Trois artistes sélectionnés pour l'atelier neuchâtelois à Berlin

19.05.2025

​Trois artistes neuchâtelois, Nicolas Wilhem, Philip Maire et Nicolas El Kadiri, ont été sélectionnés à l'issue d'u​n concours pour résider dans l'atelier neuchâtelois à Berlin, de juillet 2025 à décembre 2026. Actifs dans les domaines du design, des arts plastiques, numériques et visuels, ils bénéficieront chacun d'une bourse leur permettant de développer un projet de création dans un environnement propice au travail artistique.

Depuis 24 ans, trois artistes neuchâtelois sont sélectionnés tous les 18 mois pour séjourner dans un « atelier-résidence » situé dans la capitale allemande. Ces résidences, rendues possibles grâce au soutien de la Commission neuchâteloise de répartition de la Loterie romande, du service cantonal de la culture et de l'association Atelier de Berlin, sont assorties d'une bourse. Cette initiative offre aux artistes sélectionnés la possibilité de se consacrer pleinement au développement de leurs projets de création ou de recherche, dans un cadre stimulant.

Après avoir été actif en tant que vidéaste et réalisateur, Nicolas Wilhem s'ouvre depuis quelques années à d'autres formes artistiques telles que la peinture et les arts numériques. Durant son séjour qui débutera cet été, il se focalisera sur le développement de l'œuvre en réalité virtuelle « Safe Place ». Celle-ci propose de vivre un voyage en train, introspectif et émotionnel et ce, dans un paysage entièrement conçu sur mesure. Nicolas Wilhem entend tirer parti des ressources technologiques et artistiques foisonnantes de Berlin, tout en consolidant le réseau qu'il a commencé à construire.

Pour Philip Maire, peintre et sculpteur, qui bénéficiera ensuite de l'atelier, la préhistoire est un miroir tendu aux problématiques de notre temps. Ses créations sont le théâtre d'une double résurrection : celle de peintures oubliées ou débarrassées, et celle d'êtres vivants disparus. À Berlin, l'artiste se fera détective : du Musée d'histoire naturelle à l'Aquarium, des nombreuses brocantes à d'autres lieux plus inattendus, il partira à la recherche des traces témoignant du riche lien entre art et paléontologie dans la capitale. Il s'en emparera dans une démarche d'expérimentation, comme une chance de renaître autrement, après une extinction. 

Formé aux sciences du vivant et au design industriel, Nicolas El Kadiri travaille à la frontière entre l'image et l'objet, dans une pratique qui interroge les éthiques liées aux produits de consommation. Appareil photo au cou, carnet en poche, c'est en mouvement qu'il va développer sa réflexion. Un des volets de sa recherche se focalise sur la récupération et la revalorisation de la matière. Dans une ville comme Berlin, où les déchets urbains et industriels sont très présents, il aura accès à une véritable mine d'or qui servira de matière première à ses créations.