Ces dernières années, le Canton de Neuchâtel a vu sa population diminuer. Cette évolution négative pose d’importants problèmes. Elle nuit à la qualité de vie de la population, freine le développement socio-économique du canton et met les collectivités publiques en difficulté. Le Conseil d’État considère qu’il est nécessaire et urgent d’inverser la tendance. Pour y parvenir, il propose de se doter d’une stratégie cantonale innovante et fédératrice, qu’il met en consultation jusqu’au 24 mars prochain.
Pour relever ce défi, notre canton dispose de nombreux atouts. Ses conditions-cadres se sont beaucoup améliorées et les grands projets de mobilité vont durablement doper son attractivité résidentielle. Il nous appartient maintenant de promouvoir à sa juste valeur notre canton en tant que lieu de vie accueillant et attractif.
Dans le cadre du programme de législature en cours, l’attractivité résidentielle et la connectivité ont été définies comme un axe prioritaire, décliné en quatre dimensions :
- Réaliser Mobilité 2030 ;
- Rendre la fiscalité compétitive ;
- Encourager la résidence dans le canton ;
- Promouvoir les atouts (marketing territorial).
Le projet « Mobilité 2030 » permettra au cours de ces prochaines années de concrétiser des investissements d’une ampleur sans précédent, pour réaliser notamment la liaison ferroviaire directe entre Neuchâtel et La Chaux-de-Fonds, ainsi que les contournements routiers du Locle et de La Chaux-de-Fonds. En outre, les conditions fiscales ont été nettement améliorées grâce aux nouvelles mesures entrées en vigueur en 2020 et 2021. Enfin, le nouveau plan cantonal d’aménagement du territoire offre des potentiels intéressants pour réussir une croissance qualitative. Ces améliorations des conditions-cadres vont doper le développement futur du canton et nous aider à retrouver une croissance démographique. Il est toutefois essentiel d’agir dès maintenant pour tirer pleinement parti de cette nouvelle donne et réussir une inversion de tendance aussi rapidement que possible.
Il ne suffit pas d’offrir des conditions-cadres améliorées, encore faut-il le faire savoir : un territoire doit se promouvoir, se « vendre » ! Face à ce besoin, l’État a décidé d’innover en se dotant de moyens dédiés à la promotion de la domiciliation. Il est toutefois très clair que la collectivité publique ne peut pas relever seule un tel défi. L’enjeu est collectif et la réponse doit impliquer l’ensemble de la population et des acteurs et actrices socio-économiques. La stratégie proposée peut se résumer de manière très schématique en trois « A » :
- Ancrer: la population prend pleinement conscience des atouts du canton et bénéficie d’une amélioration de ses conditions-cadres. Les habitant-e-s sont en effet les premiers ambassadeurs et ambassadrices de leur territoire.
- Attirer: les employeurs et employeuses jouent un rôle déterminant afin de faciliter l’installation des personnes nouvellement recrutées hors du canton ou des employé-e-s pendulaires. Un partenariat public-privé et l’implication d’autres acteurs et actrices déterminants permettront de mettre en commun nos atouts réciproques pour atteindre cet objectif.
- Accueillir: un premier contact de qualité, une orientation rapide et efficace de la personne nouvellement arrivée vers la réponse à ses besoins, ainsi qu’une attitude accueillante des autorités et de la population vont grandement contribuer à l’ancrer dès son installation.
Le plan d’action envisagé par le Conseil d’État s’articule en dix mesures, qui doivent permettre d’agir très concrètement sur ces trois « A ». Même s’il est clairement attendu – et nécessaire ! – que les actions envisagées à court terme produisent rapidement de premiers résultats tangibles, le renforcement de notre attractivité résidentielle doit s’envisager dans une perspective de moyen et long terme, tout en s’inscrivant en tant que composante importante de la vision de développement du canton.
