Primes LAMal 2017 : le Conseil d'État déplore la forte hausse annoncée

26.09.2016

​Le conseil d’État neuchâtelois déplore la forte hausse de primes annoncée pour 2017, qui fait suite à une très importante augmentation l’an dernier déjà. Les conséquences financières seront douloureuses pour les assuré-e-s neuchâtelois, mais aussi pour l’État au travers des subsides versées aux assuré-e-s de condition économique modeste. Dans la mesure où la situation financière de l’État ne permettra pas d’augmenter les enveloppes dévolues à la réduction des primes, les prestations offertes en matière de subsides devront être fortement diminuées, ce qui impactera doublement les personnes de condition économique modeste. En regard de ces conséquences graves pour une population fragilisée, le Conseil d’État déplore que la Confédération ne soit pas intervenue pour demander des diminutions de primes aux assureurs, notamment à ceux qui disposent de réserves dépassant largement les niveaux exigés par la loi.

Concernant les coûts et leurs conséquences sur les primes 2017, le Conseil d’État fait un constat contrasté. D’un côté, le gouvernement constate et s’inquiète d’une augmentation très importante et médicalement injustifiable des coûts pendant le premier semestre de l’année 2016 en Suisse en général, et dans le canton de Neuchâtel en particulier. Cela dans tous les domaines de l’activité ambulatoire - domaines dans lesquels le canton a malheureusement une très faible marge d’action régulatrice de par la LAMal. Le Conseil d’Etat ne peut qu’appeler tous les acteurs concernés, patients, prestataires, pharmaciens et assureurs, à prendre leurs responsabilités face à cette situation. Il attend surtout de la Confédération qu’elle agisse rapidement pour remédier à cette situation, en agissant notamment sur les coûts de certaines prestations médicales selon TARMED, sur les exigences de qualité pour la fourniture de certaines prestations, ou encore sur les prix des médicaments.

D’un autre côté, le gouvernement cantonal se réjouit de constater une baisse des coûts par assuré-e dans les groupes que sont les séjours et traitements stationnaires à l’hôpital (réduction de près de 10%) et une stabilisation desdits coûts dans le domaine des EMS, secteurs dans lesquels le canton peut, de par la LAMal, apporter une action régulatrice. Il a notamment fait usage de cette possibilité d’action via la planification hospitalière et la planification médico-sociale. Cela démontre qu’il est nécessaire de poursuivre les réformes en cours dans le canton dans le domaine de la santé, notamment la réorganisation hospitalière et celle du secteur médico-sociale

Enfin et pour conclure, le Conseil d’État relève une nouvelle fois l’opacité et l’absence de pilotage du système, qui conduisent à la situation de dérive que nous subissons.