Votation du 26 septembre 2021 : loi sur la reconnaissance des communautés religieuses

23.08.2021

​​Le 26 septembre prochain, la population neuchâteloise est appelée à voter sur la Loi sur la reconnaissance d’intérêt public des communautés religieuses. Conformément à la Constitution cantonale, cette loi permet de définir la marche à suivre et les conditions à remplir pour les communautés souhaitant obtenir la reconnaissance d’intérêt public, ainsi que les effets de celle-ci. Aux yeux des autorités cantonales comme des représentants des Églises déjà reconnues, elle est une pièce essentielle à l’intégration harmonieuse des différentes communautés dans notre société laïque, à la formalisation de leurs relations avec l’État et à l’encadrement de la diversité croissante des pratiques religieuses.

Aujourd’hui, pour des raisons historiques et depuis quatre-vingts ans, seules les Églises protestante, catholique romaine et catholique chrétienne bénéficient de la reconnaissance d’intérêt public. Notre Constitution cantonale de l’an 2000, acceptée alors par 76% des votants, prévoit que d’autres communautés puissent également accéder à cette reconnaissance si une loi en fixe les modalités. Adoptée par le Grand Conseil en 2020 au terme d’un long et important travail, la loi soumise au vote le 26 septembre 2021 vise précisément à définir les conditions à remplir ainsi que la procédure menant à la reconnaissance et les effets de celle-ci. Elle permet de concrétiser l’article 99 de la Constitution neuchâteloise et ainsi de fixer un cadre nécessaire et bienvenu aux relations entre les communautés religieuses, la société civile et l’État.

Une procédure exigeante et offrant des garanties
La procédure de reconnaissance comprendra l’examen minutieux d’une série de conditions strictes à remplir par les communautés qui souhaiteraient se porter candidates à la reconnaissance d’intérêt public. Ces conditions comprennent notamment :

  • le respect de l’ordre juridique suisse et des libertés fondamentales ;
  • une transparence complète sur les activités de la communauté ;
  • le respect des autres communautés et de la paix religieuse;
  • la maîtrise de la langue française afin de permettre les échanges avec l’État et avec les autres communautés ;
  • une implantation de longue date dans le canton.

Par ailleurs, une communauté devra être constituée en association pour être reconnue, ce qui l’astreint à toute une série d’obligations liées à ce statut juridique. Au vu de la complexité et de l’exigence de cette procédure qui pourra prendre plusieurs années avant d’aboutir, seules les communautés les plus déterminées à démontrer leur bonne intégration pourront remplir les exigences requises pour accéder à la reconnaissance. La loi prévoit également la possibilité de retirer la reconnaissance d’intérêt public à une communauté si celle-ci cessait de respecter les conditions fixées dans la loi.