Inauguration de la nouvelle infirmerie de l’établissement de détention La Promenade à La Chaux-de-Fonds

31.10.2024

Après 19 mois de travaux, l'établissement de détention de La Promenade à La Chaux-de-Fonds accueille une infirmerie moderne qui renforce le service de médecine et de psychiatrie pénitentiaire. Un investissement de quelque 5,6 millions de francs, validé par le Grand Conseil, a permis l'ajout d'un étage supplémentaire sur le bâtiment historique de la prison. Cette nouvelle infirmerie permettra d'assurer une prise en charge optimale des personnes détenues.

Depuis plusieurs années, le service de médecine et de psychiatrie pénitentiaire de l'établissement de détention de La Promenade à La Chaux-de-Fonds (EDPR) prodiguait des soins aux personnes détenues dans des containers posés provisoirement ​dans la cour de promenade de la prison. Ces conditions n'étaient idéales ni pour leur prise en charge, ni pour le personnel soignant. Après 19 mois de travaux, la nouvelle infirmerie est désormais en fonction et offre des conditions de travail optimales pour le traitement médical et psychiatrique des détenus. « Ce nouvel espace n'est pas seulement un gain pour le confort des détenus mais aussi pour le personnel qui bénéficie désormais d'un environnement bien adapté et sécurisé », souligne Christian Clerici, chef du service pénitentiaire.

Un chantier complexe et sécurisé
À la suite de l'acceptation fin juin 2022 du budget de quelque 5,6 millions de francs par le Grand Conseil et la validation du projet de nouvelle infirmerie consistant en l'ajout d'un étage supplémentaire sur le bâtiment historique de l'établissement, il a fallu préparer de manière optimale ces travaux conséquents. Il a été nécessaire de faire coïncider les exigences du chantier aux normes de sécurité de l'établissement et impacter au minimum son fonctionnement. La prison de La Chaux-de-Fonds est en effet d'un niveau de sécurité élevé et accueille des personnes pour tous types d'infractions. Il a donc fallu gérer les travaux tout en garantissant le fonctionnement quotidien, sans mettre en danger la sécurité de la collectivité, du personnel ou des personnes détenues. 

Au final, plus de 350 identités d'intervenant-e-s externes ont été contrôlées, des formations spécifiques ont été mises en place et le personnel de l'établissement a également dû être mis à contribution, sans compter la complexité de l'adaptation des dispositifs sécuritaires existants (barbelés, caméras, etc.) à la pose d'échafaudages. Malgré une bonne anticipation, l'établissement a dû faire face à des imprévus. Ainsi, la tempête du 24 juillet 2023 ainsi que de fortes pluies ont retardé l'avancement des travaux et compliqué le fonctionnement usuel. Des infiltrations d'eau conséquentes ont par exemple été constatées et des personnes détenues ont dû être placées en détention dans d'autres établissements de Suisse. Grâce à une bonne collaboration, des solutions ont rapidement été trouvées pour pallier ces problèmes.

Une dimension développement durable
Ces travaux illustrent aussi l'engagement de l'État envers le développement durable, conformément aux objectifs fixés par le programme de législature du Conseil d'État. Notamment, le toit plat de la nouvelle structure accueille une installation solaire de 380 m2, conçue en tenant compte des exigences strictes de sécurité et de maintenance. Certifiée selon le standard énergétique MINERGIE-P®, cette installation produit annuellement environ 70'000 kWh, ce qui correspond à la consommation énergétique moyenne de 20 ménages. 

Dans un esprit de responsabilité environnementale, une attention rigoureuse a également été portée à la sélection des matériaux utilisés. Ont été privilégiés des isolants en laine minérale, pierre ou verre, ainsi que des matériaux de construction durables comme le fibrociment. La production de proximité, voire indigène, pour les matériaux de construction a été privilégiée.

Une dimension culturelle
Ces travaux ont également intégré une dimension artistique. L'État de Neuchâtel, par son service des bâtiments (SBAT) et avec le soutien du service de la culture (SCNE), a organisé un concours sur invitation dans le cadre de la construction de la nouvelle infirmerie. Ce concours s'est inscrit dans le cadre du pour-cent culturel prévu lors de la construction ou de la rénovation de bâtiments de l'État. Une somme de 40'000 francs (34'000 francs pour l'artiste et 6000 francs pour l'organisation du concours) a ainsi été consacrée avec pour but d'animer certaines surfaces intérieures de la prison par une intervention artistique. 

Ce concours a été remporté par la plasticienne Charlotte Favre et son projet intitulé « Belly Swing ». En s'appropriant les espaces et les volumes, le projet propose d'exposer des formes organiques et colorées dans les quatre salles de l'infirmerie. Ces formes sont inspirées de l'univers médical et biologique. Les œuvres sont réalisées en mousse et une couleur dominante spécifique a été attribuée à chaque salle. Le jury du concours a aussi relevé la qualité du projet, son intérêt en termes d'utilisation de l'espace, sa capacité à s'insérer dans un milieu à la fois médical et carcéral ainsi que son potentiel poétique apte à favoriser la projection et l'introspection. 

Photo: la nouvelle infirmerie occupe un étage supplémentaire construit sur le bâtiment historique de la prison (crédit : État de Neuchâtel).