Insertion en formation professionnelle

Le canton de Neuchâtel renforce son aide auprès des jeunes sans formation et aux difficultés multiples

11.09.2015


L'insertion dans le monde du travail par la formation professionnelle. C'est la volonté politique forte du Conseil d'Etat afin de briser la spirale de l'aide sociale auprès des jeunes sans formation et en difficultés multiples. Le gouvernement neuchâtelois a ainsi décidé de renforcer le dispositif de soutien leur permettant d'obtenir un titre reconnu. Les élèves encore scolarisés et présentant un risque de rupture entre l'école obligatoire et la formation professionnelle seront nouvellement intégrés au dispositif cantonal.

Objet politique majeur du Conseil d'Etat et importante pièce du puzzle de la nouvelle stratégie d'intégration professionnelle, l'insertion des jeunes dans le monde du travail par une formation professionnelle sera renforcée. Le gouvernement cantonal propose une structure opérationnelle qui permet aux jeunes sans formation, et jusqu'à 35 ans, d'obtenir un titre reconnu du degré secondaire 2 (Attestation fédérale de capacité (AFP) ou Certificat fédéral de capacité (CFC)). Un concept cantonal d'insertion en formation professionnelle pour les jeunes en difficultés est développé depuis plusieurs années, au travers de la loi sur l'insertion professionnelle (rapport 10.030). Or, dans le cadre de sa nouvelle stratégie d'intégration professionnelle, le Conseil d'Etat a décidé de distinguer clairement deux champs d'action: l'intégration professionnelle (avant-projet actuellement en consultation) et l'insertion en formation professionnelle, ainsi que d'étendre l'âge des bénéficiaires à 35 ans. Ceci implique une nouvelle délimitation de la loi, qui jusqu'alors couvrait les deux champs et dont la limite d'âge était fixée à 30 ans.

Un accompagnement ciblé et individualisé

Le Département de l'éducation et de la famille a ainsi développé un dispositif cantonal de soutien et de suivi auprès du public concerné. Sa mission: permettre aux jeunes en difficultés multiples et sans formation de base d'accéder à une formation professionnelle puis de l'achever. L'accompagnement par "coach" est le cœur du dispositif mis en place par l'Office d'insertion des jeunes en formation professionnelle (OFIJ). Le coach se charge de mobiliser les ressources présentes chez le jeune et traduit ces ressources en un projet de formation. Les mesures de soutien sont réajustées tout au long de la réalisation du projet, selon une prise en charge globale et pas seulement centrée sur une seule problématique, afin que la personne suivie développe ses propres ressources et devienne autonome à terme.

Un enjeu social et financier

Avec la nouvelle loi sur l'insertion en formation professionnelle (LIFP) sur laquelle le Grand Conseil se prononcera cet automne, le Conseil d'Etat pose les bases originale d'une politique d'accompagnement ciblé et individualisé pour les jeunes en rupture de formation avec ou présentant un risque élevé de désinsertion. Le gouvernement vise également à faire diminuer la facture sociale des collectivités publiques, par une diminution du nombre de structures d'intégration professionnelle, de jeunes ayant recours à l'aide sociale ou du nombre de ceux qui la conçoivent comme un mode de vie. Le renforcement du dispositif entend offrir aux jeunes en difficulté une vraie chance d'accéder à une formation et de l'achever.

Pour le Conseil d'Etat, il s'agit véritablement d'un enjeu, social, humain, économique et financier.