Centre de requérants d'asile de Perreux

Problématiques liées à l'encadrement

15.02.2013

Le conseiller d'Etat Thierry Grosjean, chef du Département de l'économie, et le procureur au Ministère public Yanis Callandret ont souhaité communiquer au sujet d'informations sensibles de problématiques liées à l'encadrement au Centre de requérants d'asile de Perreux. Suite aux allégations de plusieurs requérants ayant prétendu que des relations intimes seraient entretenues entre du personnel de l'entreprise de sécurité ainsi que du personnel d'encadrement du Service des migrations et des requérant(e)s, mais qu'également des sommes d'argent propriété de requérants étaient saisies et conservées sans droit parfois par du personnel de l'entreprise de sécurité, le Ministère public a sollicité des investigations policières en vue de vérifier ces affirmations. Suite à une enquête de près de deux mois, une instruction pénale a été ouverte à l'encontre de cinq membres du personnel de l'entreprise de sécurité et de trois du Service des migrations. Le Conseil d'Etat a suspendu provisoirement deux des trois collaborateurs incriminés. Quant aux agents de sécurité sur place, ils ont été immédiatement remplacés. Le Conseil d'Etat examinera les suites qu'il donnera à cette affaire et aux dysfonctionnements constatés au sein du centre. 
 
Lors de l'audition à mi-décembre 2012 par la Police neuchâteloise de trois requérants d'asile suite à une altercation survenue le 3 décembre 2012 au sein du centre avec deux agents de sécurité, ces requérants ont laissé entendre que des relations intimes auraient été entretenues entre du personnel de l'entreprise de sécurité, du personnel d'encadrement du Service des migrations et des requérant(e)s.
 
Nanti de ces faits, le Ministère public a alors sollicité des investigations policières complémentaires en vue de vérifier ces affirmations, notamment de tenter d'identifier et d'entendre les requérant(e)s ayant pu entretenir des relations intimes ainsi que – le cas échéant – de déterminer le contexte et les conditions de ces relations.
 
En date des 5 et 6 février 2013, 16 requérant(e)s d'asile – résidant ou ayant résidé au centre de Perreux – ont ainsi été entendu(e)s à une ou deux reprises sur ces faits. Le 6 février 2013 également, une collaboratrice d'Amnesty International (section suisse) a été entendue par la Police neuchâteloise comme témoin sur mandat du Ministère public, après qu'il ait été porté à la connaissance de cette autorité le fait que cette collaboratrice aurait été approchée à mi-janvier 2013 par plusieurs requérants d'asile qui se seraient ouverts auprès d'elle de ces problématiques.
 
En date du 14 février 2013, 11 requérant(e)s d'asile ont également été entendu(e)s ou réentendus pour l'un d'entre eux sur ces faits suite aux informations réunies lors des auditions des 5 et 6 février 2013. 
 
Au vu des déclarations faites par certains des requérant(e)s d'asile laissant apparaître des soupçons suffisants que des infractions avaient pu être commises, une instruction pénale a été ouverte pour infraction à l'article 193 CP (abus de la détresse) à l'encontre de cinq membres du personnel de l'entreprise de sécurité et de trois du Service des migrations.
 
Ces huit personnes ont été interpellées et entendues sur les faits entre le 7 et le 14 février 2013. Diverses investigations sont actuellement en cours en vue de déterminer si tous les éléments constitutifs de l'infraction d'abus de la détresse sont effectivement réalisés ou non en l'espèce.
 
Il est ici rappelé que les huit personnes prévenues bénéficient toutes de la présomption d'innocence.
 
Certains comportements des prévenus pouvant être critiquables d'un point de vue professionnel, le Conseil d'Etat a décidé de suspendre provisoirement deux des trois collaborateurs concernés. Il a également souhaité tout mettre en œuvre pour permettre d'assurer la sécurité, le bon fonctionnement et la gestion du centre ainsi que la protection des requérants. Enfin, il a exigé que les agents de sécurité sur place soient remplacés immédiatement. De plus, le Conseil d'Etat se penchera sur les dysfonctionnements constatés au sein du centre dans le cadre des réflexions en cours s'agissant de la politique cantonale en matière d'asile. 
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