Fouilles archéologiques des épaves du lac de Neuchâtel : un premier bilan

02.10.2020

​​La section archéologie de l’office du patrimoine et de l’archéologie du Canton de Neuchâtel (OPAN) termine actuellement un programme de sauvegarde et de documentation scientifique de trois épaves découvertes au large de La Tène. Cette opération, articulée en trois campagnes de fouilles entre avril 2019 et septembre 2020, a été mise en œuvre en partenariat étroit avec la Fondation Octopus, dont la vocation est de soutenir l’exploration scientifique et de diffuser les connaissances du monde immergé auprès d’un large public.

Outre les vestiges des villages lacustres du Néolithique et de l’Age du Bronze, le lac de Neuchâtel ne cesse de livrer de nouveaux témoins du passé. Conformément à la Convention de l’UNESCO sur la protection du patrimoine culturel subaquatique ratifiée par la Suisse en 2019, la section archéologie de l’office du patrimoine et de l’archéologie du Canton de Neuchâtel (OPAN) a établi un plan d’action de contrôle des baies lacustres. Ce monitoring se traduit concrètement par une prospection régulière des fonds riverains neuchâtelois, en effectuant des survols en dirigeable et des plongées en immersion.

Trois épaves caractéristiques de leur époque
Dans ce contexte, plusieurs épaves de différentes époques ont été révélées, concentrées essentiellement au large de La Tène. Trois d’entre elles, particulièrement exposées aux dégradations dues à l’érosion et à la navigation qui s’intensifie dans cette zone du lac de Neuchâtel, ont fait l’objet d’une intervention archéologique. Il s’agit d’un chaland gallo-romain (2e siècle après J.-C.), d’une embarcation du 16e siècle « recyclée » au siècle suivant comme soubassement à l’édification d’une balise signalant l’embouchure de la Thièle ainsi que d’un bateau marchand du 18e siècle ayant fait naufrage avec sa cargaison de plusieurs tonnes de blocs calcaires.

Un programme scientifique en trois volets mené avec la Fondation Octopus
L’étude de ces trois épaves a fait l’objet d’un programme de recherche mis en œuvre en partenariat avec la Fondation Octopus, fondation suisse d’utilité publique qui a pour mission de valoriser le patrimoine culturel et naturel immergé. Entre 2019 et 2020, trois campagnes de fouilles, d’une durée de quinze jours chacune, ont été consacrées successivement à chacune des épaves. L’objectif commun à ces opérations était de réaliser une documentation systématique et exhaustive, selon des protocoles méthodologiques préétablis, des vestiges immergés. Au terme de chaque exploration, les épaves, laissées sur place, ont été recouvertes de sédiments lacustres, afin d’assurer leur conservation durable dans leur environnement naturel.

Une collaboration fructueuse et des perspectives réjouissantes
Au terme de ce programme déployé en trois volets, un premier bilan de la collaboration avec la Fondation Octopus peut être dressé. L’apport de la Fondation Octopus, par la mise à disposition d’une équipe de plongeurs et de professionnels de l’image, a été décisive pour le succès des trois opérations. Au-delà des interventions sur les épaves elles-mêmes, il s’agira désormais de valoriser les données archéologiques qui en résultent, et qui permettront de préciser les connaissances sur l’évolution de la navigation lacustre dans nos régions. Par ailleurs, et grâce en particulier aux images et modélisations 3D produites par la Fondation Octopus, il s’agira de permettre au public de découvrir ce patrimoine immergé si difficilement accessible. La section archéologie de l’OPAN et la Fondation Octopus poursuivront leur fructueuse collaboration sur ces deux volets.