération de leur statut d'utilité publique reconnue ou non.
C'est assez naturellement que le DINE (www.di-ne.org), dont la mission première est précisément la promotion du dialogue interreligieux, s'est imposé comme le partenaire évident de l'État. Outre le dialogue interreligieux, diverses thématiques concrètes pourront être discutées dans le cadre de cette plateforme, comme l'organisation des services d'aumônerie, la promotion du vivre-ensemble dans le cadre scolaire ou d'autres thématiques impliquant les services de l'État.
Le DINE, acteur de longue date du dialogue interreligieux
C'est en 2003 que ce groupe a vu le jour sur l'initiative de quelques personnes désireuses de combler une lacune dans la vie sociale et religieuse du canton de Neuchâtel. Le groupe est également né dans l'élan d'une série de rencontres et d'événements en faveur de la paix entre les religions, avec la volonté de relever, dans la durée et d'une manière plus formelle, le défi d'un tel dialogue dans une société où les questions religieuses restent toujours sensibles.
Dégagés de tout prosélytisme, les membres du DINE ont pour objectif premier d'engager des échanges qui permettent d'apaiser les tensions que peut véhiculer notre société à l'égard des religions. Le groupe se veut être un interlocuteur précieux, capable d'émettre une parole commune et concertée utile dans les débats touchant aux questions religieuses. Ainsi, divers projets sont menés par le DINE dans ce sens (témoignages interreligieux, rencontres tout-public, interventions dans les médias, informations réciproques de manifestations particulières, collaborations avec l'aumônerie, offres de formation, etc.).
Les membres du DINE sont unis par un profond respect des différences et par la conviction que les traditions respectives de chaque communauté, leur histoire, leur spiritualité et leur désir commun de construire un monde plus juste et fraternel, sont autant de trésors que chacun se doit avant tout de partager. Forts de cette conviction commune, ils s'engagent à poursuivre un dialogue fructueux et utile à toutes et tous.
Un dialogue régulier avec l'État
Il est prévu de réunir la plateforme de manière régulière, au moins une fois l'an. Outre le partage d'informations générales sur l'actualité des communautés religieuses dans le canton, ces échanges visent également à identifier les problématiques spécifiques méritant un approfondissement. À ce titre, des rencontres thématiques peuvent être organisées avec les instances directement concernées. C'est ainsi que la plateforme a convié récemment les chefs des services de l'enseignement obligatoire et de la cohésion multiculturelle pour discuter de questions en lien avec leurs activités.
Il est important de préciser que la plateforme constitue un espace uniquement dédié au dialogue, et non pas décisionnel. En ce sens, les représentant-e-s des différentes communautés religieuses n'ont pas le pouvoir d'engager leur communauté par des décisions, sur quelque thématique que ce soit.
Le Conseil d'État et le DINE se félicitent de ce partenariat en faveur du dialogue interreligieux et au service de relations harmonieuses au sein de notre collectivité.
Photo : rencontre le 24 juin 2024 au Château de Neuchâtel entre le conseiller d'État Frédéric Mairy (à droite sur la photo) et le groupe de Dialogue interreligieux du canton de Neuchâtel (DINE), présidé par Madame Sara Habibi (à gauche sur la photo).