Planification médico-sociale pour personnes âgées et Plan d'action stratégique de NOMAD

02.09.2015

Adoptée par le Grand Conseil en 2012, la planification médico-sociale (PMS) vise une transformation en profondeur du paysage médico-social. Caractérisée par un virage ambulatoire, elle a été conçue pour répondre aux défis du vieillissement de la population, avec un doublement de la population âgée de 85 ans et plus attendu à l'horizon 2040. La première étape de ce vaste projet a permis au Conseil d'Etat de poser avec l'ensemble des acteurs du domaine les premières bases concrètes du dispositif de prise en charge et d'accompagnement des personnes âgées. Elle prévoit des développements dans les domaines de l'accueil et du séjour, du bénévolat, à l'attention des proches-aidant ou encore pour le maintien à domicile. La PMS fait partie intégrante du Programme de législature du gouvernement et sa mise en œuvre entre dans le cadre fixé par son plan financier. Le Plan d'action stratégique (PAS) de "Neuchâtel organise le maintien à domicile" NOMAD s'inscrit pleinement dans les objectifs généraux de la PMS. Il a été élaboré en tenant compte des travaux réalisés.

Mercredi 2 septembre 2015, le conseiller d'Etat Laurent Kurth, chef du Département des finances et de la santé (DFS), accompagné notamment du chef de projet PMS, M. Christian Moeckli et de représentants de NOMAD, a présenté deux rapports étroitement liés et adoptés par le Conseil d'Etat en juillet 2015. Il s'agit d'un rapport d'information concernant la réalisation et les perspectives de la planification médico-sociale (PMS) et d'un rapport relatif au Plan d'action stratégique de "Neuchâtel organise le maintien à domicile" (NOMAD). Ces deux rapports concernent le domaine médico-social et visent à adapter le dispositif de prise en charge et d'accompagnement des aînés au contexte de vieillissement de la population.

La PMS

Basée sur un premier rapport du Grand Conseil adopté en 2012 à l'unanimité, la PMS propose une évolution majeure de la politique de santé neuchâteloise. Elle passe par une transformation importante et à long terme du dispositif de prise en charge et d'accompagnement des personnes âgées, caractérisée par un virage ambulatoire. Cette orientation doit permettre de répondre au mieux au vœu exprimé par les intéressés dans toutes les études menées, à savoir rester aussi longtemps que possible à domicile tout en jouissant d'une bonne qualité de vie et de soins et ainsi retarder l'entrée en EMS. Elle permet aussi de contenir les coûts, le maintien à domicile étant souvent moins onéreux que la prise en charge en institution.

La PMS repose sur quatre piliers: complémentarité, coordination, continuité des soins et co-construction de la part de l'ensemble des partenaires (objectifs, vocabulaire et outils communs, participation de tous).

Concrètement, la PMS vise la création de près de 1000 logements supplémentaires, avec des prestations d'accompagnement adéquates et la diminution du nombre de lits d'EMS d'environ 400 unités tout en spécialisant une partie des 1400 lits restants (troubles cognitifs, démences). Le nombre de lits de court séjour devra lui croître d'environ 60 unités et l'accueil de jour de près de 400 places. Parallèlement à cela, il est prévu de mieux reconnaître et de soutenir les proches aidants et de renforcer le bénévolat dans ce secteur, d'améliorer la coordination du réseau par le renforcement de l'orientation et de l'information aux aînés et à leurs proches. Finalement, un système d'information cohérent doit permettre le pilotage du dispositif.

Une première étape réunissant tous les acteurs

La réalisation des mesures PMS a pu profiter jusqu'à aujourd'hui de la participation très active et de la créativité d'une septantaine de professionnels issus majoritairement des institutions et organisations sanitaires partenaires de l'administration cantonale. Depuis octobre 2013, sept groupes de travail ont œuvré à la mise en œuvre de la première étape de ce projet lancé par le Département des finances et de la santé et son Service de la santé publique. L'avancement coordonné du projet a permis au Conseil d'Etat et à l'ensemble des partenaires de poser les premières bases concrètes du dispositif dans tous les domaines précités de la PMS, conformément au programme de législature et au cadre financier fixé par celui-ci. La planification adoptée avec le rapport du Conseil d'Etat se situe même en-deçà des objectifs financiers fixés initialement. Aujourd'hui, ces partenaires sont prêts à s'engager dans la voie qu'ils ont tracée ensemble et sont impatients de voir la PMS se concrétiser.

Le Plan d'action stratégique de NOMAD

Le Plan d'action stratégique de NOMAD s'inscrit quant à lui dans le périmètre de la PMS et répond à l'exigence de l'article 12 de la loi portant constitution d'un établissement de droit public pour le maintien à domicile (rapport quadriennal et approbation des options stratégiques par le Grand Conseil). Il se traduit en cinq axes  permettant de prendre concrètement le virage vers "moins de stationnaire" et pour "plus d'ambulatoire" et  de développer les soins à domicile.

En coordination avec les autres partenaires de la PMS, NOMAD entend mesurer l'évolution de la demande et adapter le volume de ses prestations. Cet objectif quantitatif se conjugue avec des objectifs qualitatifs portant sur la nature des prestations et leur développement dans de nouvelles disciplines, sur la coordination des acteurs du maintien à domicile dans la perspective d'une prise en charge intégrée de la personne âgée ou dépendante, sur le développement organisationnel de NOMAD et le défi que cela représente s'agissant de l'accompagnement du personnel, ou encore sur l'attention aux nouvelles technologies.

Avant tout, par ce plan d'action, NOMAD répond à des besoins qui s'inscrivent pleinement dans le paysage médico-social et que l'ensemble des acteurs de la santé souhaitent pour améliorer et adapter leur propre dispositif.