Nouvelle organisation des soins préhospitaliers

Le Conseil d'Etat opte pour une centrale d'alarme et d'engagement sanitaire 144 professionnelle

29.01.2013

L'Etat a pour mission d'assurer la sécurité sanitaire de la population dans toutes les régions du canton. L'accès aux soins d'urgences, aux services de garde et à des conseils en matière sanitaire sont essentiels. Ces services doivent allier, pour le patient-assuré-contribuable, la qualité la meilleure à des coûts raisonnables. Or, aujourd'hui, le dispositif neuchâtelois d'appels sanitaires ne satisfait pas à ces exigences. Face à ce constat, le Conseil d'Etat a décidé de centraliser la réception des appels sanitaires urgents que sont le 144, la médecine de garde et la hotline pédiatrique, au sein d'une seule entité disposant de toutes les compétences professionnelles requises pour l'assurer. Après avoir procédé à un appel d'offres, il a retenu celle proposée par la Fondation Urgences Santé du canton de Vaud (FUS-VD), seule structure capable d'offrir rapidement ces trois prestations de manière efficiente. Le nouveau dispositif proposé contribuera à assurer l'équité d'accès aux soins de tous les Neuchâtelois dont le gouvernement est le garant. 

Contexte 

Aujourd'hui, le dispositif neuchâtelois d'appels sanitaires est éclaté entre plusieurs services cantonaux et communaux, une centrale d'alarme et trois centrales d'engagement, il est complexe et peu efficace pour une population de 170.000 habitants. Il n'est en outre plus adapté aux exigences en matière médicale. Les opérateurs de la Centrale de la Police neuchâteloise (CET) ne disposent en effet pas de la formation médicale requise pour assurer le tri et l'orientation des appels sanitaires urgents qui sont adressés au 144. Enfin, il pose des problèmes d'éthique puisque les appels sont réceptionnés par la police cantonale. Or, selon la Commission cantonale d'éthique, la gestion de tels appels est peu compatible avec la fonction de policier. 

En l'absence d'un filtre professionnel adapté au niveau du 144, les deux autres systèmes d'appels sanitaires urgents– médecine de garde et hotline pédiatrique –sont confrontés à des problèmes de saturation. Les médecins de garde rencontrent en effet de plus en plus de difficultés à répondre aux demandes des patients en regard du volume d'appels enregistrés et de la pénurie de praticiens généralistes rencontrée dans certains districts du canton. De son côté, la hotline pédiatrique mise sur pied par Hôpital neuchâtelois (HNE) en 2008 a reçu plus de 18.000 appels en 2010. A fin 2011, elle en a recueillis plus de 20.000, soit 57 par jour, rendant l'offre de cette prestation très problématique pour HNE. 

La Fondation Urgences Santé du canton de Vaud comme nouveau partenaire 

Face à ce constat, le Conseil d'Etat a décidé de centraliser la réception des appels sanitaires urgents que sont le 144, la médecine de garde et la hotline pédiatrique, au sein d'une seule entité disposant de toutes les compétences professionnelles requises pour l'assurer. Pour ce faire, le Conseil d'Etat a procédé à un appel d'offres. Il a retenu celle proposée par la Fondation Urgences Santé du canton de Vaud (FUS-VD), seule structure capable d'offrir rapidement ces trois prestations de manière efficiente. Les autres offres examinées, soit celle de la centrale 144 de Fribourg et le projet de la Ville de Neuchâtel ne répondaient pas à tous les critères de choix. 

Régulateurs formés pour répondre aux appels et engager des moyens de secours 

La nouveauté du projet est de s'appuyer sur des régulateurs formés, soit des infirmiers ou anciens ambulanciers qui réalisent un tri systématique des appels. Ceux-ci engagent ensuite les moyens nécessaires, ambulance, SMUR, médecin de garde, hélicoptère. Ces régulateurs sont aussi capable de conseiller l'appelant, par exemple pour débuter une réanimation avant l'arrivée des secours. Les moyens actuels, en particulier les ambulances des SIS du canton continueront d'être les partenaires privilégiés de ce dispositif. 

En résumé, le nouveau dispositif proposé en matière d'organisation des soins préhospitaliers et de premier recours offert par la FUS-VD comportera trois volets:

  1. une centrale d'alarme et d'engagement sanitaire 144 répondant aux critères IAS;
  2. une nouvelle ligne téléphonique visant à une meilleure orientation vers des services de garde qui seront aussi réorganisés par les associations qui en ont la responsabilité, et incluant les services de la hotline pédiatrique;
  3. une amélioration de l'information à la population pour faciliter les prises de décisions en matière de santé.

Des prestations plus efficiente

Le projet du Conseil d'Etat permet de clarifier les rôles respectifs des domaines santé et sécurité-feu dans l'engagement des moyens de secours. Il vise à une offre de prestations de meilleure qualité pour l'ensemble de la population neuchâteloise. Cette réforme résout à la fois des problèmes de gouvernance, d'éthique et de prises en charge sanitaires. La population neuchâteloise bénéficiera d'un accès professionnel aux services d'urgence et de garde, soit un important gain en qualité et en sécurité sanitaires par rapport à la situation présente. 

D'un point de vue financier, les coûts directs supplémentaires nets qui devront être supportés par l'Etat se montent à moins de 1,3 million de francs. Sous l'angle de la collectivité neuchâteloise dans son ensemble toutefois, et notamment pour les communes, cette réforme recèle un potentiel d'économies important. La diminution du recours aux ambulances devrait en effet permettre à celles-ci d'en revoir le nombre à la baisse à moyen terme et de réaliser par conséquent de substantielles économies. Dans quelques années, le projet de CASU 144 du Conseil d'Etat devrait donc également être très profitable aux finances des collectivités neuchâteloises au sens large.