Huit millions supplémentaires pour limiter l’impact économique et social

01.05.2020

Le Conseil d'État a décidé le 29 avril de compléter le dispositif qu'il avait défini le 23 mars dernier par l'adoption d'un second paquet de mesures de soutien. Ce nouvel effort impliquera l'État à hauteur de 8 millions de francs supplémentaires sous forme d'aides à fonds perdu. L'objectif est d'éviter une paupérisation structurelle du tissu économique, de limiter les pertes d'emplois et de prévenir la précarisation durable de personnes que la situation actuelle provoquée par le Covid-19 prive de perspectives.

Ce nouveau paquet de soutien à la population et à l'économie a été construit sur la base des échanges intenses menés dans le cadre des différentes plateformes de concertation mises en place avec les milieux concernés. Il s'appuie sur les constats effectués durant le mois écoulé et s'inscrit dans une logique de complémentarité avec les mesures fédérales.

Loyers commerciaux : accord entre propriétaires, locataires et État

Avec l'appui de l'État, un terrain d'entente a été trouvé entre la Chambre immobilière neuchâteloise et les sections cantonales de l'Asloca et de l'Union suisse des professionnels de l'immobilier, concernant les loyers commerciaux des locaux dont l'utilisation a été temporairement rendue impossible par les mesures sanitaires décidées par les autorités.

L'accord prévoit que durant la période de fermeture imposée, le loyer est supporté à raison de 25% par le locataire, 25% par l'État et 50% par le propriétaire. Cette solution ne sera pas imposée, mais nécessitera l'accord du locataire et du propriétaire. Les autres conditions à remplir et le plafond de loyer qui sera pris en considération seront communiqués la semaine prochaine. Un montant de 2 millions de francs a été affecté à la couverture de la participation incombant à l'État.

Renforcement des mesures cantonales d'intégration professionnelle

Malgré le bon fonctionnement des mesures de soutien visant à préserver les places de travail et à éviter les licenciements, le nombre de demandeur-euse-s d'emploi augmente rapidement. Le ralentissement des nouveaux recrutements dans de nombreux secteurs et l'inscription à l'office régional de placement de personnes ayant, par exemple, achevé leur mission temporaire sans perspective d'emploi sont notamment en cause.

Afin d'offrir aux personnes en recherche d'emploi le meilleur accompagnement possible et d'utiliser les opportunités que la reprise progressive des activités va créer, les mesures cantonales d'intégration seront renforcées et adaptées à la situation.

Le Conseil d'État a donc décidé, en concertation avec les communes, d'augmenter le montant prévu à cet effet de 2,5 millions de francs, supporté à raison de 1,5 million de francs par l'État et 1 million de francs par les communes au titre de la facture sociale harmonisée.

Soutien aux entreprises pour le recrutement des apprenti-e-s à la prochaine rentrée

Les difficultés rencontrées par les entreprises risquent d'avoir un impact sur le recrutement des apprenti-e-s, le maintien et la création de nouvelles places d'apprentissage à la rentrée prochaine. Or, il est essentiel d'offrir des perspectives aux jeunes à la recherche d'une place d'apprentissage. Parallèlement, il est tout aussi essentiel que l'effort de dualisation de l'apprentissage se poursuive. Dans cette perspective, et en complément aux incitations significatives déjà introduites par le contrat-formation, le Conseil d'État a décidé d'octroyer aux entreprises formatrices neuchâteloises une prime de 2000 francs pour tout contrat d'apprentissage de 1ère année débutant à la rentrée scolaire prochaine. La mesure coûtera 2,5 millions de francs, qui seront intégralement supportés par l'État.

Création d'un fonds de soutien en faveur de l'hôtellerie et du tourisme

Les secteurs hôtelier et touristique comptent parmi les plus violemment touchés par cette crise : les volumes d'activité se sont effondrés et les perspectives à moyen terme restent très inquiétantes. La palette des outils de soutien fédéraux et cantonaux ne suffira pas à assurer la pérennité de ce secteur d'activité fragile, qui risque de subir un affaiblissement irréversible.

Face à ces constats, le Conseil d'État a décidé de doter un fonds de soutien spécial aux entreprises de ces secteurs, qui sera géré conjointement par les associations professionnelles - HôtellerieSuisse et GastroNeuchâtel, Tourisme neuchâtelois et l'État. Ces partenaires définiront ensemble un mécanisme de soutien permettant d'utiliser le plus efficacement possible les moyens disponibles. Un appel sera par ailleurs lancé à d'autres contributeurs publics ou privés pour se joindre à l'effort, afin d'augmenter la dotation du fonds et de contribuer ainsi à la pérennisation du secteur. Un montant de 2 millions de francs sera mis à disposition par l'État.

Prolongation du système de prêts sans intérêt en faveur des petites entreprises

Parallèlement aux nouvelles aides décrites ci-avant, le Conseil d'État a décidé de prolonger au 30 juin la période de disponibilité des prêts sans intérêt mis à disposition des petites entreprises via le service cantonal de l'économie, selon les mêmes modalités que celles en vigueur depuis le 23 mars. Le gouvernement a en effet constaté que l'outil était performant et qu'il jouait un rôle complémentaire utile en regard des autres outils fédéraux et cantonaux.

Participation au programme fédéral de cautionnement en faveur des start-up

Enfin, le Conseil d'État a confirmé sa décision de participer au programme fédéral de cautionnement en faveur des start-up. Il adoptera les arrêtés nécessaires aussitôt que les modalités fédérales seront connues, afin d'assumer la participation requise du canton, à hauteur de 35% des cautionnements dont pourront bénéficier les start-up neuchâteloises.

Avec ces nouveaux soutiens aux entreprises et aux personnes précarisées par la crise, le Conseil d'État complète la palette des outils déjà déployés par les collectivités. Il le fait en collaboration active avec de nombreux partenaires et en maximisant l'effet de levier des moyens engagés. L'objectif est de limiter les dégâts socioéconomiques durables provoqués par la situation actuelle, afin que notre canton puisse renouer avec une dynamique de prospérité le plus rapidement possible, une fois que la crise sanitaire sera passée.