Finances de l'État de Neuchâtel

Une rigueur qui porte ses fruits et qui doit se poursuivre

25.06.2015

​Réduction significative de la dette, degré d'autofinancement en hausse par rapport à l'exercice 2013, charges mieux maîtrisées dans les domaines clés de l'activité publique. Autant de signes encourageants pour les finances cantonales que mettent en évidence la fiche annuelle et le memento de statistique financière 2014. Des résultats encourageants qui sont à porter au crédit des mesures prises par les autorités cantonales et des efforts auxquels continuent de s'astreindre les services de l'administration et les entités parapubliques en rationalisant leurs activités. Des résultats qui ne doivent néanmoins pas occulter les défis que représentent les baisses de recettes probables liées aux réformes de la fiscalité cantonale et la diminution programmées des recettes liées à la péréquation intercantonale.

Dette: réduction de 600 francs par habitant

En 2014, les remboursements effectués ont permis de réduire la dette par habitant dans son sens large de près de 600 francs, soit plus de 7%. Historiquement, la dette cantonale a atteint son niveau record en 2004, à près de 12'000 francs par habitant après une augmentation constante depuis le début des années nonante. Parallèlement à l'introduction du frein à l'endettement, les autorités qui se sont succédé ont fait de la maîtrise de la dette un objectif prioritaire pour les finances cantonales. Grâce aux mesures prises ainsi qu'au versement extraordinaire de la BNS en 2005, la dette a pu être réduite de près de 30% pour atteindre 1,4 milliard de francs en 2014, soit environ 8'000 francs par habitant. Couplé à la baisse des taux sur les marchés financiers, il en résulte une forte diminution des charges d'intérêts passifs, qui sont passés de 63 millions de francs en 2004 à 30 millions en 2014.

Degré d'autofinancement: limite respectée très largement

Le mécanisme du frein à l'endettement fixe à 70% la limite du degré d'autofinancement, un objectif que l'Etat de Neuchâtel dépasse très largement avec un ratio de 116%. Même si ce résultat est en soi positif, il ne doit pas occulter le niveau relativement faible des investissements cantonaux depuis plusieurs exercices.

Maîtrise de la croissance des charges: vers une amélioration pérenne

Les exercices précédents faisaient état d'une croissance excessive des charges dans certains domaines fonctionnels de l'activité de l'Etat. A cet égard, l'exercice 2014 reflète une nette amélioration. Ainsi, les charges (*)  du domaine de l'enseignement et de la formation croissent de moins de 1%, soit deux fois moins vite que le taux de croissance annuel moyen pour ce domaine depuis 2010 (+1,9%). Le ralentissement est même plus marqué pour le domaine de la santé, dont le rythme de croissance des charges diminue pour s'établir à 2,5% entre 2013 et 2014, contre 6% de taux de croissance annuel moyen entre 2010 et 2014.

Même s'il est trop tôt pour parler d'une tendance durable, ces résultats viennent confirmer la pertinence des orientations prises par les autorités afin de rationaliser l'appareil public, orientations dont certaines sont encore appelées à se concrétiser à moyen terme.

Pression sur les recettes

Sur le plan des recettes, le canton de Neuchâtel fait face à une pression significative. La réforme de la fiscalité des personnes morales a certes permis d'augmenter de manière importante les recettes issues de l'impôt des entreprises en insufflant à l'économie cantonale une dynamique vertueuse. Cette hausse ne devrait néanmoins pas compenser les baisses de recettes liées, d'une part, à la réforme en cours de la fiscalité des particuliers et, d'autre part, à la baisse des recettes provenant de la péréquation intercantonale.

Pour faire face à cette pression, le Conseil d'Etat poursuit les efforts de redressement et d'assainissement entrepris et compte même les intensifier durant les exercices à venir. En lien avec le projet de réforme de la gouvernance des partenariats, il portera son attention sur les entités subventionnées, à  l'origine de charges croissantes pour l'Etat. En parallèle, les initiatives visant à moderniser l'administration centrale se poursuivront et la réflexion sur le redimensionnement des entités publiques sera étendue aux communes.

La poursuite des réformes fiscales engagées, qui doivent restaurer l'attractivité de notre canton, est à ce prix, tout comme la restauration de la capacité d'investir de la collectivité afin de maintenir et de développer son patrimoine cantonal, et de soutenir une dynamique durable de prospérité.

(*)  Sont considérées les charges épurées sans les mouvements avec les financements spéciaux (attributions et prélèvements aux fonds, réserves et provisions).

voir aussi​

 

Statistique financière 2014