​Le loup est de retour dans le canton de Neuchâtel après 168 ans d'absence

27.05.2013

Depuis plusieurs semaines, diverses observations faisaient état de la présence d’un grand canidé notamment sur les hauteurs du Val-de-Travers. Aucune d’entre elles n’avait cependant permis de certifier la présence d’une espèce sauvage. Aujourd’hui, c’est chose faite et la présence du loup dans le canton de Neuchâtel est la première confirmée dans la partie suisse de l’Arc jurassien. Le loup avait disparu de notre canton en 1845, soit il y a 168 ans.

Suite à l’attaque début mai d’un chevreuil sur les hauteurs du Val-de-Travers, entre Couvet et La Brévine, par un prédateur ressemblant à un chien et à la mise à mort d’un daim d’élevage dans le même secteur, des échantillons de salive ont été prélevés sur les deux cadavres par le garde-faune local. Envoyés au Laboratoire de biologie de la conservation de l’Université de Lausanne pour analyse, les échantillons ont révélé sans doute possible que le prédateur impliqué dans les deux attaques est un loup de la lignée italienne. Cette présence est la première confirmée dans la partie suisse de l’Arc jurassien. Pour rappel, en 2011, un loup avait été identifié dans la région de Pontarlier.

Actuellement, il n’est pas possible de savoir si le loup observé dans le canton du côté du Val-de-Travers est un individu de passage ou s’il s’y est établi. Son sexe n'a pas encore été déterminé, mais de nouvelles analyses génétiques devraient apporter une réponse.

Disparu en 1845 du canton de Neuchâtel

Disparu du canton de Neuchâtel en 1845, le loup connaît un nouvel essor depuis sa mise sous protection au début des années 70. L’espèce est de retour en Suisse depuis 1996. D’abord composée d’individus solitaires, la population suisse compte actuellement une vingtaine d’individus. A noter qu'en 2012, une meute s’est formée et reproduite pour la
première fois dans le canton des Grisons.

La présence du loup est susceptible de générer des conflits, notamment avec le milieu de l’élevage. Pour limiter ces possibles tensions, la Confédération, en collaboration avec les cantons, a mis sur pied un programme de prévention des dégâts aux troupeaux. Outre l’indemnisation des animaux de rente tués par le loup, ce programme propose aux éleveurs divers moyens de protection (p. ex. bergers, chiens de protection).

Groupe de travail cantonal en place depuis 2011

Anticipant également l’arrivée du loup dans le canton de Neuchâtel, le Service de la faune, des forêts et de la nature (SFFN) a créé en 2011 un groupe de travail – le groupe de contact loup Neuchâtel – qui réunit des représentants des diverses parties concernées par l’arrivée possible du canidé (éleveurs, chasseurs, associations de protection de l’environnement, experts, autorités fédérales et cantonales). Plateforme d’information et d’échange, ce groupe de travail s’intéresse notamment à la problématique de la prévention des dégâts.

Aucun danger pour la population

A ce jour, hormis le daim, aucun animal de rente n’a été tué par le loup fraîchement arrivé dans le canton de Neuchâtel. Néanmoins, en cas de suspicion d’attaque sur du bétail, les éleveurs sont priés de contacter immédiatement le Service de la faune, des forêts et de la nature, tél. 032 889 67 70, qui se chargera d’effectuer les démarches nécessaires.

La population quant à elle ne court aucun danger particulier. L’animal observé semble en bonne santé et s’enfuit en présence de l’Homme. En cas de rencontre inopinée, nous recommandons cependant de ne pas l’approcher afin qu’il ne perde pas sa crainte de l’être humain.