Le violent orage de grêle qui s'est abattu sur le Littoral neuchâtelois jeudi 20 juin dernier a causé de très importants dégâts dans le vignoble neuchâtelois. Un bilan provisoire établi par le Service de l'agriculture révèle l'ampleur des dommages et des conséquences économiques et sociales, qui sont variables selon les régions. Au vu du caractère extraordinaire de l'événement, le Canton de Neuchâtel a entrepris les démarches nécessaires auprès de la Confédération afin de déterminer les indemnisations du personnel des exploitations touchées par le biais de la caisse de chômage.
Le violent orage qui s'est abattu sur toute la longueur du Littoral neuchâtelois jeudi 20 juin 2013 a provoqué des dégâts importants. Les cultures viticoles et agricoles ont subi des pertes pouvant aller jusqu'à 100% par endroit.
Dur constat pour la viticulture et pour l'agriculture
Les vignes ont été particulièrement touchées par l'intempérie. Tout le secteur s'étendant de Bevaix à Marin présente des dégâts considérables, allant dans certains cas jusqu'à la perte totale. Certains endroits révèlent des dommages sur les ceps, prétéritant la récolte de l'année prochaine. Les zones entre Gorgier et Bevaix, ainsi qu'entre Saint-Blaise et Cornaux Ouest, sont également concernées par des dégâts importants alors que la région entre Vaumarcus et Gorgier a été relativement épargnée. Du côté du Landeron et de Cressier, les conséquences sont très variables (entre 40 et 100% de perte).
Concernant le secteur agricole, dans les régions les plus affectées, soit principalement les communes de Bevaix, Boudry, Colombier, Cornaux, Cressier, Le Landeron, Lignières et Enges, ce sont principalement les grandes cultures de tournesol, de céréales et de jeunes maïs qui ont été détruites. Du côté de La Béroche, du Val-de-Ruz et du Val-de-Travers, les dégâts sont moins importants.
La forêt épargnée
Plus que la grêle, ce sont principalement les vents tempétueux qui représentent un risque pour les forêts, raison pour laquelle la gestion de nos massifs neuchâtelois est axée sur la stabilité des peuplements. Aucun dégât majeur n'est à relever suite à l'intempérie du 20 juin, même si des arbres isolés ont été renversés par endroit. Par la perte de feuillage, la croissance de certains arbres pourra être quelque peu ralentie, mais sans effet durable sur leur santé.
Conséquences économiques et sociales
L'impact économique et social de l'événement est important pour les exploitants les plus touchés. Même si environ 80% des vignerons-encaveurs sont assurés, il n'en reste pas moins que le travail en cave, ainsi que les pertes commerciales liées à la forte diminution de la production, ne bénéficient d'aucune couverture. Les conséquences sociales liées à la réduction du travail des employés viticoles, souvent saisonniers, ne sont pas négligeables.
Le Canton de Neuchâtel a d'ores et déjà pris contact avec la Confédération concernant la question des indemnisations potentielles relatives à la réduction du temps de travail. Pleinement conscient du caractère exceptionnel de ces intempéries, le Canton attend le résultat des procédures d'indemnisation par les assurances, notamment par Suisse-Grêle, afin de déterminer quelles mesures particulières devront être considérées par la suite. Le Service cantonal de l'agriculture continue d'appuyer étroitement les agriculteurs au travers de recommandations par le biais de son bulletin d'information.
Bilan définitif d'ici trois à quatre semaines
A noter qu'il s'agit d'un constat intermédiaire. Un bilan définitif des conséquences pourra être établi dès lors que les assureurs auront finalisé leurs constats sur le terrain, soit vraisemblablement d'ici trois à quatre semaines pour les cas majeurs.
SITUATION PAR REGION ET PAR CULTURE
Viticulture
Vaumarcus, Fresens et Saint Aubin-Sauges jusqu'au niveau de l'hôpital de la Béroche:
De Gorgier à Bevaix Ouest:
Bevaix, Boudry, Cortaillod, Colombier, Auvernier, Peseux, Corcelles-Cormondrèche, Neuchâtel, Hauterive et Marin:
Dégâts très importants estimés entre 80 et 100%. Récolte détruite.
A certains endroits, dégâts conséquents sur les bois de l'année y compris sur le vieux bois (cep au niveau de l'empattement des rameaux).
A première vue les zones les plus durement touchées sont Boudry et Colombier.
Quelques rares secteurs, ça et là, semblent avoir été un peu plus épargnés et
laissent espérer une maigre récolte, mais récolte tout de même. Cela reste à définir après la floraison.
Saint-Blaise et Cornaux Ouest:
Cornaux Est, Cressier et Le Landeron:
Agriculture
Val-de-Ruz Ouest, Rochefort et Val-de-Travers: peu de dégâts
Le maïs n'a été que légèrement touché. (10 – 20%). Il devrait repartir sans problème.
Bevaix, Boudry: dégâts moyens à importants
tournesol, maïs: (100%) = destruction totale
orge d'automne: (100%) roulée !
blé d'automne: (min. 30 – 50%)
un autre tournesol: (30 – 50%)
pommes de terre: (20 – 40%)
prairies (10 – 50%)
Plateau de Wavre, Marin, Thielle: dégâts faibles
Cornaux, Cressier: dégâts moyens à importants
betterave (50 – 70%) devrait repousser
maïs (70 – 90%) sera très probablement ressemé
céréales d'automne: peu d'impacts visible, à revoir
Le Landeron: dégâts importants
maïs peu développé (100%)
maïs bien développé, feuilles hachées, tiges encore debout (50 -80), devrait
repousser -colza (20 – 30%)
pommes de terre (50 – 80%) va repousser
blé et orge d'automne (10 – 20%) à revoir
Lignières (Sud-est): dégâts moyens
betteraves (50 – 70%) devrait reprendre
maïs: dégât mineur, va reprendre
Lignières (Nord-ouest), vallon vers Enges et Chaumont: dégâts très importants !
colza (20 – 40%) à revoir
orge d'automne, épiée (60 – 80%);
orge de printemps (100%)
blé d'automne, épiaison (50 – 100%)
pois protéagineux (100%) complètement aplatis
prairies (80 – 100%)
Savagnier (Ouest): dégâts moyens à importants
pommes de terre (10 – 30%)
blé d'automne (20 – 30%) à revoir
orge de printemps (50 – 90%) à revoir
jeune maïs (80 – 100%) à ressemer
Engollon et Fontaines Est: dégâts faibles