Inventaire neuchâtelois

Conformément à l'esprit de la Convention de l'UNESCO sur la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel, le canton de Neuchâtel a fait le choix d'une démarche de recensement participative et a donné aux porteurs de traditions un rôle central. Il a ainsi renoncé à élaborer une liste théorique a priori, pour permettre aux détenteurs de se manifester spontanément. Seule la torrée, proposée par un étudiant en ethnologie, n'a pas de porteur établi, en raison de son usage diffus et largement répandu dans la population.

Les demandes d'inscription ont été évaluées par un groupe de référence constitué de spécialistes issus des musées et des bibliothèques, de l'Institut d'ethnologie de l'université de Neuchâtel et de services spécialisés de l'Etat, puis elles ont été transmises à l'Office fédéral de la culture pour le choix définitif des traditions vivantes à intégrer à la Liste suisse confié à un groupe de travail.

Il résulte de cette approche participative que toutes les traditions neuchâteloises inscrites sur la Liste suisse peuvent être pleinement qualifiées de "vivantes", mais également que l'inventaire – au-delà de la limite quantitative portée à 200 par l'Office fédéral de la culture - reste incomplet, bien des détenteurs n'ayant pas proposé de candidature pour leur pratique. C'est le cas pour les itinéraires traditionnels de randonnées familiales, pour la fabrication et la consommation de l'absinthe, pour le cortège aux flambeaux la veille de Noël à Dombresson, ou encore, à l'échelle cantonale, pour l'horlogerie, dont les pratiques, usages, traditions, techniques et savoir-faire sont portés par le dossier interrégional relatif au Savoir-faire horloger, qui réunit l'ensemble de l'Arc jurassien, de Genève à Schaffhouse.

Mises en perspective

Dans la phase de mise en place de la Liste des traditions vivantes de Suisse, la thématique du patrimoine culturel immatériel a également été abordée à l'Université de Neuchâtel, sous l'égide de la professeure d'ethnologie Ellen Hertz, tandis que le Musée d'ethnographie a dédié un cycle de trois expositions au PCI.

Un ouvrage et les catalogues d'exposition témoignent de cet intérêt :

Ellen Hertz et Fanny Wobmann (éd.), Complications neuchâteloises. Histoire, tradition, patrimoine (éd. Alphil, 2014)

Marc-Olivier Gonseth, Bernard Knodel, Yann Laville et Grégoire Mayor (dir.), Bruits : Echos du patrimoine culturel immatériel, Exposition 2.10.2010 – 15.10.2011 (Musée d'ethnographie MEN, 2011)

Marc-Olivier Gonseth, Bernard Knodel, Yann Laville et Grégoire Mayor (dir.), Hors-champs : Eclats du patrimoine culturel immatériel, Exposition 3.11.2012 – 20.10.2013  (Musée d'ethnographie MEN, 2013)

Marc-Olivier Gonseth, Bernard Knodel, Yann Laville, Grégoire Mayor et Olivier Schinz (dir.), Secrets : Opacités du patrimoine culturel immatériel, Exposition 17.5.2015 – 18.10.2015 (Musée d'ethnographie MEN, 2016)