La lutte biologique contre la chrysomèle des racines du maïs se met en place à Neuchâtel comme ailleurs en Suisse

17.11.2023

Cette année, pour la première fois sur le territoire neuchâtelois, des chrysomèles ravageuses des racines du maïs ont été capturées. A l’instar de cantons voisins, une lutte préventive et biologique se met en place pour l’année prochaine grâce à la rotation des cultures.

La chrysomèle des racines du maïs est un coléoptère dont les larves dévorent les racines des plantes de maïs tandis que les adultes se nourrissent sur les barbes (soies de l’épi) et les feuilles. Cet insecte s’attaque principalement au maïs et peut occasionner de grands dégâts dans les régions de monoculture comme en France, en Allemagne ou aux États-Unis. La rotation des cultures, largement pratiquée en Suisse, demeure la meilleure mesure préventive et biologique pour empêcher l’établissement de ce nuisible sur notre territoire.

Pour la première fois dans le Canton de Neuchâtel, des chrysomèles des racines du maïs ont été capturées au mois de juillet 2023, à l’est du territoire, ce qui en fait l’un des derniers concernés par ce ravageur en Suisse. Des captures ont également été enregistrées chez nos voisins bernois, fribourgeois, vaudois et jurassiens.

Conformément aux directives de la Confédération visant à limiter les dégâts liés à la chrysomèle, les agriculteurs-trices des communes de Lignières, Enges, Le Landeron, Cressier, Cornaux, Saint-Blaise, Hauterive, La Tène, Neuchâtel, Milvignes, Val-de-Ruz et Rochefort sont tenus de mettre en place une rotation des cultures en 2024 pour leur maïs. Il sera donc interdit d’en cultiver deux années de suite sur une même parcelle dans ces zones définies par les frontières communales sauf pour Rochefort et Milvignes où la zone délimitée couvre tout le territoire communal à l’est du ruisseau « Le Merdasson ».

Rotation des cultures

La rotation des cultures est une pratique agricole largement appliquée en Suisse, y compris dans le canton de Neuchâtel. Cette méthode consiste à mettre en place une succession de cultures dans le but de lutter contre certaines maladies, limiter la prolifération de ravageurs et réduire la présence de mauvaises herbes, tout en limitant les intrants phytosanitaires. Dans le cas d’un foyer de la chrysomèle des racines du maïs, il n’est pas possible de cultiver du maïs deux années de suite sur une même parcelle sous risque de favoriser le développement de ce coléoptère.

La chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera virgifera)

La chrysomèle des racines du maïs est originaire des États-Unis et connu depuis le XIXe siècle. Elle a été introduite en Europe dans les années 1990. En 2000, les premiers coléoptères ont été observés dans un aéroport au Tessin. Suite à cela, sur mandat de la Confédération, les services phytosanitaires de tous les cantons procèdent depuis 2003 à une surveillance du territoire par piégeage afin de détecter la présence de la chrysomèle des racines du maïs. Un quadrillage a été défini sur l’ensemble du territoire suisse dans le but de garantir une surveillance précise du pays. Depuis 2017, l’insecte se développe principalement dans le Nord et l’Ouest de la Suisse.​

Informations supplémentaires au niveau national via le site Agroscope.

Crédit photo: Ivan Hiltpold – Agroscope​​