Prix Femmes et Médias 2020 et Prix DécadréE contre la culture du viol: Le Temps et Le Courrier distingués

16.09.2020

Quatre prix de journalisme ont été remis le 16 septembre 2020 lors d’une soirée au château de Neuchâtel. La Conférence romande des bureaux de l’égalité et l’association DécadréE ont décidé de s’allier pour remettre chacune deux prix à l’occasion d’une seule grande cérémonie, soulignant non seulement l’importance des médias dans la lutte pour l’égalité, mais également la qualité des productions diffusées en 2019 sur ce thème.

Le prix Femmes et Médias de la Conférence romande des bureaux de l'égalité, soutenu cette année par la Fondation pour l’étude du travail féminin, décerné pour la 4ème fois, récompense des journalistes qui cherchent à faire avancer le débat sur l'égalité entre les femmes et les hommes. Ce thème ayant été très présent durant toute l’année 2019, avec le point culminant de la grève du 14 juin, septante journalistes ont envoyé leurs productions, soit 173 articles, émissions ou podcasts. Ce qui constitue un record dans l’histoire du prix de la Conférence romande.

C'est à partir du constat que les femmes étaient sous-représentées médiatiquement et que les sujets promouvant l'égalité étaient très peu abordés qu’elle avait décidé, il y a 10 ans, de lancer le prix Femmes et Médias. 2019 a été une année exceptionnelle, tant sur le nombre de sujets traitant des questions de genre que sur leur qualité. Il a donc été particulièrement difficile pour le jury, composé de personnalités du monde politique, universitaire et médiatique, présidé par Fati Mansour, journaliste au Temps, de départager les gagnant-e-s.

C’est finalement «Raffut», de Célia Héron et Pascaline Sordet, qui obtient le prix Femmes et Médias 2020. Le sujet a séduit par son originalité, la pluralité des aspects évoqués, ainsi que le ton dynamique et novateur utilisé. Il s’agit de neuf podcasts diffusés sur le site du quotidien Le Temps qui traitent de la pratique du sport vue sous une perspective de genre. À noter que Fati Mansour a gardé une distance présidentielle durant les débats pour ne pas influencer la décision, étant donné le nombre de sujets proposés par sa rédaction.

Quant au prix «14juin», il récompense la rédaction du quotidien Le Courrier pour un travail de fond et de longue haleine publié autour de la grève des femmes. Le caractère fouillé, la richesse des sujets abordés, ainsi que la qualité de leur traitement ont convaincu le jury qui a également souhaité saluer l’effort sur la durée.

Les prix DécadréE contre la culture du viol récompensant une journaliste et une rédaction ont été, quant à eux, décernés pour la première fois par l’Institut de recherches et de formations DécadréE. Avec une veille de 1120 articles provenant de 11 rédactions, l’Institut a fait un état des lieux global du traitement médiatique des violences sexistes dans un rapport sorti le 15 septembre. Les prix valorisent les bonnes pratiques d’un point de vue individuel et rédactionnel. Ils ont pour objectifs de montrer que l’actualité sur les violences sexistes peut être de qualité et permettre une sensibilisation.

Le Temps a été ainsi récompensé, non seulement pour la qualité de ses articles, mais également pour le travail accompli au sein de la rédaction. « Le Temps a toujours été ouvert au dialogue et a organisé plusieurs formations. Autant d’indices qui ont confirmé les bons résultats de l’enquête », explique Paloma Lopez, présidente du comité de DécadréE. Sylvia Revello a été primée de manière individuelle pour son article « Quand l’accouchement vire au cauchemar » portant sur les violences obstétricales.

La cérémonie s’est déroulée dans la salle du Grand Conseil du Château de Neuchâtel en présence de la présidente du Conseil d’État neuchâtelois, Mme Monika Maire-Hefti et d’une cinquantaine d’invité-e-s, un nombre limité en raison de la situation sanitaire.

Retrouvez plus d'informations et des photos de la cérémonie sur le site: www.egalite.ch

Photo: Pascaline Sordet, journaliste au "Temps", reçoit le Prix Femmes et Médias 2020 des mains de la présidente du jury Fati Mansour (David Marchon).