Le Conseil d’État renforce le dispositif cantonal de lutte contre les violences domestiques

17.11.2025

Le Conseil d'État a présenté lundi 17 novembre 2025 à la presse le renforcement du dispositif de lutte contre les violences domestiques prévu en 2026. Une hausse des moyens consacrés à la prévention et à la détection des situations de violence, ainsi qu'une augmentation des effectifs dédiés au sein de la police neuchâteloise, viendront consolider les nombreuses mesures mises sur pied ces dernières années.

Ouverture du Centre neuchâtelois de médecine des violences en 2024, création d'une brigade « Menaces et prévention de la violence » ou encore formation des professionnel-les en pharmacie à la détection des violences, de nombreuses mesures de lutte contre la violence domestique ont été déployées ces dernières années suite à l'adoption du premier plan d'action cantonal en 2022. Les violences domestiques restent toujours un enjeu majeur.

Monitorage 2024 : bon nombre d'indicateurs à la hausse
En effet, le Conseil d'État a présenté les résultats du monitorage 2024 des violences domestiques dans le canton, qui soulignent une hausse de 40% des infractions enregistrées concernant des violences domestiques par rapport à 2023. Cette évolution traduit sans doute une libération accrue de la parole des victimes et une meilleure prise en compte institutionnelle. Le Service d'aide aux victimes (SAVI) constate une augmentation continue des prises en charge, signe d'une meilleure connaissance des ressources, tandis que le Service pour auteur-es de violence conjugale (SAVC) relève des chiffres stables mais une hausse de l'âge et des démarches volontaires. Les données du Centre de médecine des violences du RHNe (CNMV), dont l'activité a démarré en novembre 2024, permettront de compléter le monitorage cantonal dès l'an prochain avec des données spécifiques sur les consultations médico-légales en lien avec les violences.

Renforcement de l'action de l'État
Ces chiffres, de même que les récents drames survenus dans le canton, témoignent de la nécessité de poursuivre et intensifier la lutte contre la violence domestique. Convaincu qu'il s'agit d'une priorité, le Conseil d'État a décidé de renforcer l'action de l'État en la matière, par des mesures augmentant rapidement les ressources de gestion des menaces et de prévention de la violence, au sein de l'Office de la politique familiale et de l'égalité (OPFE) et de la police neuchâteloise (PONE). Ces mesures visent à éviter autant que faire se peut les passages à l'acte violent et à assurer un meilleur suivi des victimes.

Un accent mis sur la prévention, la détection et le suivi

À cet effet, les mesures immédiates décidées par le Conseil d'État visent à renforcer la prévention et la détection des violences domestiques et plus largement des violences de genre. Les campagnes d'information destinées à la population neuchâteloise seront intensifiées pour mieux faire connaître les droits des victimes, les dispositifs d'aide existants et favoriser un changement des mentalités. La prévention auprès des jeunes du secondaire II sera également consolidée à travers le programme ALTernatives, afin de déconstruire les stéréotypes et anticiper les comportements à risque.

Le repérage précoce des situations de violence au sein du couple ou de la famille sera renforcé. Les formations DOSAVI (« Détection et orientation sociale accompagnée de situations de violences au sein du couple »), destinées aux professionnel-les pour mieux orienter les victimes vers les dispositifs d'accompagnement, de soins et de soutien juridique, seront intensifiées. Plusieurs sessions de formation seront également prévues chaque année pour diffuser et présenter les standards minimaux établis par le Bureau fédéral de l'égalité (BFEG), indiquant les savoirs et compétences devant être connus par différents groupes professionnels. 

Les effectifs policiers dédiés au domaine des menaces et de la prévention de la violence (MPV) seront rapidement renforcés pour atteindre le doublement des effectifs actuels. Cette hausse des ressources permettra de suivre davantage de situations de violences domestiques et d'allonger la durée des suivis pour mieux prévenir le retour des violences.  Elle contribuera aussi à renforcer la sensibilisation des acteurs concernés afin d'augmenter les signalements. De même, elle permettra de lancer des travaux visant à concevoir un dispositif de protection active des victimes/surveillance active des auteurs pour le canton, ainsi qu'à identifier les adaptations légales nécessaires.

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