Politique d'intégration des étrangères et des étrangers

Prévention des discriminations et intégration professionnelle

06.05.2015

Le Conseil d'Etat a présenté son rapport quadriennal sur la politique d'intégration des étrangères et des étrangers, fondé sur les recommandations de la Communauté pour l'intégration et la cohésion multiculturelle (CICM). Pour les années à venir, le gouvernement donne une priorité claire à la prévention des discriminations et à l'intégration professionnelle. Au surplus, un renforcement de l'accueil et l'information des nouveaux arrivants, ainsi qu'une intensification des actions ciblées en faveur de la jeunesse et des femmes migrantes sont annoncés.

Neuchâtel a su préserver un climat favorable au vivre ensemble grâce à un discours public clair sur la richesse de la diversité et à la reconnaissance de l'ensemble de sa population, indépendamment de son origine, de sa confession, de son mode de vie. Cependant, si l'intégration sociale et civique des Neuchâtelois de toute origine est indéniable, les préoccupations exprimées par une partie de la population en ce qui concerne la politique migratoire et le marché du travail doivent être entendues. Elles ne reflètent pas un problème lié à l'intégration, mais une inquiétude qui, couplée à la dégradation de la situation socioéconomique, pourrait menacer la qualité des relations intercommunautaires dans le canton.

La désignation d'un responsable – bouc émissaire – pour les difficultés vécues ainsi que l'émergence de discours fondés sur la stigmatisation sont des menaces pour la cohésion sociale. Le Conseil d'Etat entend les combattre avec détermination par une meilleure information de la population quant aux réalités vécues par les personnes, afin d'éviter des raccourcis dommageables au vivre ensemble, dans une région multiculturelle et transfrontalière dont la diversité constitue une richesse.

Renforcer l'implication de tous les acteurs

Outre le maintien des mesures déjà existantes en matière de lutte contre les discriminations (actions de sensibilisation, formations, consultations, etc.) et le développement de nouvelles actions par l'Etat (charte de la diversité, semaine contre le racisme, etc.), le gouvernement souhaite renforcer l'implication de tous les acteurs publics, privés et associatifs. L'intégration multiculturelle est en effet une tâche transversale et les défis futurs doivent se relever avec la société neuchâteloise dans son ensemble. Car si l'Etat joue un rôle important, il doit pouvoir compter sur une société civile forte pour construire un canton auquel chacun peut se sentir appartenir.

Dans cette perspective, l'intégration professionnelle joue un rôle primordial. Or, le canton souffre d'un taux de chômage élevé. Le risque de ne pouvoir s'insérer sur le marché du travail est accru pour les personnes issues de la migration, que ce soit en lien avec une maîtrise insuffisante de la langue, une inadéquation des compétences professionnelles au marché local de l'emploi, la non-reconnaissance des formations acquises à l'étranger, le manque de réseau ou encore en raison de préjugés négatifs dans les processus de recrutement.

Favoriser l'égalité des chances pour tous les demandeurs d'emploi

Face à cette situation, la volonté du Conseil d'Etat est de favoriser l'égalité des chances pour tous les demandeurs d'emploi vivant dans le canton, indépendamment de leur origine, de leur sexe ou de leur statut. Il est ainsi prévu dans le cadre de la nouvelle stratégie d'intégration professionnelle cantonale, dont le rapport est attendu pour cet automne, que les demandeurs d'emploi issus de la migration bénéficient d'un appui adapté à leurs besoins et à leurs potentiels, au même titre que les autres demandeurs d'emploi. Parallèlement, des mesures visant à prévenir les discriminations à l'embauche seront déployées, afin d'éviter que les personnes issues de la migration ne soient injustement pénalisées.